J’ai été subjuguée par la musique de Marie Jaëll, notamment sont deuxième Concerto : de facture « post-lysztienne » (dans la bouche de certains commentateurs de la soirée, cet adjectif semblait une implacable critique!), la partition révèle une belle puissance et une grande passion. J’y ai personnellement trouvé de la violence, que j’associe à cette violence créatrice et déterminée que peuvent avoir les femmes qui prennent le droit de s’exprimer quand leurs soeurs sont encore condamnées au silence et à l’abnégation. Pour moi, il faut écouter cette oeuvre en prenant la mesure historique d’une telle écriture, féminine, personnelle, volontaire. Ce Concerto peut sans soucis « entrer au répertoire » des orchestres, et s’il ne l’est pas déjà, c’est bien à cause du sexe de son auteur, un jugement que je partage avec Sébastien Troester, l’éditeur passionné de partitions rares qui est à l’origine de cette re-découverte.
L’orchestre de Lille dirigé par Joseph Swensen s’est très bien défendu et les deux solistes, Romain Descharmes et surtout David Violi se sont beaucoup investis dans cette re-découverte. David Violi a été bluffant de technique, de sensibilité et de compréhension de cette oeuvre « nouvelle ». Le même orchestre enregistrera ces oeuvres en septembre 2012 grâce au soutient du Palazzetto Bru-Zane.
Première fois que j’entends ce nom.
Impatient d’écouter ça sur France Musique.
[…] ne retire pas un mot de ce que j’écrivais à l’époque à propos de cette première écoute du deuxième Concerto pour piano : « J’ai […]