FESTIVAL – Malgré l’épidémie de Covid-19, le label La Dolce Volta maintient son festival, les 31 octobre et 1er novembre au Théâtre des Bouffes-du-Nord. Pensée par son fondateur, Michaël Adda, cette troisième édition offre, une fois encore, une belle affiche avec les artistes du label.
La fameuse loi de Murphy. C’est sans doute elle qui frappe depuis sa création, en 2018, le festival du label La Dolce Volta. L’évènement, dont l’objectif est de promouvoir les artistes maison, subit depuis trois ans, coup après coup, le bon vouloir de l’actualité. Novembre 2018 : la salle Gaveau se retrouve spectacle des affrontements de la police et des gilets jaunes. Novembre 2019 : la grève des transports paralyse l’Ile-de-France. Novembre 2020 : la pandémie de Covid-19 impose à Paris un couvre-feu…

Malgré tout, le fondateur de la Dolce Volta, Michaël Adda, ne baisse pas les bras. « J’ai reçu des messages disant qu’il fallait arrêter mon festival, pour gage de paix sociale, plaisante t-il, mais c’est hors de question. » Qu’à cela ne tienne, même si on redoute une invasion extraterrestre ou le retour des dinosaures en novembre 2021, Michaël Adda ne lâchera pas. « Jeter l’éponge aurait été gage de sécurité financière, explique-t-il. Mais ça aurait été aussi poignarder dans le dos des musiciens qui ne jouent plus depuis plus de six mois », explique l’éditeur de disque qui, cette année « produit le festival à perte ».
Avec une capacité d’accueil limitée à 240 personnes, la salle des Bouffes du Nord reste un lieu magique pour la musique de chambre et le piano aux sonorités colorées. A l’affiche, samedi 31 : Théo Fouchenneret et Adrien La Marca (15 heures), Philippe Bianconi et Gary Hoffman (18 heures). Dimanche, la Dolce Volta offrira une journée consacrée à Johannes Brahms : Geoffroy Couteau et Raphaël Perraud (11 heures) et le Quatuor Hermès et Geoffroy Couteau (15 heures). Initialement prévu samedi soir, Jean-Philippe Collard, tête d’affiche du festival, se produira à 17h30, pour mêler les histoires des pianos de Granados et de Chopin. Les rencontres entre les musiciens et le public, ainsi que les séances de dédicaces, sont maintenues.
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Soif de liberté
Si La Dolce Volta devait se résumer d’un mot, ce serait sans doute la liberté. Le label place au dessus de tout le disque physique, l’érigeant en véritable oeuvre d’art. Une liberté qui s’acquiert surtout dans les salles de concerts, pour Michaël Adda : « La musique classique est avant tout une confrontation physique entre les artistes et le public. » Bien loin de lui les nouveaux formats comme les enregistrements ou les spectacles retransmis en direct sur Internet, qu’il a en horreur. On l’aura compris, la Dolce Volta est un moment qui ne se vit qu’une fois.