AccueilCritiquesAmbronay : Alarcon ressuscite Colonna

Ambronay : Alarcon ressuscite Colonna

COMPTE-RENDU – Au Festival d’Ambronay, Alarcon ressuscite l’œuvre de Colonna et Eeemerging nous révèle les étoiles montantes de la musique ancienne.

À tout Seigneur tout honneur ! Pour sa 39ème édition, le Festival d’Ambronay invitait fin septembre  le chef argentin Leonardo Garcia Alarcòn, accompagné de son  ensemble, la Capella Mediterranea et du chœur de chambre de Namur. Alarcon est un habitué des lieux, connu notamment pour avoir exhumé  Il Diluvio Universale de Falvetti (lire notre interview)  au sein des murs de l’abbaye en 2010. Le maestro revient cette année avec une recréation mondiale de Giovanni Paolo Colonna.

Il reste peu de traces de ce compositeur bolognais (1637-1695), qui fut pourtant un maître de chapelle et un enseignant apprécié en son temps. Le répertoire religieux constitue l’essentiel de sa musique, aussi, le programme, intitulé : «Trésors sacrés», nous présente un florilège de ses pièces : La Messe en mi mineur, le Dixit Dominus, le Requiem, et le Magnificat concertato.

La Messe en si s’ouvre sur une Sinfonia (pièce instrumentale introductive) enlevée, suivie du Kyrie dans lequel les voix des cinq solistes entrent successivement. Le timbre velouté et les aigus délicats de la soprano Julie Roset, séduisent, tout autant que la voix agile du contre-ténor, Carlo Vistoli. La Messe accuse les contrastes, les airs se veulent tantôt suaves( Dominus te), tantôt allègres (Gloria). Les œuvres suivantes sont plaisantes, bien que moins rutilantes et plus uniformes ; on notera la place privilégiée accordée aux solistes et la belle cohésion du chœur de Namur. La musique de Colonna convainc, par son écriture contrapuntique (superposition de plusieurs lignes musicales)  foisonnante,  par la virtuosité des  parties solistes et par sa vivacité, caractéristique du baroque tardif. Il est à espérer qu’Alarcon redonne vie à d’autres trouvailles baroques !

Parallèlement au festival d’Ambronay se tient le Festival Eeemerging (ensemble européens émergents), véritable pépinière de talents naissants, initiée par le festival principal et ses partenaires européens. Parmi  ces étoiles montantes, on retient le jeu gracieux de l’ensemble Apothéose, malgré une certaine timidité qui s’estompera sans doute avec le temps, les improvisations inspirées et réjouissantes d’Improviso, ainsi que le trio vocal féminin  Voci delle gracie, pour sa belle prestation, renforcée  par la charismatique Laura Lopez (mezzo-soprano), dotée  d’une présence scénique exceptionnelle. Enfin, l’ensemble médiéval Rumorum, dirigé par la talentueuse Grace Newcombe, au timbre clair et envoûtant, et Cantoria, quatuor vocal a capella spécialisé dans la musique de la Renaissance, ont été les plus belles révélations, pour leur maîtrise technique remarquable et pour l’originalité de leur répertoire.

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