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La troisième symphonie de Mahler à la Philharmonie de Paris, avec Salonen et l’Orchestre de Paris : géant !

COMPTE-RENDU – Quand le chef finlandais Esa-Pekka Salonen revient à la Philharmonie de Paris pour diriger l’Orchestre de Paris dans la troisième symphonie de Mahler, avec Marianne Crebassa en soliste, ça déménage ! Une soirée d’anthologie pour ceux qui y étaient, et la possibilité de regarder le concert en streaming sur le site de la Philharmonie pour les autres.

Une heure quarante de musique pour une seule symphonie. Huit contrebasses, neuf cors (dont un cor de postillon en coulisses), six percussionnistes, deux harpes, un chœur de femmes, un chœur d’enfants, une voix d’alto… La troisième symphonie de Mahler fait dans la démesure. Composée durant les étés 1895 et 1896 au bord du lac autrichien d’Attersee, elle est une ode panthéiste à la nature. En six mouvements d’une ampleur peu commune, Mahler questionne musicalement la place de l’homme dans le cosmos, avec cette intranquillité, parfois teintée de naïveté et souvent d’ironie, qui le caractérise.

Dès la sonnerie initiale des huit cors à l’unisson, le ton est donné : assister à une représentation de cette symphonie relève du mystique et procure une exaltation intérieure peu commune. Encore faut-il pour cela des interprètes capable de porter et d’assumer ce propos musical surdimensionné.

Et c’est le cas avec Esa-Pekka Salonen à la tête de l’Orchestre de Paris. Ce farfadet de plus de soixante ans, à l’allure toujours aussi juvénile, sait comme personne galvaniser les musiciens et obtenir d’eux un maximum de puissance. Avec sa baguette à la fois dansante et précise et son écoute totale de chaque ligne instrumentale, il dégage ce que seuls les grands chefs possèdent : l’assurance sereine que tout se passera bien car il est à la manœuvre.

S’ensuit alors, magnifiquement mis en valeur par l’immersion sonore que procure l’acoustique de la Salle Pierre Boulez, un extraordinaire déploiement des forces orchestrales, du pianissimo des cordes à peine effleurées au quadruple forte du tutti orchestral, en passant par des appels inspirés du premier trombone ou une mélopée envoûtante du cor de postillon en coulisses.

L’arrivée de Marianne Crebassa, pour interpréter le Lied « O Mensch ! », dans le quatrième mouvement, avec le soutien du chœur de femmes et du chœur d’enfants de l’Orchestre de Paris, vient confirmer, (Lire également ici) s’il en était besoin, la réussite absolue de cette soirée, tant son timbre chaud et grave (un brin trop mezzo ; Mahler demande une voix d’alto) sait se fondre avec talent et intelligence dans la pâte orchestrale.

Vous pouvez retrouver sur le site de la Philharmonie la captation du concert du 12 décembre : https://live.philharmoniedeparis.fr/concert/1107060/orchestre-de-paris-esa-pekka-salonen-choeur-de-l-orchestre-de.html.

À noter : la soirée du samedi 14 décembre sera réservée aux moins de 28 ans, avec un tarif unique à dix euros. N’hésitez-pas à en parler aux jeunes de votre entourage, afin que le souffle de la musique classique les emporte !

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