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Xavier de Maistre, l’avocat de la harpe

CONCERT – Le harpiste donne un récital solo à l’auditorium avec un programme varié et original.
Il aurait dû être avocat d’affaires. Issu d’une illustre famille de penseurs et de diplomates, jeune étudiant en sciences politiques, Xavier de Maitre hésitait à devenir musicien. Heureusement pour la musique, il croise le harpiste espagnol Nicanor Zabaleta qui lui dit : « Des bons avocats il y en a plein, des grands harpistes comme vous, il n’y en a qu’un. » Après avoir tenu le poste de harpiste solo de la Philharmonie de Vienne – l’un des orchestres les plus prestigieux du monde – il se lance dans la grande aventure d’une carrière en solitaire.
A la différence des pianistes qui trouvent dans toutes les salles du monde l’incontournable Steinway de concert, les harpistes doivent dénicher un instrument dans chaque ville où ils jouent. « J’ai trois harpes, en Allemagne, en France et en Autriche, explique Xavier de Maistre, que je fais venir par transporteur quand cela est possible. A Bordeaux ce n’est pas le cas car je pars en Suède juste après. Je me ferai prêter une harpe par un professeur du Conservatoire Jacques Thibaut, preuve de la formidable solidarité qui existe entre les harpistes. Je m’adapterai… Le plus important est la salle. Je connaissais le Grand-Théâtre, je vais découvrir l’auditorium. »
En 2009 en effet, il avait ébloui les mélomanes du Grand Théâtre avec la musique de Haydn et de Falla. Il revient avec un programme tout neuf. « J’ai fait attention à ne pas rejouer des pièces déjà entendues ! J’ai composé un programme qui présente toutes les facettes sonores de mon instrument, du baroque au début du XXe siècle. Par exemple la « Mandoline » de Elias Parish Alvars – que Berlioz surnommait le « Liszt de la harpe » – permet de montrer toutes les possibilités mélodiques de la harpe.
De ses disques à succès (Sony Music), le musicien reprend quelques extraits comme la sonate de Giovanni Battista Pescetti, un morceau connu pour le clavecin qui devient « très envoutant » une fois transposé à la harpe. De même que dans la célèbre « Sonate facile en do » de Mozart, Xavier de Maistre n’a pas changé une seule note. « Je parle de reprise car je reste fidèle au texte. Cela permet de redécouvrir un « tube » avec les sonorités cristallines de la harpe, délicates comme une boite à musique ! ». Pour s’approprier l’écriture pour guitare de Francisco Tarrega, il faut par contre au harpiste un « vrai travail d’adaptation car la guitare est, contrairement à ce qu’on pourrait penser, loin de la harpe qui est un instrument harmonique avec deux portées, une pour chaque main, comme le piano. Il m’a fallu des astuces pour m’approprier les trilles par exemple, et garder la force expressive de l’œuvre. »
Enfin, parmi les perles à découvrir sous les doigts de Xavier de Maitre, les deux divertissements d’André Caplet (1878-1925) surprendront par leur structure métrée, « comme un jardin à la française », à dix lieues de l’impressionnisme de l’incontournable « Impromptu » de Fauré. « Caplet écrit deux œuvres pleines d’allant et presque sauvages, avec des effets percussifs et un glissé de pédale très original : la note est modifiée sans qu’on la touche ! » Finalement, Xavier de Maistre est devenu un brillant avocat… de son instrument.
Vendredi 21 mars, 20 h, auditorium. 8 à 35 €. 05 56 00 85 95.
Photo ©Felix Broede
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