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Pumeza, l’ascension d’une diva

Pumeza_2013_11_Y9A1254_P_RT_newRENCONTRE – Née dans un township d’Afrique du Sud, la soprano Pumeza Matshikiza n’était pas destinée au monde de l’opéra. Et pourtant…

Elle prévient qu’elle n’aura pas beaucoup de temps à nous accorder mais répond à nos questions avec patience. Pumeza Matshikiza n’est pas à une contradiction près. Devenir chanteuse d’opéra lorsqu’on est née dans un township d’Afrique du Sud relève de l’improbable. « J’ai découvert l’opéra à la radio. A l’école, nous chantions des pièces traditionnelles dans la langue sud-africaine, et parfois des oratorios en anglais… mais je n’avais pas la moindre idée qu’il pouvait s’agir de « La création » de Haydn ! ». Dans ses premiers récitals, comme dans son premier disque paru récemment, elle glisse des airs traditionnels : « Pata Pata », le tube de Miriam Makeba, y côtoie un air de Mozart, avec des arrangements pour orchestre symphonique.

Pumeza a 18 ans en 1999 quand elle entre pour la première fois dans l’opéra de Captown. Son professeur de chant y incarne « Aida » de Verdi, l’histoire d’une esclave éthiopienne… c’est le déclic ! Elle quitte ses études scientifiques où elle s’ennuie pour apprendre l’art lyrique. « Je n’avais aucune notion de théorie musicale, je ne savais pas lire les notes. J’ai pris quelques cours de piano mais à 21 ans c’est beaucoup plus compliqué. Il m’a fallu un an pour apprendre mon premier air d’opéra ! »

La « diva des townships » n’est pas la première à faire une carrière lyrique sans savoir parfaitement lire la musique : Luciano Pavarotti travaillait presque toutes ses partitions « à l’oreille ». Sa voix extraordinaire fit le reste. Celle de Pumeza est puissante, ronde, et les spécialistes la comparent à celle de l’américaine Leontyne Price, qui fut dans les années 1960 l’une des premières artistes noires de l’histoire de l’opéra.

La couleur de la peau n’est pas un sujet pour Pumeza : « Si un chanteur est bon il aura du travail. Quand je suis sur scène, je ne pense pas « je suis noire et les autres chanteurs sont blancs ». Les choses ont changé. Dans le monde de l’art particulièrement, il y a plus de tolérance et de liberté. Récemment, j’ai chanté Pamina, le rôle de la princesse dans « La flute enchantée » de Mozart. C’était un chanteur blanc qui jouait Monostatos, un personnage censé être noir. Le metteur en scène trouvait cela intéressant. Dans le livret, Monostatos dit à Pamina : « As-tu peur de moi à cause de ma peau noire ? Le public s’est mis à rigoler. »

Pumeza, « Voices of hope », Decca Classics. Article paru dans Le Parisien du 14 mars 2015.

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