Présenté à Toulouse en mai et à Paris en juin, « Mam’zelle Nitouche » prouve que l’opérette séduit toujours. Ce genre très français intéresse même outre-Atlantique.
Du pure made in France ! Une opérette largement oubliée charme les Français depuis deux saisons. « Mam’zelle Nitouche » est le grand succès du compositeur Hervé (Louis-Auguste-Florimond Ronger dit Hervé) en son temps soit vers 1883. Sous l’impulsion de Centre de musique romantique française, le Palazzetto Bru Zane, cette Mam’zelle remonte sur les planches à Toulouse et Paris et révèle les charmes de l’opérette, genre musical typiquement français au carrefour du vaudeville, de l’opéra et du café-concert.

« Mam’zelle Nitouche » est une jeune fille échappée du couvent pour vivre sa passion pour le théâtre et la musique. Humour potache, airs enjoués et situations rocambolesques : telle est la recette de l’opérette. Et chose incroyable, ce genre roi des théâtres de La Belle Époque semble faire de l’œil aux producteurs Nord-Américains, comme l’explique Baptiste Charroing, directeur du développement du Palazetto BruZane. « L’opérette mélange le parlé/chanté et une musique raffinée … une recette qui fera le succès de Broadway au début du XXe siècle. Ces racines françaises de la comédie musicale interpellent les producteurs américains. »
La mise en scène de « Mam’zelle Nitouche » signée Pierre-André Weitz mise sur ce côté « bleu-blanc-rouge : les nonnes dansent le french Cancan, des soldats portent des caleçons à fleurs et Paris ! Surtout Paris ! « L’opérette raconte Paris, confirme Baptiste Charroing. Ses personnages vivent à Paris ou rêvent de Paris. Les œuvres parlent du théâtre et des coulisses : le public adore ! »

D’autant que les chanteurs-comédiens sont exceptionnels, à commencer par Olivier Py. Le directeur du festival d’Avignon y incarne trois rôles, l’un masculin et deux féminins (excellente mère supérieure !) via son personnage travesti de Miss Knife !
8 villes, 35 dates, 200 m2 de décors, 40 musiciens et 20 chanteurs : « Mam’zelle Nitouche » n’en est pas encore au stade des « Misérables » ou de « Notre-Dame de Paris » mais qui sait ?
Du 11 au 19 mai au Théâtre du Capitole de Toulouse et du 7 au 15 juin au Théâtre Marigny à Paris. Captée par Arte, la production sera diffusée à partir du 16 juin sur le site Arte concert.
Mam’zelle Nitouche d’Hervé existe aussi en CD avec le Chœur et Orchestre de l’Opéra de Toulon dirigé par Jean-Pierre Haeck.