AccueilFestivalsAu festival de Saintes, Antoine Tamestit réalise son rêve

Au festival de Saintes, Antoine Tamestit réalise son rêve

FESTIVAL – L’altiste joue les Suites de Bach dans l’Abbaye aux Dames, un lieu et un programme dont il a longtemps rêvé… et pour lequel il mène une quête extraordinaire, avec un instrument exceptionnel, un Stradivarius.
Ce n’est pas la première fois qu’il vient à l’Abbaye aux Dames. L’altiste Antoine Tamestit a dû y venir enfant à Saintes, avec sa tante, membre de l’Orchestre des Champs-Elysées. Devenu professionnel, il y a joué en duo en juillet 2009, le jour de ses trente ans. Pourtant, le concert qu’il donne à 13 h est un événement à ses yeux, la réalisation d’un vieux rêve. « Jouer dans ce lieu, dans les couleurs feutrées de l’Abbaye aux Dames, est déjà un bonheur, mais y jouer Bach, à l’heure des Cantates, c’est un symbole », explique Antoine Tamestit qui jouera les fameuses Suites pour violoncelle.
Pour violoncelle ? A dix ans, tombé amoureux de ces pièces magnifiques de Jean-Sebastien Bach, Antoine a abandonné le violon pour l’alto, un instrument plus grave et donc plus proche du violoncelle. Pendant plus de vingt ans, le musicien s’est lancé dans une quête pour transcrire, travailler et adapter ce cycle à son instrument : un des douze alto fabriqués par Antonio Stradivari, et sans doute le plus ancien, le « Mahler » datant de 1672.
Pour réaliser son rêve de jouer ces Suites, le musicien est devenu un peu bricoleur et luthier : « Pour les Suites 1, 3 et 5 que j’interprète à Saintes, je joue exactement un octave au-dessus du violoncelle. Dix jours avant le concert à l’Abbaye aux Dames j’ai dû mettre les cordes en boyau et descendre le diapason pour que le Stradivarius soit prêt à temps. J’utilise des cordes en boyau filetées métal mais seulement trois sur les quatre, la corde de « La » reste en boyau nu. Dès que je descends au diapason à 415 Hz (la fréquence du « La » à l’époque baroque, ndlr), je sens que l’instrument est libéré, à son aise. »
Pour trouver la couleur juste, il a beaucoup écouté un maître, le gambiste Jordi Savall, qui a fait cette année l’ouverture du festival. « J’ai voulu retourner aux sources, celle du manuscrit de Bach, explique Antoine Tamestit, et des instruments qu’il pouvait avoir à l’esprit. La viole de gambe me fascine et je continue à regretter de ne pas avoir appris à en jouer ! » Antoine Tamestit a également consulté trois maîtres du violoncelle : Rainer Zipperling, Jérome Pernoo, et Christophe Coin bien connu à Saintes pour y avoir joué et encadré le Jeune Orchestre Atlantique.
Un quête folle ? « Jouer Bach sur un alto a déjà été fait, se défend Antoine Tamestit. Ce n’est pas si étonnant car à l’époque de Bach, on jouait le violoncelle da spalla, à l’épaule. Qui peut me dire quel instrument Bach avait en tête ? Qui peut me prouver que lui qui adorait l’alto n’avait pas essayé quelques lignes des Suites avec cet instrument ? » L’altiste n’a enregistré que trois des six Suites car ses recherches n’ont pas abouti : « il me reste le problème de la 6e Suite, écrite pour un violoncelle à cinq cordes. J’ai une piste du côté du Bach Collegium au Japon, qui aurait des altos de ce genre… » Enquête à suivre !
Mardi 16 juillet 2013, 13 h, Abbaye aux Dames. 8 à 50 €. 05 46 97 48 48.
Article paru dans Sud Ouest
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