INTERVIEW – Le Banquet Céleste met le cap en 2017-2018 sur la musique italienne. En août dernier, l’ensemble a présenté sa version de « Maddalena ai piedi du cristo » de Caldara au festival de la Chaise-Dieu. La production a fait l’ouverture en octobre de l’Opéra de Rennes. Outre les concerts, des enregistrements sont au programme de cette saison qui s’annonce intense. Détails avec Damien Guillon, contre-ténor et directeur de l’ensemble.
Dans Caldara, vous dirigez et chanter en même temps, facile ?
Damien Guillon : Il faut avoir les deux parties du cerveau bien allumées ! (rires) Cela demande pour moi beaucoup de concentration avant et pendant le concert. Je suis un chef d’orchestre pendant les répétions lorsque nous travaillons les détails avec les musiciens. Lors du concert ils auront un rôle très actif, d’autant plus que je suis soliste. Je suis un musicien qui joue avec les autres comme pour la musique de chambre… mais je dois rester attentif à ce qui se passe à l’orchestre, comme si j’avais une oreille extérieure ! Cela demande beaucoup d’énergie. Ce n’est possible qu’à certaines conditions.
Quelles sont ces conditions nécessaires au « chanté-dirigé » ?
D. G. : un nombre limité de musiciens ! Dès que Le Banquet Céleste est en formation orchestrale, soir plus d’une quinzaine d’instrumentistes, ca se complique ! Pas forcément sur les départs (la première note, que tous les musiciens doivent faire ensemble, ndlr), car le premier violon assure cet aspect-là, mais plutôt dans l’énergie et les intentions musicales que le chef insuffle. Quand nous sommes en petite formation c’est plus facile. Par exemple avec notre programme « Affetti amorosi », une sélection d’airs du compositeur baroque italien Frescobaldi, des airs qui n’ont pas été enregistrés depuis 20 ans. Ce sont des musiques proches du madrigal (chants a capella pour 3 à 5 musiciens, ndlr). Nous les jouons donc plus naturellement avec quatre chanteurs et quatre instrumentistes, au maximum. Le CD sortira à la fin de l’automne.
Beaucoup de musique italienne cette saison… Le Banquet Céleste renonce-t-il à jouer du Bach ?
D. G. : absolument pas ! Nous continuons à nous produire dans les « Cantates pour alto solo » de J.S. Bach. Ce programme est la suite, le « volume 2 » du premier disque de l’ensemble (Zig-Zag territoires, 2009). Nous le donnerons en décembre à Rouen et en 20018 à Caen… avant de l’enregistrer. Et puis, cet automne nous alternerons avec une autre proposition mettant à l’honneur Bach… et des compositeurs italiens ! (rires) Il s’intitule « Bach et l’Italie » et regroupe des pièces de Vivaldi, Pergolèse et Bach.
Interview paru sur le site de Mécénat Musical Société Générale.
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