AccueilSpectaclesDiversifié, virtuose et chaleureux: Berlioz, un festival comme on les aime

Diversifié, virtuose et chaleureux: Berlioz, un festival comme on les aime

COMPTE-RENDU – Il ne fallait pas manquer l’édition 2019 du Festival Berlioz, dont on fête cette année les 150 ans de sa disparition. Mais qui a-t-on entendu ? Recit.

Cela commence à se savoir. 2019 marque le 150ème anniversaire de la mort d’Hector Berlioz et offre une occasion supplémentaire, de fêter cet illustre romantique… notamment pour la Côte-Saint-André qui organise chaque année le festival éponyme. Pour la deuxième édition de cet anniversaire, « le Roi Hector » (après « Sacré Hector » en 2018), le village isérois s’est mis aux couleurs troyennes pour célébrer son grand homme, en grande pompe. Entre rendez-vous populaires et concerts de hautes voltiges, l’épopée fut fantastique et novatrice, pour preuve, les créations mondiales présentées pendant le festival, dont celle d’Arthur Lavandier réinventant les Nuits d’été, sur les poèmes de Frédéric Boyer.

« Sous les balcons d’Hector », ces concerts gratuits de fin d’après-midi se déroulent sous les véritables anciens balcons de la maison d’enfance du compositeur, désormais réhabilité en musée.

En Isère, surplombant la plaine de la Bièvre, se dresse un petit village où subsiste encore le charme d’antan. Ruelles pavées, maisons en pierre, recoins et fines allées escarpées… Un esprit renforcé chaque été par la transformation du village qui se drape alors de ses plus beaux costumes pour commémorer joyeusement le prodige qu’il a vu naître: Hector Berlioz.

150 ans plus tard, la Côte Saint-André voue toujours la même admiration à son maestro que l’on retrouve dans chaque recoin de la ville. De sa maison d’enfance, transformée en musée, au bar éponyme… les ruelles se parent d’immenses affiches et de banderoles et chaque lieu est investi pour y entendre quinze jours durant, les fleurons de la musique classique s’aventurer dans l’univers Berliozien.

Deux créations mondiales

L’ensemble de musique de chambre, Le Concert Impromptu, rejoint de Bruno Belthoise au piano et Capucine Keller, soprano, interprétaient le 27 août dernier, un programme romantique en honneur à l’amoureux qu’étaient Berlioz, Gluck et Mendelssohn.

Un univers aussi large que moderne, avec notamment la présentation de deux créations mondiales, Euphonia 2344 – à laquelle nous n’avons pas pu assister – et Nuits d’été d’Arthur Lavandier. La première explore les écrits d’Hector Berlioz – aussi savant compositeur qu’écrivain ! – tandis que les Nuits d’été version Lavandier, explore les poèmes de Frédéric Boyer à la façon Berlioz.

Le 27 août dernier se rencontraient alors pour la première fois, les Nuits d’été d’autrefois et celles de demain, interprétées par la sublime et très expressive Stéphanie d’Oustrac, sous la baguette de Douglas Boyd avec l’Orchestre de Chambre de Paris. Une délicieuse surprise que cette double « exposition » sonore. Introduite tout en douceur par l’Idylle de Siegfried de Wagner, Nuits d’été version Lavandier a de quoi… scotcher. Réinventant l’orchestration pour mieux l’adapter, la création de reprends des Nuits d’été de Berlioz « que » sa construction. Basée sur six poèmes de Frédéric Boyer, explorant la voix et ses états d’âmes, la pièce de Lavandier sont autant de surprises tant le compositeur casse certains codes et donne une identité à chaque poème, à chaque mouvement. Ici et là, des dissonances, des cordes percussives, une voix lyrique déclamée, parlée voire chuchotée… et du rythme ! Une diversité d’écriture, qui met en valeur le large registre de Stéphanie d’Oustrac, qui maîtrise à la perfection souffle, intensité vocale et articulation des mots, fidèlement et solidement accompagnée par l’Orchestre de Chambre de Paris.

© Festival Berlioz/Bruno Moussier

Beaucoup plus nostalgique que son originale, ces Nuits d’été tranchent de par une forme de sobriété et leur audace. Une belle surprise que tout le monde n’aura peut-être pas partagé, le manque de « musicalité » – si l’on compare cette création à l’oeuvre de Berlioz et l’on compare forcément puisqu’elles ont été jouées la même soirée! – pouvant en gêner certains. Notre seul regret? De n’avoir pu l’entendre qu’une seule fois!

Après une belle ovation du public, visiblement enchanté, la soirée s’est poursuivie comme après chaque concert, à la Taverne, pour un moment plus convivial autour d’artistes siciliens Unavantaluna, sur instruments traditionnels… De la diversité on vous dit!

Festival Le roi Hector 150ᵉ anniversaire-acte 2 / Du 17 août au 1ᵉʳ septembre 2019 à La Côte-Saint-André – Isère (38).

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