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Plus de 6 000 visiteurs pour Fosse, dans le parking du Centre Pompidou

COMPTE RENDU- Les 10, 11 et 12 janvier derniers, en marge de l’exposition Faire son temps, au niveau -1 du Centre Pompidou, était programmée Fosse, œuvre immersive pour soprano, violoncelle solo, chœur, 12 violoncelles, 6 pianos, percussions et guitares électriques. Cette réalisation du plasticien Christian Boltanski, de l’éclairagiste Jean Kalman et du compositeur Franck Krawczyk ne laisse pas indifférent. Retour sur une expérience qui continue de nous habiter, longtemps après.

Fosse ne ressemble à rien de connu et n’obéit à aucune règle existante. Le souhait de Christian Boltanski, Jean Kalman et Franck Krawczyk était de créer une zone de rencontre entre art plastique, théâtre et musique. Pour cela, rien de mieux qu’une sorte de no man’s land contemporain : un parking réservé au déchargement de matériel, au niveau -1 du Centre Pompidou. C’est là qu’ils ont installé leurs éléments, musicaux et scéniques, pour un mythe d’Orphée moderne.

Comme nous l’avait conseillé Krawczyk (lire son interview ici), imaginons qu’Orphée soit le public, un public qui se retrouve dans ce parking sans contact avec ce qui se passe à l’extérieur. Le spectateur ou la spectatrice va alors ressentir un besoin irrépressible de faire revenir quelqu’un à la surface… Disons maintenant que chaque musicien est une Eurydice potentielle : la soprano Karen Vourc’h, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton, les chanteurs du chœur Accentus… Le public va croiser son Eurydice, sans avoir le droit de la regarder ni de se retourner. Et pourtant, les tentations sont terribles ; il y a de la vision partout : des écrans, des objets, des musiciens, des figurants dans des voitures…

Une autre dimension apparaît alors. Dans la froide lumière blanche des éclairages de Jean Kalman, aux halos inquiétants, évoluent des ombres, mi-public mi-musicien, on ne sait plus très bien. Des frémissements de mélodies jaillissent ici et là, vite éteints. Un rapport au temps s’installe, très lent, rythmé par des coups frappés sur la tuyauterie ou des barrières métalliques. Il fait froid. Tout est froid. Ne reste qu’une envie : s’en sortir, sortir de là. Et pourtant … ce serait dommage. L’attente a été longue pour entrer et il se passe quelque chose, c’est certain. Ce sont des sensations nouvelles, étranges, un peu dérangeantes mais sans angoisse. Un état de flottement s’installe, assez doux, entre veille et sommeil, air libre et profondeur. Et quand reviennent des éléments sonores déjà entendus, que la boucle musicale est bouclée, cela semble naturel de quitter les lieux, comme un charme qui s’estomperait. La séance est finie et les sensations qu’elle a générées continuent de nous habiter longtemps après. Un seul sentiment perdure alors : revivre une telle expérience.

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