372 500 euros. C’est ce qu’a déboursé un particulier européen lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s, pour devenir l’heureux propriétaire de deux pages de musique de la propre main de Mozart. Comment expliquer un tel montant ? La rédaction de Classique mais pas has been a mené l’enquête.

Mozart est le compositeur classique le plus joué au monde. Sa vie a été épluchée dans ses moindres détails par une foule de musicologues. Chacune de ses partitions a été repérée, analysée et cataloguée. Et pourtant, 228 ans après sa mort, il existerait encore des manuscrits dont les fac-similés n’ont jamais été publiés, et qui appartiendraient à des propriétaires privés ?
C’est le cas d’un simple feuillet, sur lequel figurent les 5e et 6e menuets du Köchel 164 pour 2 hautbois, 2 cors et cordes, avec trio pour flûte et cordes, composés pendant l’été 1772 à Salzbourg. Ce manuscrit autographe est exceptionnel à plus d’un titre : en très bon état, il est complet et ne comporte ni retouches ni ratures. C’est l’unique exemplaire manuscrit de ces deux menuets. Il a échappé à l’inventaire de l’héritage et il n’en existe aucune autre version, ni partition pour cordes, ni arrangement pour clavier, comme c’est souvent le cas pour d’autres danses.
Après avoir été conservé par Nannerl, la sœur de Mozart, c’est sa veuve, Constanze, qui le vend en 1799-1800 à un éditeur d’Offenbach-sur-le-Main. Il passe ensuite par différentes mains privées, avant que l’écrivain autrichien Stefan Zweig ne l’achète en 1927, pour lui-même le vendre à un collectionneur suisse au moment de son départ en exil.
Les deux autres feuillets qui complètent le Köchel 164 sont aujourd’hui conservés à la Bibliothèque du Congrès de Washington (menuets 1 et 2) et aux archives de la Société des Amis de la musique de Vienne (menuets 3 et 4).
Le produit de la vente de ce manuscrit rare sera versé à des fondations privées en faveur de la promotion de la musique auprès de la jeunesse.
