COMPTE-RENDU – Concert symphonique : les musiques de Sibelius, Saariaho et la mezzo-soprano Lilli Paasikivi étaient à l’affiche du concert de l’ONBA.
Le directeur musical de l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine (ONBA), Paul Daniel, a gardé la disposition des pupitres qu’il avait adoptée la semaine passée dans Wagner. Il a eu raison. Les cuivres de l’ONBA gagnent en cohérence, les cordes en cohésion. Dans la première symphonie de Sibelius, il dessine avec tout l’orchestre une palette de couleurs homogène et un très beau legato, lancé dès les premières mesures par la clarinette solo, chaude et vive, de Richard Rimbert. Le chef britannique affine ensuite l’ascension des crescendos, les pianissimos et les fins de phrases.
« Lumière et pesanteur » est un bijou. La luminosité de cette petite pièce de Kaijia Saariaho (
lire son portrait ici), ajoutée in extremis au programme de la saison, est profonde sans être aveuglante avec sa trompette vibrante (Laurent Malet), son célesta et ses cloches. Espérons que cet échantillon de l’art de Saariaho aura séduit le public de l’auditorium, malheureusement trop clairsemé ce mercredi soir de vacances.
La version pour mezzo soprano des « Kindertotenlieder » de Gustav Mahler – également écrit pour baryton – est probablement celle qui souligne le plus justement la tendresse de ces mélodies. Très expressive, la mezzo-soprano finlandaise Lilli Paasikivi propose une version pudique et sans pathos. Jamais elle ne pousse son timbre doux au delà de la confession intime que sont les Lieder. Elle doit pour cela être parfois couverte par un orchestre symphonique qui voudrait se faire, pour un soir, orchestre de chambre.
Mercredi 16 avril 2014 à l’auditorium de Bordeaux. Et aussi ce soir 20h. 8 à 35€. tel: 05 56 00 85 95. Concert retransmis le 13 mai à 20h sur France musique.