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Shani Diluka, introspection musicale

CD & INTERVIEW – Dans une ambiance méditative inspirée par « Sur la route » de Jack Kerouac, la pianiste Shani Diluka compose dans son dernier enregistrement une superbe sélection de musiques américaines du XXe siècle.
La construction d’un programme, notamment d’un disque, est souvent révélateur d’une personnalité et de ce qui anime profondément un artiste. On peut appliquer cette constatation à Shani Dikula et à son dernier opus « Road 66 »
La commande vient de René Martin, directeur de la Folle Journée de Nantes qui, dès 2011 réfléchit à une thématique autour des musiques américaines du XXe siècle. Shani Diluka est choisie pour faire le disque officiel de la Folle Journée 2014 intitulée « Des Canyons aux étoiles ». « J’ai enquêté un an et j’ai pris deux mois de réflexion pour lui dire « oui », explique la pianiste, car je voulais réaliser un disque qui ait du sens ». 
Une quête identitaire
Une lecture, « Sur la route » de Jack Kerouac l’aide à trouver l’ambiance qu’elle cherche pour ce disque: « c’est un des livres qui m’a le plus marquée, cette quête identitaire à travers les voyages résonne avec mon propre chemin, à la croisée de différentes cultures. ». La pianiste d’origine Sri Lankaise a grandi à Monaco avant de parcourir le monde en tant que concertiste. 
Pour réaliser « Road 66 », référence à la route qui traverse les États-Unis de Chicago à Los Angeles, elle n’a pas fait les choses à moitié : « j’ai appelé les grandes maisons d’édition américaines et demandé les intégrales des pièces pour piano de Copland, Cage, Barber, Bernstein et Glass… j’ai la change de déchifrer aisément. Et je préfère me faire ma propre idée plutôt que d’écouter sur internet. »

De maître à disciple
Et pourtant c’est bien sur Youtube qu’elle entend une pièce de Terry Riley qui l’a touche droit au coeur. « J’ai contacté des dizaines de personnes à la recherche de cette œuvre, mettant mon réveil pour ne pas louper le décalage horaire avec les Etats-Unis ! On me répondait de laisser tomber, que la partition n’existait pas…. J’ai donné un dernier coup de fil sans trop d’espoir, et un homme m’a répondu « je vais voir avec Terry ». J’étais sous le choc… je ne savais pas qu’il était vivant ! »

Le compositeur américain, né en 1935, est un passionné de musique classique indienne et de Râga qu’il enseigne au Mills College à San Francisco. Les origines et le parcours de Shani Diluka l’interpellent. Il lui écrit que cette pièce est une improvisation personnelle mais que, pour elle, il peut la transcrire. Dans ses mails, il s’adresse à la pianiste avec une formule indienne utilisée par les maîtres pour parler à leurs disciples… Les délais ne permettent pas à la pièce d’être sur le disque mais Shani la glissera dès que possible lors des concerts, promet-elle. En attendant, la voici :

Dans un bar à San Francisco
« Road 66 » traverse le répertoire, des balades jazz de Gershwin, Bill Evans et Cole Porter au classicisme de Léonard Bernstein, de l’ambiance vaporeuse des paysages de John Cage à l’envoutement hypnotique de Philip Glass. Shani Diluka y glisse aussi quelques perles, pêchées au grès des rencontres comme « Chandeliers » de Richard Hyung-ki Joo, composé après le 11 septembre. 

En guest-star, Natalie Dessay bénéficie d’une prise de son suave qui rend – enfin!- grâce à son timbre, (voilà ce qui manque au récent disque qu’elle a réalisé avec Michel Legrand, félicitations donc à l’ingénieur son de Mirare, Jiri Heger). La soprano et la pianiste se sont retrouvées chez Natalie Dessay à San Francisco pour travailler les récitals de l’été 2012. Le soir, dans un bar dominant la baie, elles écoutent du jazz et la chanteuse lance simplement un « pourquoi on ne fait pas une chanson ensemble ? » L’ambiance mélancolique et introspective du disque sont loin de l’image pétillante que l’on a de Natalie Dessay. Elle a eu la délicieuse idée de reprendre un standard de jazz, « What is this thing called love », mais sur un rythme tendre alors que la pièce est écrite pour swinguer. Raphaël Merlin, violoncelliste du quatuor Ebène et néanmoins pianiste de jazz, s’enthousiasme pour l’idée et signe une transcription très réussie.

« Il y a beaucoup de côtés affectifs » résume dans un sourire Shani Diluka à propos de « Road 66 » : spiritualité, introspection, rencontres humaines composent la recette particulière de cette belle personnalité musicale.

Shani Diluka,  Road 66, Mirare
A lire également : Compte-rendu : Shani Diluka, la fée dragée
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1 COMMENTAIRE

  1. C’est très mou, on dirait qu’on assiste à une répétition à un conservatoire régional, les sponsors monégasques de l’artiste auront eu raison de certains médias. Concentrez-vous donc sur des artistes français de qualité au lieu de toucher des sous pour faire de la pub. Severine Garnier, on vous voit partout sur les réseaux sociaux faire de la pub pour Diluka, ça en devient drôle, j’espère que vous avez touché le gros lot pour ce geste.

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