AccueilCritiquesWilde-Chopin au Théâtre du Ranelagh : un grand moment de solitude

Wilde-Chopin au Théâtre du Ranelagh : un grand moment de solitude

THÉÂTRE MUSICAL – Tous les lundis jusqu’au 9 décembre, le comédien Michel Voletti et le pianiste Mickaël Lipari-Mayer donnent à entendre en lecture musicale la longue lettre que l’écrivain Oscar Wilde écrivit à son amant depuis la prison de Reading. Un texte âpre et beau.

1897. Oscar Wilde est au faîte de sa gloire. Sa pièce L’importance d’être constant triomphe à Londres mais il croupit en prison. Son tort ? Avoir poursuivi Sir Douglas père pour diffamation, ce dernier ayant monté une cabale contre lui, dénonçant son homosexualité.

À l’amant qui détruisit sa vie Oscar Wilde adresse des reproches désabusés et fatalistes : « ta présence auprès de moi a été la ruine absolue de mon art », ou encore : « la haine en toi a toujours été plus forte que l’amour », parlant même de « lamentable et fatale amitié ». La brillance habituelle de ses mots d’esprit fait place à une lucidité que seule la confrontation à l’isolement et la solitude peut générer. Cette longue lettre/confession ne reçut ni visite ni réponse en retour…

La voix grave et posée, la diction parfaite du comédien Michel Voletti nous en restitue des extraits avec une sobriété et une justesse qui vont chercher loin dans les profondeurs du recueillement. On le sent habité par ce texte dont il a assuré lui-même la traduction.

Ici et là le pianiste Mickaël Lipari-Mayer vient glisser des passages de pièces de Chopin, Franck, Grieg, Schumann, Messiaen ou Liszt. Et c’est là où le bât blesse. Le titre du spectacle laissait supposer une fusion entre les tourments intérieurs de la musique de Chopin et ceux du texte de Wilde, mais pas quelques malheureuses pastilles musicales commentant platement le discours !

Il aurait suffi que Michel Voletti lise seul le texte, soutenu par une mise en scène et des jeux de lumière recherchés. Ou qu’une musique électronique, composée spécialement et restituée en direct, évolue au gré du texte. C’est toute la difficulté du concert-lecture : ne pas accoler texte et musique, mais créer un objet artistique qui soit l’amalgame des deux. À ce titre le spectacle d’Éric-Emmanuel Schmitt, Madame Pylinska et le secret de Chopin, a valeur d’exemple. Il dit l’avoir pensé dès son écriture comme une lecture musicale …

Wilde-Chopin, lundis 25 novembre, 2 et 9 décembre Théâtre du Ranelagh, 5 rue des Vignes, 75016 Paris

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