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Ensemble Masques, dans l’intimité du Grand siècle

COMPTE-RENDU – Pour son troisième concert de l’édition 2018, les Festes Baroques programmaient l’ensemble Masques à la Villa 88, maison bourgeoise du quartier Saint-Genès dont la construction a été complétée par une « salle de bal » donnant sur un jardin. La mutation en salon de musique est une évidence, l’expression « musique de chambre » tout à fait appropriée.

L’ensemble Masques, spécialiste de la musique baroque, est une formation à géométrie variable, qui, ce jeudi soir se présentait un trio : le violoniste bordelais Simon Pierre, la gambiste Lucile Boulanger et le claveciniste québécois Olivier Fortin, fondateur de Masques. Leur programme déployait un éventail des compositeurs baroques qui ont fait la gloire du Grand Siècle français, de François Couperin, né en 1668 à François Francoeur, né en 1698.

En 30 ans, la musique française mue. Le violon n’est pas le seul « soliste » – comme chez Vivaldi – et la viole vient lui piquer la vedette. La gambiste Lucile Boulanger se délecte de cette évolution. Avec un son profond et captivant, elle brille autant par son inventivité dans les passages soliste que par sa solidité en relais de la « basse continue ». Sa prestation dans la 4e sonate de Rebel est une merveille.

En 30 ans, la musique française s’imprègne largement du style italien. La sonate en do de Leclair permet au violoniste Simon Pierre de montrer toute sa virtuosité… et d’affronter le redoutable défi de jouer juste avec un instrument d’époque par 35 degrés ! Ce n’est pas la justesse qui affaiblie la prestation mais le manque d’inventivité des instrumentistes. Le clavecin et la basse de viole pourraient rendre l’effet de « tambourin » imaginé par Leclair. Car la danse est toujours au cœur de ce répertoire. Plus tôt dans la soirée pourtant, le trio s’épanouissait dans les accents sautillants d’une sonate en ré de J.B. Boismortier, compositeur très aimé du peuple. A trois, l’équilibre est parfait. Seul, il est plus fragile… comme cette pièce de Forqueray, « La Régente » dans laquelle Olivier Fortin cherche la puissance du clavecin quand on voudrait qu’il soit doux et souple comme le vent qui fait danser les acacias du jardin.

Le jeudi 28 juin à la Villa 88
Festes baroques en Terres de Graves et du Sauternais, jusqu’au 5 juillet. 15 à 30 €. www.festesbaroques.com

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