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Festival de Saintes 2011 : un bilan

FESTIVAL – Une 40e édition où l’ancien et le moderne ont été si bien servis.
Nos coups de cœur
Au tennis, en amour ou en amitié, le trio est rarement une bonne idée. En musique, c’est le contraire, surtout quand elle est interprétée par le fougueux trio Dali. Devant un auditorium comble de spectateurs attentifs, la violoniste Vineta Sareika, le violoncelliste Christian-Pierre La Marca et la pianiste Amandine Savary ont donné une palpitante  Fantasiestücke (opus 88) de Schumann dénuée de toute mièvrerie. Les trois musiciens ne cessent de s’écouter, de se regarder, de respirer ensemble : une unité qui leur permet d’offrir toute la tension et la souplesse exigées par le Trio n°3 (opus 101) de Brahms. « Waou » conclut une spectatrice dans un cri !
Brahms était aussi fêté par le Jeune Orchestre Atlantique samedi. Philippe Herreweghe a canalisé l’énergie de toute cette jeunesse dans une Première symphonie (opus 68) qui envahit l’Abbaye comme une bourrasque.
Entre ces deux moments de frénésie, « La lanterne magique de Monsieur Couperin » a été une parenthèse de poésie apaisante. Eclairée à la bougie, la metteur en scène Louise Moaty manie cette curiosité du Siècle des Lumières qui projette des tableaux miniatures. Le claveciniste Bertrand Cuiller joue subtilement des pièces de Couperin comme « Le Turbulent », « Les Ombres errantes », « L’enchanteresse », etc. Qui illustre l’autre ? On ne saurait dire, et c’est tant mieux.


Le clavier bien temporel

Que ces pianos anciens nous réjouissent ! Entre le Blüthner de 1856 posé dimanche dans l’Abbaye et le Müller de 1822 joué mardi à l’auditorium, juste 34 ans d’écart mais un monde sonore. Sous les doigts du bolide Alexander Lonquich, le premier éclate de rondeur et de puissance dans le Concerto n°1 de Mendelssohn accompagné par l’Orchestre des Champs-Elysées et un Herreweghe au cordeau.
Le second sonne frêle et pluriel grâce au toucher de Vanessa Wagner, qui a remercié Saintes et son directeur de lui permettre l’expérience étonnante d’alterner en un concert jeu sur piano ancien et sur Steinway. Quelle surprise que ce sentiment de concentration sonore dans les Impromptus (en particulier les 2 et 3) dans lesquels Schubert alterne des passages « serrés » au centre du clavier et des notes lancées aux extrémités. Une structure qui fait écho aux Variations de Webern sur Steinway. Bonne idée!
La voix aussi était à son meilleur à Saintes ces derniers jours : envoûtante de cohésion et de subtiles couleurs dans l’Eton Choirbook par l’ensemble Huelgas dirigé par le diapason mythique de Paul Van Nevel, magnifique dans le programme de cantates vivifié par la direction de Damien Guillon ; impressionnante de professionnalisme avec les Zimmerman, Stefan Vock et Monique Zanetti, réunis au pied levé après deux défections.
Le contemporain plébiscité à Saintes
« 480 places payantes » annonce en souriant Stephan Maciejewski à la sortie du concert de jeudi soir à L’abbaye aux Dames. Ce n’est pas une fierté de financier mais bien de directeur artistique : il est rare qu’un programme composé de deux œuvres modernes comme le « Pierrot Lunaire » de Schönberg et le « Quatuor pour la fin du temps » de Messiaen attire les foules. Beaucoup de ceux qui ont eu cette curiosité n’ont pas été déçus : le Het Collectief a très bien servi ces deux partitions, avec engagement et amour pour cette musique. Le pianiste Thomas Dieltjens n’a pas menti : le « Pierrot Lunaire » nous est apparu comme une œuvre du passé, aux accents art déco, étonnante mais en rien choquante ni dérangeante. Grâce au jeu d’actrice de Janine Janssen le « Pierrot » était même drôle. Aux oreilles habituées aux musiques électroniques, électroacoustiques et répétitives, Messiaen et son « Quatuor » ne donnent plus le sentiment d’arrêter le temps, son grand désir. Mais il les régale néanmoins avec une œuvre très émouvante dans cette acoustique de l’Abbaye propice aux sentiments que le violon de Wibert Aerts et l’engagement de Benjamin Dieltjens à la clarinette ont su brillamment exploiter. 
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