PORTRAIT – Avec son ensemble Correspondances, Sébastien Daucé vient à Saintes en musicien accompli mais, à l’Abbaye aux Dames, on reconnaît surtout l’ancien bénévole dévoué du festival.
« Je suis venu avec une copine, confie-t-il, et je servais des bières blanches et des cafés au bar des amis… là où se tient à présent l’Abboutique ! » « Il était le charme incarné, se souvient Philippe Terville, président des amis du festival, à l’époque. Il allait au concert de midi écouter les Cantates de Bach et revenait très vite pour prendre son service, toujours avec le sourire et à 100 à l’heure… il n’a pas changé ! Parfois, il se mettait au piano à jouer de la musique sérieuse. Il était déjà très brillant ». Dans la cour parsemée de pierres blanches, on reconnaît largement le parcours prodigieux de l’ancien bénévole. « Sébastien est l’exemple d’un jeune musicien passionné et profondément investi dans son travail, explique la musicologue Hélène Décis-Lartigau. Il n’a pas peur de fouiller dans les tiroirs pour trouver les sources historiques de son interprétation. Il est musicien et musicologue. Son retour à l’Abbaye souligne ce que représente un festival comme Saintes dans la vie d’un jeune artiste. »
Ce compositeur et cette époque musicale deviendront le domaine de prédilection de l’ensemble Correspondances. Les musiciens reviennent à Saintes avec un programme d’œuvres avérées ou attribuées à Antoine Boësset (1587-1643), compositeur autour duquel les querelles musicologiques sont vives. Très reconnu en son temps, Boësset est réputé pour ses airs de cour, la cour de Louis XIII. « Pourtant ses partitions pour le domaine sacré sont à mon avis les plus belles », témoigne Sébastien Daucé. C’est là que la querelle commence ! Maître de musique pour les jeunes filles fortunées de l’Abbaye de Montmartre à Paris, Boësset pourrait être l’auteur de pages anonymes de musique sacrée, dont l’écriture montre qu’elles ont été composées pour un couvent de femmes. Certains musicologues, comme Sébastien Daucé, osent franchir le pas, et le programme intitulé « L’Archange et le Lys » repose sur cet engagement. En tous cas, il est facile de souligner qu’il n’y a un écho entre les Dames de l’Abbaye de Saintes, et les jeunes filles de l’Abbaye de Montmartre !
Sébastien Daucé reviendra-t-il un jour interpréter de la musique écrite jadis pour Saintes ? « C’est peu probable, explique le chercheur. Au regard de sa taille, on peut douter que la ville comptait beaucoup de musiciens professionnels. S’il reste des choses, elles seront plutôt en style grégorien, en plain-chant, et ne dateront probablement pas du XVIIème siècle, mais qui sait ? ».
Article publié dans le journal Sud Ouest, édition de Saintes.
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