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Du classique en temps de (dé)confinement #9 : c’est pas du jeu !

PLAYLIST – Peut-on embrasser sa grand-mère et partager les couverts de service ? Faut-il laver ses vêtements en rentrant de chez le coiffeur ? Vous n’avez pas tout retenu des nouvelles règles à appliquer pour « bien » déconfiner ? En musique, ça va rentrer tout seul…

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Je porte un masque quand je sors de chez moi
La règle n°1 de ce déconfinement pourrait évoquer Venise, Zorro, Cat woman, Roméo et Juliette de Shakespeare, La main au collet de Hitchcock… En réalité, ce sont des tractations avec la logique qui nous viennent à l’esprit (« le masque ne me protège pas du virus, mais si en le portant je protège les autres, au final, je me protège moi). Alors on accepte de se voiler la face, d’étouffer et d’avoir ses lunettes embuées. Et pour conjurer le mauvais sort, je me récite ces vers mystérieux des Fêtes Galantes de Verlaine. Gabriel Fauré en a fait une mélodie divine, ainsi qu’une pièce pour orchestre.

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Et si vous avez un doute, regardez l’infographie en bas de cet article du Monde.

Je me rends à nouveau chez le coiffeur
J’ai dû arrêter les Interviews perchées ©. D’abord, car je ne peux pas me coller épaule contre épaule avec un.e artiste, le tout en riant aux éclats. Ensuite car je n’ai pas (encore) envie de prendre un train, un avion (trop « monde d’hier ») ni un ascenseur (trop de promiscuité) pour atteindre un bel endroit bien perché. Mais surtout car… il me faut d’abord retourner chez le coiffeur ! Vous savez comme une coupe de cheveux bien faite est essentielle à l’exercice (voir ici notre le bêtisier 2018).

mais pas dans un café !
Certains cafés ont rouvert mais vous proposent un petit noir debout, seul sur une terrasse vide, dans un gobelet en papier. Tout le contraire du café que j’aime, qui pourrait ressembler à cette version un peu foutraque de La Cantate du café de Johann Sebastian Bach par la Netherlands Bach Society. Au passage, un salut chaleureux à nos amis du festival d’Utrecht, qui ont dû annuler l’édition 2020 de leur mythique festival de musique ancienne, qui devait se tenir fin août/début septembre.

Je salue sans serrer la main et j’arrête les embrassades
Est-ce que je peux embrasser mon grand-père, ma mère, mon neveu ? Mon professeur de piano doit-il se tenir à deux mètres du clavier ? Dois-je porter un masque devant mon professeur de chant ? Faut-il donc que je me mette au didgeridoo (taille moyenne de l’instrument : 2 mètres) à la place ? Ah mais non, il est à vent (= postillons). Une chose est sûre : si Don Giovanni me propose sa main, je la passe d’abord au gel hydroalcoolique !

Chopin a trouvé la solution : une version de La ci darem la mano (donnons nous la main), pour piano… solo !

Mes déplacements sont autorisés sans attestation jusqu’à 100 km
Les Parisiennes et Parisiennes qui rêvent de grands espaces verts et de vent frais ne m’en voudront pas de mettre un peu d’ironie dans leur frustration, avec cette chanson extraite de Ciboulette de Reynaldo Hahn. Entre la campagne, qui lui semble un peu trop étrangère (« La campagne c’est plein d’innocence »), et Paris, trop menaçante (« la grande ville c’est plein d’inconstance »), l’héroïne préfère trouver l’amour… à Aubervilliers !

Je peux avoir accès aux parcs, jardins et forêts
J’ai marché sous les pins, j’ai humé la roseraie du parc, j’ai profité des jardins mais rien n’y fait : depuis le confinement et l’annonce de la suppression des festivals Messiaen au pays de la Meije, Gstaad Menuhin festival & Academy et du Verbier Festival, je rêve… de montagne.

Je peux aller sur la plage mais la plage « dynamique »
La baignade est autorisée (enfin, sur la plupart des côtes françaises, l’eau est à 16°C !), mais pas le farniente. Ok pour le kitesurf et la rando, voire même la pêche (activité dynamique, c’est bien connu). Finalement, les préfets de France ont une vision de la plage digne de cette mélodie de Clara Schumann sur un poème de Wilhelm Gerhard : passionnée, romantique… dynamique !

Je peux me recueillir dans un cimetière
1995 : je découvre Lucia di Lammermoor à l’Opéra de Paris. Grève partielle du personnel : pas de décor ni de costumes. Adieu la mise en scène de Andrei Serban (qui fera plus tard l’objet d’une bronca mémorable, avant d’être reprise en 2016 !). Remboursement possible. Je garde ma place et descend au parterre prendre celle d’un plus fortuné que moi. Acte III. Les membres du chœur disposés en arc de cercle servent d’unique décor à la « scène de la folie » de Lucia, jeune mariée meurtrière, décidément bien abandonnée. Plus tard, Edgar, son amant malheureux, clôt l’opéra : devant la tombe de ses ancêtres il raconte comment la haine de deux familles a brisé sa vie… Seul sur l’immense scène de Bastille, le ténor n’a autour de lui ni cimetière ni tombes. Il s’agenouille devant le trou du souffleur… J’ai vécu ce jour-là une de mes plus grandes émotions d’opéra.

Je ne peux toujours pas… aller au cinéma
J’ai travaillé par Skype, enterré mes morts par WhatApp et embrassé devant Netflix…

Je ne peux pas assister à un festival, concert, spectacle…

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