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Voici qu’arrive (la compagnie) La Tempête !

0X0A6554INTERVIEW – En réunissant son choeur Luce del Canto et son ensemble Europa Barocca, Simon-Pierre Bestion, donne naissance à la compagnie La Tempête… un ensemble musical comme tant d’autres ? Pas du tout ! Entretien avec le jeune chef.

Le 1er janvier 2015 est née La Tempête. Quelle est sa particularité ?
Simon-Pierre Bestion : Cette compagnie est la fusion de deux ensembles, l’orchestre Europa Barocca et le choeur de chambre Luce del canto. J’ai fondé le premier avec des jeunes professionnels en 2007 et l’année plus tard, Luce del canto, qui réunissait des amis chanteurs amateurs partageant une même démarche humaniste.

Notre particularité est de construire un univers en ajoutant une scénographie puissante à nos concerts. Les musiciens reçoivent une formation en expression corporelle et nous collaborons notamment avec des chorégraphes. Ils savent, en rejoignant La Tempête, qu’ils devront jouer par cœur et, peut-être, s’allonger dans une église, vêtus d’un simple t-shirt ! Je ne veux pas révolutionner la forme classique du concert, elle a sa noblesse. Mon objectif est de prendre le spectateur aux tripes et que son esprit soit embarqué. Il doit se sentir comme au coin du feu d’un village africain, prêt à partir en transe !

Au-delà de la scénographie, c’est toute l’idée de proximité entre les artistes et le public que nous travaillons. Après le concert, nous sommes là pour échanger avec le public, car chaque production est une expérience commune.

Pourquoi utiliser le terme « compagnie » plutôt que « ensemble »
S. P. B. : il incarne la volonté des musiciens de s’insérer dans un projet commun. La création de La tempête vient d’un constat : le directeur ou la directrice d’un ensemble musical est souvent seul(e) à assumer les responsabilités artistiques et administratives. Il est en relation avec les chanteurs que pendant quelques semaines de répétition et lors des concerts. Le reste du temps il est seul… et cette manière de fonctionner ne me correspondait pas. J’ai grandit dans une famille nombreuse. Mes parents ont une compagnie de théâtre musical et sont très engagés socialement. J’ai longtemps rejeté cet esprit de troupe (rires) mais aujourd’hui j’apprécie la richesse de ces échanges. A La Tempête, nous réfléchissons ensemble aux projets, au choix du répertoire et puis, je tranche. Nous assumons ensemble la gestion et les musiciens sont rémunérés pour le temps passé aux tâches administratives. A terme, j’imagine La Tempête comme ces sociétés gérées de manière coopérative et participative : tous les acteurs sont propriétaires du projet.

Quelles sont les répercutions artistiques ?
S. P. B. : … un meilleur engagement artistique ! Le retour de notre public va dans ce sens : dans la disposition du chœur comme dans le son produit, les spectateurs constatent que chaque chanteur fait partie de l’ensemble tout en restant un individu. Je ne cherche pas l’homogénéisation.

Pourquoi l’appeler La tempête ?
Ce mot m’évoque beaucoup d’images, celles des éléments naturels au moment de la tempête : ils produisent alors des mouvements et des sons extraordinaires, une chorégraphie et une musique magnifiques. Dans notre manière d’interpréter et de vivre la musique, dans ma gestuelle de chef, le mouvement est essentiel. Et le mouvement comme incarnation des émotions musicales est un cœur de la démarche de la compagnie. En prenant ce nom, nous invitons le public à venir au cœur de notre tempête ! C’est ainsi que nous entendons partager la musique.

De plus, ce nom vient directement de notre premier projet : un spectacle qui lie théâtre, danse et musique sur la trame de la pièce de Shakespeare, The Tempest. Le programme réunit les répertoires de prédilection des deux ensembles : baroque pour l’orchestre et XXe siècle pour le choeur. Nous allons donc jouer Henry Purcell, Matthew Locke, Frank Martin, Thierry Pecou et Philippe Hersant notamment. Nous racontons la pièce à travers la musique, par exemple, les « Songs of Ariel » de Frank Martin sont écrites sur le texte de Shakespeare. Un acteur lancera quelques répliques les plus fortes du personnage de Prospero.

L’enregistrement du programme « La tempête » par La Tempête paraîtra en mai chez Alpha (Outhere) Spectacle le 11 mai à 20h30 au Collège des Bernardins, mis en scène par William Nadylam, chorégraphié par Stéphanie Roussel et dirigé par Simon-Pierre Bestion. La Compagnie a lancé un appel aux bienfaiteurs pour soutenir le lancement de son projet « The Tempest ».

 


Cet article est paru sur le site de Mécénat musical Société Générale, mécène de l’ensemble.

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