Romain Leleu, un trompettiste, des trompettes

INTERVIEW – Phénomène de la trompette classique, Romain Leleu donne un récital à Bourg-sur-Gironde (33).

R.L. : J’ai en effet monté il y a quatre ans ce groupe avec des amis de l’Orchestre philharmonique de Radio-France. Depuis que j’ai gagné une Victoire de la musique classique en 2009, je fais beaucoup de concerts en soliste – 80 par an – souvent trompette et piano, ou trompette et orchestre. Je ne voulais pas perdre le travail particulier de la musique de chambre. Un quintette à cordes et une trompette… c’est rare et étonnant comme formation ! L’idée est de partir à la découverte d’un instrument, la trompette, pour laquelle le répertoire est assez limité. Nous choisissons un programme varié faisant appel à la transcription s’il le faut.

R.L. : Le parti pris est de montrer toutes les possibilités de l’ensemble et aussi de toucher un large public. Si la trompette est un instrument populaire je veux rappeler que ce n’est pas uniquement l’instrument de la fanfare et de la fête. Je peux jouer des pièces contemporaines et des mélodies de Poulenc : à Bourg ce sera « Les chemins de l’amour ». Cet éventail plait beaucoup : les spectateurs arrivent curieux et repartent séduits.

R.L. : Effectivement. Je viens avec une trompette baroque en mi bémol, un cornet à piston, une trompette en ut pour jouer les Six danses populaires roumaines de Bartók et « Oblivion » et « Libertango » de Piazzola. Pour Poulenc, j’utilise un bugle, au son moins brillant, plus feutré que la trompette. Je n’utilise pas un instrument en fonction de la période historique de chaque morceau. Je recherche les timbres les plus intéressants.

Article paru dans Sud Ouest du 5 décembre 2012.