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Tsuzamen, par le Sirba Octet à la Philharmonie de Paris : un hymne à la fraternité

COMPTE-RENDU – En compagnie du Chœur d’enfants de l’Orchestre de Paris, les musiciens du Sirba Octet ont entremêlé musiques traditionnelles arméniennes, klezmers et tziganes à la Philharmonie de Paris, pour un résultat qui fait du bien à l’âme !

Le chant de l’exil

Arméniens, Juifs et Roms : trois peuples en exil, chassés de leurs terres, dont les chemins se tracent et s’entrecroisent à travers l’Europe. Le programme Tsuzamen (‘ensemble’, en yiddisch), proposé par le Sirba Octet, vient leur rendre hommage, au disque et pour une tournée de concerts. Une tournée qui passait lundi 06 février par la grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris.

Créé en 2003 par le violoniste Richard Schmoucler, le Sirba Octet est composé de deux violonistes, un altiste, un violoncelliste, un contrebassiste, un pianiste, un clarinettiste et un joueur de cymbalum. Deux musiciens sont là depuis le début : Richard Schmoucler, au premier violon, et Iurie Morar, au cymbalum. À cet octuor il convient de rajouter un neuvième partenaire, indispensable pour la « pâte sonore » de l’ensemble : l’arrangeur Cyril Lehn.

À lire également : la playlist du violoniste Richard Schmoucler

Ensembles, ils redonnent la parole à des musiques qui ont failli disparaître, qu’elles soient klezmers (musiques juives traditionnelles d’Europe centrale), tziganes ou, plus récemment, arméniennes. Pour cela, on peut compter sur leur talent musical, leur écoute mutuelle et leur grande liberté d’expression, très impressionnante.

Une atmosphère particulière

Car ces musiques, qu’elles viennent d’Ukraine, de Hongrie ou d’Arménie, quelques milliers de kilomètres plus au sud, ont d’étranges similitudes. Souvent bâties sur des métriques irrégulières, elles sont extrêmement dansantes, et alternent des parties étirées à l’extrême et des parties endiablées au possible. Dans tous les cas, une grande dextérité virtuose est nécessaire, tout en donnant l’impression que c’est facile.

© Ophélie Marmont

Le professionnalisme hors pair des protagonistes, qui, tour à tour, prennent la direction du morceau, pour organiser savamment cette liberté organisée, est remarquable. Ces musiques, à la fois émouvantes et séduisantes, racontent l’exil, l’impossible retour au pays, mais aussi l’importance de rester unis et de chanter ensemble pour se souvenir. Le plus fort étant, encore une fois, que ces musiques, quelques soient leurs origines, se fondent dans un grand creuset commun, qui est sans doute constitué des racines humaines profondes qui nous relient tous.

Des en(fants)chanteurs

Si, jusqu’à présent, le Sirba Octet n’existait qu’instrumentalement parlant, son élargissement avec le chœur d’enfants de l’Orchestre de Paris est une réussite. Les timbres sont clairs, bien posés, et le Yiddisch, le Rom et l’Arménien chantés avec justesse et poésie, pour un concert sensible mais sans sensiblerie, entraînant mais sans fausse gaîté, en vérité tout simplement. Et c’est déjà beaucoup.

  • Le sirba octet sera sur France Musique le 11 février prochain, au Festival d’Auvers-sur-Oise le 09 juin, au Théâtre de Cambrai le 30 juin et à la Salle Poirel (Nancy) le 02 juin 2024.
  • Pour acheter le disque Tsuzamen : https://www.sirbaoctet.com/boutique/ et sur toutes les plateformes digitales.
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