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Bruce Brubaker brise la Glass

PORTRAIT – Le pianiste américain interprète la musique pour piano du compositeur Philip Glass. De la musique classique ? Pas si sur. Rencontre.

Dans les années 1970, Philip Glass était un avant-gardiste, sorte d’hurluberlu musical qui avait l’audace d’écrire une musique d’une grande sobriété. Faute d’interprète, il jouait lui-même sa musique, au piano. Le courant minimaliste dans lequel il s’inscrit a révolutionné la musique classique. Et la musique de Glass est passée des petites galeries d’art contemporain aux multiplex de cinéma via des B.O. de film à succès (« The Truman Show »). De nombreux musiciens ont joué Glass. Bruce Brubaker en a fait sa spécialité. Cet américain formé à New York a enregistré en 2015 « Glass Piano » (paru chez InFiné) et parcours le monde et la France avec cette musique.

Etonnement, sa tournée ne se fait pas dans les lieux habituels de la musique classique mais plutôt dans des salles programmant du jazz, de l’electro et du rock. Il passera ainsi au Florida à Agen et au Rocher de Palmer à Cenon (33). « Qui est mon public ?, s’interroge le pianiste. C’est un ménage d’amateurs d’electro et de classique, un public bien plus jeune que les spectateurs habituels du classique, plutôt des issus de la génération qui a grandi avec internet. Je suis évidemment ravi d’ouvrir les frontières et de m’adresse à un public plus large. Je ne me considère d’ailleurs pas comme un musicien classique… même si je joue aussi du Beethoven ! »

En effet, Brubaker s’associe souvent avec des DJ et n’a pas peur d’improviser…. un tabou pour beaucoup de musiciens classique. Avec Glass, le pianiste respecte la partition et y ajoute sa lecture. « Il est de toute manière difficile de dire quand on respecte une œuvre ou quand on prend des libertés : c’est la toute la question de l’interprétation ». Sauf quand le compositeur est bien vivant et vient vous écouter jouer ! « J’ai joué devant Philip plusieurs fois, se souvent Brubaker en souriant. Certains compositeurs considèrent qu’ils ont leur mot à dire sur comment la partition doit être joué. Pour moi, une fois que la composition est finie, elle n’appartient plus à son auteur. Son opinion ne vaut pas plus qu’une autre. Heureusement pour moi, Philip Glass est plutôt de cet avis : un morceau n’est vivant que quand des musiciens s’en emparent… ».

Navigant entre deux univers, Bruce Brubaker se montre très pragmatique, et s’adapte aux usages des lieux dans lequel il se produit : faut-il ou pas amplifier le piano ? « En générale la musique pop est amplifiée. Le classique ne l’est presque jamais. Je joue souvent dans des pubs ou des salles qui n’ont pas beaucoup de résonance : c’est mieux d’avoir des micros et des enceintes. Bien sûr, le son naturel du piano est modifié. Pour moi, c’est une question moins esthétique que sociale : les gens sont habitués à entendre le son de cette façon. »

Jeudi 24 novembre, 20H30, Rocher de Palmer. 18 à 22 €. 05 56 74 80 00.

Lire également l’interview de Philip Glass : « ma musique n’a jamais aussi bien sonné »

Article paru également dans Sud Ouest du 20 novembre 2016.

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