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Festival de Saintes : les mystiques d’aujourd’hui

FESTIVAL – Au Festival de musique classique de Saintes, les mystiques du Moyen-Age inspirent les compositeurs de notre époque.


Un vent mystique souffle sur l’Abbaye aux Dames. Le retour du religieux ? Deux concerts du festival de musique classique de Saintes mettent en musique la pensée de deux grands mystiques, Saint-Jean de la Croix et Hildegarde von Bingen.
Le premier, grand saint espagnol né en 1542, a inspiré quelques siècles plus tard le pianiste et compositeur espagnol Federico Mompou (1893-1987). Dans le cycle « Música callada », Mompou met en musique les vers du religieux évoquant « la nuit tranquille / qui précède l’éveil de l’aurore / la musique silencieuse / la solitude sonore ».
Ce cycle de 28 pièces dépouillées est donné ce soir dans l’abbatiale par un interprète de choix : Jean-François Heisser a connu Mompou lors d’une Académie à Saint-Jacques de Compostelle en 1974. Il découvre un « homme maladivement timide, gêné par sa grande taille… incapable de mettre en mots sa recherche inlassable d’un idéal sonore ». Jean-François Heisser ouvre cette nuit les portes de « cet univers secret qui repose beaucoup sur la relation d’un interprète avec son public ». Gageons que l’Abbaye aux Dames sera un lieu idéal pour cette nuit mystique.
Une création pour chœur de femmes
Hildegarde von Bingen est peut-être la plus célèbre des mystiques rhénanes du Moyen-Âge. Médecin (ses recettes de tisanes sont encore vendues aujourd’hui !), elle a décrit ses visions avec des mots mais aussi avec de la musique. Ses mélodies monodiques, chantées a capella, sont interprétées à Saintes par l’ensemble de cinq femmes De Caelis, en résidence à la Cité musicale. En miroir des musiques d’Hildegarde, une œuvre commandée par le Festival au compositeur libanais Zad Moultaka (photo).
Rencontre entre l’écriture contemporaine occidentale et la musique arabe, la musique de Zad Moultaka illustre la violence du monde (la guerre au Liban) ou encore la spiritualité. Afin de composer sur Hildegarde, il a lu ses textes et s’est rendu à Bingen. « Je n’ai rien trouvé, avoue le compositeur dans un sourire, juste un monde vidé de spiritualité, où l’on achète des produits dérivés Hildegarde von Bingen ! Le voyage doit se faire à l’intérieur de soi. Les ruines de son abbaye m’ont inspiré cette pièce qui s’appelle « Ubi es » (Où es-Tu ?). » Sans servir la religion, Zad Moultaka s’intéresse à la culture, à « l’homme dépassé par sa propre quête, tellement concentré par sa conservation qu’il en oublie qu’il y a quelque chose de beaucoup plus fort. »
A la lecture des textes d’Hildegarde, Zad Moultaka a été frappé par la violence des descriptions de la visionnaire, où le sang est très présent. « C’est aussi une vision de notre monde d’aujourd’hui… ». Jouant avec l’écho de la cathédrale Saint-Pierre où sera donné le concert de dimanche, Zad Moultaka utilise la technique de l’ison (note continue de la basse), typique de la musique byzantine ou celte. «Ecrire de la musique n’est pas en soi si difficile, c’est le chemin vers soi qui est le plus dur ».
Récital J.-F. Heisser, samedi 12 juillet, 22 h, Abbatiale. 18 et 20 €. Concert Da Caelis, dimanche 13 juillet à 19 h 30, cathédrale Saint-Pierre. 33 et 37 €. 05 46 97 48 48. Photo Zad Moultaka © Catherine Peillon.
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