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Si Clara Schumann avait eu la pilule…

COMPOSITRICES – Clara Schumann (1819-1896) est trop souvent reléguée au rang de « femme de Robert Schumann ». Pourtant, son destin de prodige, d’interprète, de compositrice, de muse fait d’elle l’une des figures essentielles de la vie musicale au XIXe siècle. La condition féminine de son époque et ses dix grossesses ont lourdement pesé sur sa carrière artistique. Retour sur une vie extraordinaire qui a commencé il y a tout juste 200 ans, le 13 septembre 1819…

Clara Wieck, la wundekind

Le 7 mai 1827, Friedrich Wieck entame le journal intime de sa fille Clara. « Mon père et ma mère étaient tous deux très occupés d’enseignement et de plus ma mère s’exerçait au piano deux heures par jour. J’étais le plus souvent laissée à la garde de la servante Johanna. Elle parlait avec difficulté et ce doit être pour cela que je n’ai pas prononcé un seul mot avant quatre ans et demi. » On peut s’étonner de story telling avant l’heure ! Pourquoi un père écrirait-il le journal intime de sa fille ? Si ce n’est qu’il a déjà conscience que Clara la Wunderkind, l’enfant prodige, sera un personnage public.

Plus tard, Clara et Robert auront la même attitude. Ils écriront ensemble « le journal de la vie maritale » dans lequel la présence d’un tiers, le lecteur, est évidente. Ils n’ont pas Facebook pourtant ! Quoiqu’il en soit, le père Wieck nous apprend un fait : le silence de Clara après le choc du divorce de ses parents en 1824 qui la coupe brutalement de sa mère. Clara communiquera par le piano.

Liszt, Chopin, Mendelssohn et Papanini la saluent

Son père veille à ne pas en faire un prodige de foire. Elle ne se produit sur scène qu’à dix ans, au Gewandhaus de Leipzig sa ville natale, qui sera pour elle une deuxième maison. Voilà à quoi ressemble la célèbre salle en 1828. L’histoire a gardé de nombreux témoignages de l’extraordinaire capacité de Clara en tant qu’interprète. Cette jeune prodige deviendra la coqueluche de Leipzig, de l’Allemagne et d’un cercle de musiciens comme Paganini, Mendelssohn, Liszt et Chopin qu’elle rencontre à 12 ans à Paris.

Elle a 18 ans quand Liszt se précipite à Vienne car il a entendu parler d’une pianiste si brillante qu’il craint la concurrence ! « Son talent me charma il y a chez elle une supériorité réelle, un sentiment profond et vrai, une élévation constante. » Il lui dédie les études d’après Paganini ce qui prouve le niveau de virtuosité dont est capable la jeune pianiste.

Plus tard, les filles de Clara témoigneront des facilités techniques de leur mère : elle s’exerce sans y prêter attention en parcourant son courrier ou en parlant avec ses filles sidérées de son insolente facilité.

Condition féminine et composition

Enfant, Clara improvise et compose en 1832 son opus 1 : Polonaises. Son père l’encourage. Voici ce qu’écrit Liszt à Marie d’Agoult à propos de Clara. « Ses compositions sont vraiment très remarquables, surtout pour une femme. Il y a cent fois plus d’invention et de sentiment réels que dans toutes les fantaisies passées et présentes chez Talberg. « 

Son œuvre majeure est son Concerto pour piano opus 7. créé le 9 novembre 1835 au Gewanhaus de Leipzig. La critique est cinglante et injuste. « Il ne saurait être question à proprement parler d’une recension puisque nous avons affaire à l’œuvre d’une femme » écrit Carl Ferdinand Becker dans la revue musicale tenue par… Robert Schumann.

Pour Robert, l’objectif était la réunion de leur deux noms sur la couverture. Il le lui dit déjà en 1833 puis 1839. Mais a cette époque, elle a déjà abandonné le combat de la composition :  » il fut un temps où je croyais posséder un talent créateur mais je suis revenue de cette idée. Une femme ne doit pas prétendre composer. Aucune encore n’a été capable de le faire, pourquoi serais je une exception. Il serait arrogant de croire cela, c’est une impression que seul mon père m’a autrefois donnée. » (26 novembre 1839)

Pas de modèle de compositrice

Le mariage en 1840 avec Robert Schumann n’aide pas Clara à s’affirmer comme compositrice. Une femme mariée perd ses droits. Robert a un certain sens du qu’en dira-t-on. Elle lui offre des œuvres pour son anniversaire. Il les accueille sans les soutenir. Il la pousse néanmoins à écrire, comme lui, des lieder, genre qu’on laisse bien volontiers aux femmes (quand elles sont autorisées à composer !), au contraire des grandes pièces symphoniques, plutôt le domaine pour les hommes. Elle répond qu’elle n’est pas « capable » et qu’elle préfèrerait travailler la fugue avec un professeur. Il refuse. Lors de leur premier Noël commun, elle lui livre finalement quatre lieder. Il est bluffé. Les partitions sont publiées avec ses lieder à lui. Leur Opus 37/12 paraît le 13 septembre pour son anniversaire à elle mais rien n’indique dans les compositions ce qui vient de Clara ou de Robert. Ont-ils réalisé leur idéal de fusion conjugale ?

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En 1847 meurt leur premier fils (après trois filles) : Emil. Robert se remet à composer le lendemain. Clara n’y arrive pas avant 1853. Elle abandonne la création pure en 1854. La rivalité avec Robert est trop lourde.

« Que du reste votre misérable nature de femme vous soit rappelée, tous les jours, à chaque pas de votre vie par les seigneurs de la création serait un point qui pourrait vous mettre en fureur et vous faire perdre toute féminité, si le mal ne s’en trouvait pas ainsi empiré.  » Fanny Mendelssohn

Le mariage avec Robert Schumann

La rencontre a lieu à Leipzig, elle a huit ans. Lui dix-sept. Il vient prendre des cours de piano chez son père, Friedrich Wieck. Robert parle d’elle comme d’un « ange musicien ». Il est fasciné par ses mains. Plus tard, il se blessera la main… la laissant jouer pour eux deux.

En 1836 le père Wieck fait tout pour les séparer. Sur les affiches des concert, le nom de Clara Wieck est dix fois gros comme celui du compositeur Robert Schumann. C’est elle la star. Pourtant, elle choisit ce jeune homme inconnu, sans le sou. Elle reconnaît son génie. Son père est furieux que sa fille n’épouse pas un prince. Peut-être est-il conscient et soucieux de la condition mentale (sa fragilité psychique) et physique (la syphilis) de Robert ?

Cette grande séparation est le début d’un dialogue amoureux et musical. Robert dans son opus 6 évoque la séparation en composant sur un thème de Beethoven « La bien-aimée lointaine ». Elle répond en programmant ses œuvres lors de ses concerts ou en composant sur des thèmes à lui. Il fait de même avec des thèmes à elle dans les David’s Bunder tanzler

À l’écoute de ta romance j’ai entendu que nous devions nous marier. Je te dois toute ma musique.

Lettre de Robert à Clara, 1839

Leurs cinq années de fiançailles s’écoulent donc surtout en correspondance littéraire et clandestine, et ils finissent par entamer un procès contre Friedrich Wieck pour pouvoir se marier. A l’aube de ses vingt-et-un ans, Clara Wieck devient enfin Clara Schumann (1840). C’est le début du journal. Ils sont sous le choc du procès. Et ce sont deux célibataires qui ont du mal à s’accorder dans la vie quotidienne. Il n’y a qu’un seul piano dans la maison : « mon piano relégué au second plan, écrit Clara qui s’en « cognerai(t) (l)a tête contre les murs ».

De quoi est mort Robert Schumann ?

Selon le livre de Philippe André « Robert Schumann, folie musique », Robert souffre de deux folies :
– une folie intime qui apparaît dès son adolescence : angoisse de mort, tristesse, dédoublement de la personnalité, troubles, inceste, névrose…
– La deuxième folie organique : elle apparaît à partir de 1844 quand les conséquences psychiques de la syphilis apparaissent.

À cette époque on n’a pas conscience des trois stades de la maladie. Maladie honteuse vénérienne transmise la plupart du temps par le biais des bordels. On sait exactement quand Robert a attrapé la maladie car il consigne chaque fois qu’il a une relation sexuelle… No comment ! Les conséquences physiques de la maladie sont acouphènes, troubles de la parole, paralysie générale, asthénie, tremblement des mains. Les acouphènes pour lui compositeur équivaut à une folie. Il entend des sons « diaboliques ». Le fait que personne, aucun médecin, ne puisse le rassurer ou lui expliquer ce qu’il ressent, tend à accroître sa tendance paranoïaque et angoissée. Le traitement disponible au XIXe siècle pour la syphilis est le mercure, poison notoire pour nous.

Comme le résume Brigitte François-Sappey : « L’histoire de Clara Schumann est celle d’un amour fou, qui n’empêcha ni Robert Schumann, son mari, de sombrer dans la folie, ni Clara de sacrifier son art pour lui. »

Ludwig, Marie Felix, Elise, Ferdinand et Eugenie – Noël 1854
Les enfants de Clara et Robert

Huit enfants deux fausses couches très tardives sur 13 années de vie conjugale… Nous avons déjà évoqué la mort du fils, leur premier fils. La naissance de leur premier enfant est une fête. La succession des grossesses pèse financièrement et moralement sur le ménage. Et sur la carrière de Clara qui voyage et se produit sur scène alors qu’elle est enceinte.

Après la mort de Robert, Clara reprend les tournées pour nourrir sa famille. C’est Marie qui assura le rôle de mère : elle écrit à ses frères et sœurs en pension, leur rend visite pour leur anniversaire, etc. C’est dans ses bras que Felix mourut et elle qui organisa l’enterrement. Sans Marie, Clara n’aurait pu organiser toutes ses activités : Marie s’occupe de ses tenues, ses bagages en tournée, sa correspondance, ses élèves.

Robert était un tendre, Clara une passionnée, cuirassée par le devoir. Veuve elle veilla aux études de ses enfants… elle n’éprouva pas le besoin de les materner.

Brigitte François-Sappey, musicologue

Si Clara Schumann avait eu la pilule, elle aurait pu librement continuer sa carrière et sa vie de mère. Peut-être les relations avec Robert auraient-elles aussi été allégées. « Les chants de l’aube« , en 1853, est la dernière composition de Robert. Il note dans son carnet ce projet de composition : « chant de l’aube. À Diotima ». Diotima est une référence à un roman poétique « Hypérion ou l’ermite de la Grèce » du jeune poète Höderlin. Il ne dédie pas cette pièce à Clara mais à Bettina von Arnim qui est venue lui rendre visite dans sa clinique… Diotima et Hyperion sont deux âmes sœurs. Il part à la guerre. Elle meurt sans lui. Ne reste que son chant. Diotima est la femme qui n’a jamais trahi – Clara l’a fait pour son père et fait de l’ombre à Robert en tant que concertiste – et Diotima se refuse à être mère quand Clara à huit enfants.

L’amour de Johannes Brahms

L’essentiel de la correspondance brahmsienne concerne le couple Schumann. Il leur rend visite en septembre 1853 au moment où Clara découvre qu’elle est enceinte pour la huitième fois, quelques mois avant l’internement de Schumann à Endenich. »Je sens que je ne pourrai plus aimer de jeune fille avant longtemps. Du moins, je les ai pratiquement oubliées. Elles promettent seulement le paradis quand Clara nous le révèle. », écrit Johannes Brahms de 20 ans.

Brahms se met au piano dès la première visite. D’emblée, Robert et Clara sont frappés par le talent du jeune homme et, eux qui se méfient autant de Liszt que de Wagner, voient en Brahms le rénovateur de la musique allemande. Il va vraiment faire partie de la famille : il sera là lorsque Robert, quelques heures après une tentative de suicide dans le Rhin, sera emmené à la clinique psychiatrique à proximité de Bonn. Brahms lui rendra visite (mais pas Clara !). Lorsque Clara, pour nourrir sa grande famille, partira en tournée en Angleterre, c’est Brahms qui gardera les enfants (« Ferdinand est trop paresseux, Louis trop entêté, Felix est encore plus entêté et Genchen (Eugénie) est trop passionnée. Mais tous sont mignons et gentils », écrit-il)

Durant leurs 42 années d’étroite amitié, Clara et Brahms passeront peu de temps ensemble. Ils se rejoignent pour des concerts et réservent jalousement quelques moments estivaux de repos familial. Il parcourt le monde mais chaque fois qu’il l’appelle, elle accourt. Comme le 10 avril 1868 pour la première audition du « Requiem allemand », dédié à Robert. Alors qu’ils vivent l’une de leurs plus sérieuses disputes, il lui écrit humblement de venir. Avant de diriger son œuvre il remonte la nef de la cathédrale avec Clara à son bras (un vrai mariage !!). Ils affichent au monde que ce Requiem a été écrit dans la pensée du défunt Robert Schumann.

Clara jalouse

Ces deux musiciens exceptionnels passeront les dernières années de leur vie à se chamailler. Ils ne sont pas d’accord sur les détails de l’édition des œuvres de Schumann, en particulier sur le projet d’éditer le Concerto pour violon. Clara assistera à la plupart des créations de ses œuvres importantes et en tant que pianiste en a assuré un bon nombre. Elle est sa première lectrice. Quand Brahms fait lire en priorité ses partitions à une autre femme, elle est jalouse.

A 54 ans, Clara vient de perdre sa mère, son père et sa fille Julie, lorsqu’elle apprend l’issue fatale de la tuberculose de Félix. L’amour de Brahms s’interpose alors comme un bouclier entre le destin et l’aimée : « Je t’aime plus que moi-même, plus que n’importe qui et plus que tout au monde.  » Lettre de Clara à ses enfants : « Comme un véritable ami, il vint pour partager toute ma peine. Donner de la force au cœur qui menaçait de se rompre. Ils soutint mon moral, il éclaira mon âme de toutes les manières possibles. Il était, en résumé, mon ami dans le sens le plus complet du mot. » Témoignage d’Eugénie : « Nous savions qu’il lui était dévoué corps et âme et qu’en dépit de ses manière brusques il l’aimait, il l’admirait plus que n’importe qui au monde. Plus que tout, nous l’aimions pour son amour pour notre mère. « 

Brahms assistera en mai 1896 à l’enterrement de sa vieille amie. Il écrit : « J’ai porté un terre aujourd’hui la seule personne que j’aie vraiment aimée. » Il mourra onze mois plus tard.

Une femme libre ?

On ne parle que de Clara à travers les hommes de sa vie : Son père, son mari, son ami. C’est une lecture erronée de l’histoire.

Si Clara Schumann et Robert avaient eu moins d’enfants… Cela aurait allégé la pression financière du couple. Cette question de l’argent est au cœur de l’acceptation du mariage par le père Wieck. En témoignent les lettres où une amie explique gentiment à Robert que le problème c’est qu’il ne gagne pas assez d’argent. Et Robert de répondre avec la liste de ce qu’il gagne et de ce que Clara gagne. Clara est choquée : « N’as-tu plus d’amour pour moi pour me faire une lettre aussi sèche ? Car fondamentalement la question du mariage n’était pas financière, je crois ».

Si Clara avait eu la pilule se serait-elle mariée à Brahms ?

Elle a été, comme Cosima Wagner, la gardienne du temple. La veuve de Robert se devait d’être irréprochable si elle voulait maintenir intacte leur réputation à tous les deux (souvenez vous du Story telling avant l’heure !) Elle veut garder la maîtrise de l’histoire, de ce qui restera pour la postérité et fait des coupes franches dans les lettres et les œuvres qui seraient trop révélatrices de la folie de Robert Schumann. Les deux livres qu’Eugénie Schumann légua à la postérité sont deux hymnes: l’un à la force créatrice de son père – l’autre à la force morale de sa mère.

Une partie de la correspondance entre Clara et Johannes a été expurgée par ses soins. Les lettres de Brahms et les extraits du journal de Clara témoignent pourtant suffisamment de leur douloureuse passion et de la nécessité de la contenir, tout en gardant leur profonde amitié. En se mariant, elle aurait risqué à nouveau de tomber enceinte… A la fin de leur vie, lorsque les relations entre Clara et Brahms se seront apaisées, ils se renverront leur correspondance, avec la promesse que chacun détruise ses propres lettres, ce que fit, hélas, Clara, mais pas Johannes.

Si Clara avait eu la pilule aurait-elle plus composer ?

Clara n’ose tout simplement plus composer et quarante années de veuvage se passent sans qu’elle reprenne la composition. Là, je pense que la condition féminine de l’époque a pesé lourdement sur son désir de création. Clara n’avait pas de modèle pour l’encourager, lui prouver qu’on pouvait être femme et créatrice. Les forces contraires étaient trop grande.

Bibliographie succincte
Liste des compositions de Clara Schumann
  •  » Quatre Polonaises pour piano op. 1 (1829/30)
  •  » Caprices en forme de Valse pour piano op. 2 (1831/32)
  •  » Romance variée pour piano op. 3 (1833)
  •  » Valses romantiques pour piano op. 4 (1835)
  •  » Quatre Pièces caractéristiques op. 5 (1833 ?, 1835/36)
  •  » Soirées Musicales op. 6 (1834-36)
  •  » Premier Concerto en la mineur pour piano, avec accompagnement d’orchestre op. 7 (1833-35)
  •  » Variations de Concert pour piano sur la Cavatine du Pirate de Bellini op. 8
  •  » Souvenir de Vienne, Impromptu pour piano op. 9 (1838)
  •  » Scherzo pour piano op. 10
  •  » Trois Romances pour piano op. 11 (1838/39)
  •  » Douze chants sur Liebesfrühling de Friedrich Rückert pour chant et piano de Robert et Clara Schumann op. 12 (Lieder Nr. 2, 4 et 11 de Clara, inclus dans l’op. 37 de Robert Schumann) (1841)
  •  » Six Lieder avec accompagnement de piano op. 13
  •  » Deuxième Scherzo pour piano op. 14 (1841)
  •  » Quatre Pièces fugitives pour piano op. 15 (1840 – 44?)
  •  » Trois Préludes et Fugues pour piano op. 16 (1845)
  •  » Trio en sol mineur pour piano, violon et violoncelle op. 17 (1846)
  •  » (op. 18 et op. 19 perdus)
  •  » Variations sur un thème de Robert Schumann pour piano,  » Ihm gewidmet  » op. 20 (1853)
  •  » Trois Romances pour piano op. 21 (1853)
  •  » Trois Romances pour piano et violon op. 22 (1853)
  •  » Six Lieder sur Jucunde de Hermann Rollet op. 23 (1853)

Texte extrait d’une conférence donnée le 3 février à l’Opéra de Bordeaux pour les Rencontres Wagnériennes.

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10 Commentaires

  1. Bonjour,

    Votre titre est extrêmement réducteur, un peu glauque et choquant. La vie d’amante / d’amoureuse de Clara S aurait elle été complète et idéale si elle avait été notre contemporaine, sans enfants, passant d’un mec à l’autre, plaquée, divorcée, bourrée d’hormones grâce à sa pilule, ou seule avec 1-2 enfants en garde alternée…?
    Je ne comprends pas comment vous pouvez avoir l’idée saugrenue d’étudier un parcours musical de génie en suggérant obsessionnellement qu’avec la pilule tout aurait été différent…

    Au lieu d’admirer ce qu’elle a accomplit, au lieu de faire preuve de compassion pour le destin douloureux et admirable de cette belle figure de femme, de mère de famille, d’épouse, d’artiste, vous chouinez sur le fait qu’elle aurait mieux fait de passer d’un mec à l’autre et de ne pas avoir d’enfants pour être une plus grande artiste.

    La vie n’est pas si simple ! Les femmes de l’époque n’étaient pas très indépendante, mais elles n’étaient pas obligées de travailler pour un smic comme actuellement ni de passer 2h par jour dans les transports pour aller au bureau … Pourtant les faits sont là : Clara S, dans une société qui, il est vrai, donnait peu d’indépendance aux femmes, a été encouragée et soutenue par sa famille dans son parcours musical et elle a même pu faire vivre sa famille de son art. Peu de femmes aujourd’hui pourraient en dire autant……

    Par ailleurs votre résumé explique bien qu’elle a librement choisi et contre l’avis de son père, d’épouser l’homme qu’elle aimait malgré la pression financière qu’elle aurait à supporter. J’en conclus qu’elle a préféré le bonheur d’une vie de famille avec l’homme qu’elle aimait plutôt que de faire un autre choix. Laissez là tranquille avec votre pilule !

    De même, tout suggère qu’elle a librement choisi de ne pas s’engager avec Brahms ; qu’elle ait eu ses raisons pour refuser est bien évident et logique mais de même il s’agit d’un choix libre qu’elle a posé et ses motivations sont belles. La pilule lui aurait sans doute permis de s’engager plus avec Brahms et accessoirement de s’engueuler un peu plus avec lui…. Ce que j’en retiens surtout c’est la beauté du sacrifice et du sens du devoir, l’hommage qu’elle faisait à l’oeuvre de son défunt mari… toutes ces belles idées qui font de sa figure une très belle image de femme, d’épouse, d’amoureuse, d’artiste. Au lieu d’une médiocre femme écoutant ses béguins et suivant seulement ses instincts égoïstes.

    Très, très triste d’envisager un tel destin par le petit bout de la lorgnette individualiste de féministe en peau de lapin du XXIème siècle… Je vous souhaite d’avoir un oeil plus critique sur votre époque, et moins anachronique dans vos prochaines analyses. Et d’arrêter d’être obsédée par le « progrès » de la pilule…car qui peut sonder les coeurs et savoir dans quelle mesure le bonheur d’être mère et épouse, et le sens du devoir et du sacrifice n’ont pas élevé l’art de Clara S ?

    Bien cordialement

    Odile

  2. Difficile de mieux dire ! J’ajouterai que si la grand-mère de cette dame avait eu la pilule ?..
    Afin de l’aider à exploiter le filon, je lui offre gracieusement :
    « Et si Cosima avait eu la pilule ?.. »
    « Et si Élisabeth Jacquet de La Guerre avait eu la pilule ?.. »
    Et pourquoi pas :
     » Et si Constanze Weber avait eu un stérilet ?.. » histoire de varier un peu.
    Inutile de me remercier,
    Salutations,
    Onésime

  3. Je découvre votre site, attirée par ce titre « Et si Clara Schumann avait eu la pilule?  » Un brin provocateur mais pas de quoi vous vilipender comme Odile. Moi j’aime bien l’idée d’une femme libérée des grossesses à répétition- et du chagrin qui va avec- trois enfants morts. Votre article est par ailleurs très complet et nuancé- j’y ai appris plein de choses notamment que Clara n’avait pas d’ambition- elle trouvait cela « arrogant » que d’imaginer une carrière de soliste, malgré les encouragements de son père. La vraie question est plutôt de se demander « Et si Robert n’avait pas été addict au sexe?  » car, entre sa femme et les bordels où il attrapa la syphilis- il ne l’a pas refilé à Clara cf Karen Blixen?, leur union aurait sans doute été bien différente. Enfin, est-on sûr que Brahms ne fut pas le père de l’un d’eux? Les femmes ne sont pas toujours les pauvres victimes que l’on croit…

Répondre à L'effroi, par Ekaterina Litvintseva | Classique mais pas has been Annuler la réponse

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