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Noël 2020 : les idées CDs de la rédaction

SÉLECTION – Quel disque offrirez-vous cette année à votre amour, votre fille, votre ado, votre mère, votre cousin, votre grand-père ? Une symphonie de Beethoven ? Un disque baroque ? Un opéra ? Classique mais pas has been vous donne quelques idées.

CLASSIQUE

Aranjuez, Thibault Garcia (Erato). Œuvre majeure du répertoire guitaristique, le Concerto d’Aranjuez de Joaquim Rodrigo a connu de nombreuses interprétations. Celle-ci, signé par le guitariste toulousain Thibault Garcia et l’Orchestre national de Toulouse dirigé par Ben Glassberg, restera dans nos trois versions préférées. En effet, la rondeur de l’orchestre sait envelopper la douceur de la guitare, qui, elle, s’épanouit grâce à la technique souple et aérée du guitariste. Le premier accompagne toujours le second, complices, tels des danseurs dans un pas de deux. C’est pour qui ? Pour le débutant en musique classique qui découvrira un tube. Voir notre article dédié.

PartenariatLes Cinquante ans du Collegium vocal Gent (Phi). Cinquante ans d’excellence artistique au service de la musique vocale, voilà ce que célèbre ce magnifique coffret six CD édité par le Collegium Vocale Gent. Un morceau d’Histoire qui nous renvoie au temps où une joyeuse bande d’étudiants de l’Université de Gand avait l’ambition folle de renouveler l’interprétation du répertoire baroque, encore tenu à l’époque par les chœurs très lyriques des maisons d’Opéra. En cinquante ans, leur succès a attiré de nombreux talents, leur répertoire s’est étendu à d’autres styles et leur “patte” vocale s’est confrontée à d’autres langages musicaux. Cette polyvalence unique est mise à l’honneur dans ce coffret où l’on retrouve tour à tour Brahms, Victoria, Beethoven, Bach et Dvoràk. Un sacré CV… C’est pour qui ? Un coffret à offrir… à vous-même tiens ! Pour vous récompenser de votre amour inconditionnel de la musique, et parce qu’on est jamais mieux servi que par soi-même. En savoir plus.

Partenariat Thibault Cauvin plays Leo Brouwer (Sony). Lors du premier confinement, le guitariste Thibault Cauvin a lancé un défi aux guitaristes du monde entier : jouer les Estudios Sencillos (« études faciles ») du Cubain Leo Brouwer, un des plus grands compositeurs vivants. Comparables aux Études de Chopin pour les pianistes, ces petites pièces virtuoses donnent du fil à retordre à plus d’un guitariste… Le #BrouwerChallenge a fait le tour du monde et le compositeur, alerté du succès de l’initiative, a écrit trois nouvelles Estudios pour Thibault Cauvin, en exclusivité sur cet album. C’est pour qui ? Pour un ou une jeune guitariste, voire moins jeune ! En savoir plus.

Emotions, Gautier Capuçon (Erato). Émotions est un vrai chou à la crème. Avec une parution cousue pour les fêtes, Gautier Capuçon joue sur les valeurs sûres d’un programme qui collectionne les tubes de la musique classique (Ave Maria de Schubert, Pavane de Fauré, Clair de Lune de Debussy etc.). Même les yeux fermés nous ne prendrions aucun risque à vous recommander ce disque ! Et une fois rentré dans le détail, force est de constater que la star du violoncelle français sait faire le job. Production léchée, arrangements soyeux et répertoire varié, tout est réuni pour en mettre plein la vue au public le plus large possible et tirer une larmichette au béotien comme au puriste, à condition de se laisser aller aux émotions simples. Comment résister à un Hymne à l’amour avec grand orchestre et violoncelle… Des paillettes dans l’air et des étoiles dans les yeux, voilà ce que promet ce disque, et ça fonctionne ! C’est pour qui ? Un parent ou un ami qui ne manque jamais le concert du 14 juillet au pied de la tour Eiffel.

Partenariat NEUF, Félicien Brut (Mirare). L’année Beethoven s’achève… quoi de neuf chez Beethoven ? NEUF justement. Le disque du programme de créations initié par accordéoniste classique Félicien But et son Pari des bretelles (le quatuor Hermès et le contrebassiste Edouard Macarez) pour la dernière Folle Journée de Nantes (lire ici). NEUF est un hommage à Beethoven réunissant neuf commandes à neuf compositeurs de musiques (classique, jazz, musette, de film, etc.) d’écrire sur des thèmes de Beethoven. Présents lors de la création, on avait aimé la Réconcilation de Patrice d’Ollone, les dissonances de Thibault Perrine et surtout Carcere Oscura de Fabien Waksman. C’est pour qui ? Pour le cousin curieux ou le cousin blasé qui pense avoir déjà tout entendu. En savoir plus.

PartenariatMagical Russia, Duo Natalia (Ars Production). Les deux comparses du duo Natalia (Natalia van der Mersch au violon et Natalia Kovalzon au piano) nous offrent pour les fêtes une image d’Épinal de la musique russe. L’enregistrement opte pour une prise de son en acoustique de salon, pour mieux nous plonger dans l’ambiance de la musique de chambre du début du siècle dernier. Le duo Natalia propose une interprétation toute en mesure de pièces choisies dans le panthéon des compositeurs slaves : Tchaïkovski, Stravinski ou Rachmaninov entre autres. Un disque à la douce mélancolie : ni trop austère, ni trop échevelé. Parfaitement russe. C’est pour qui ? Pour les grands nostalgiques et aussi (évidemment) les amoureux du répertoire russe. En savoir plus.

PartenariatBach Cello Suites, Sonia Wieder Atherton (Alpha Classics). L’enregistrement des célébrissimes suites pour violoncelle de Bach par une lauréate du concours Rostropovitch attire forcément l’attention. La violoncelliste Sonia Wieder-Atherton nous propose les deux premières en Sol majeur et en Ré mineur. L’enregistrement à l’abbaye de Noirlac (très saint lieu de la musique) ajoute une certaine majesté à une interprétation ample et très inspirée de deux monuments de la musique. L’approche de Sonia Wieder-Atherton est poétique, romantique presque. Dans son court propos introductif, elle nous dit avoir été captivée par la photographe Sarah Moon, dont les images lui évoquent “la création du monde, avant que l’histoire ne commence”. Avec son interprétation, c’est la longue histoire des suites pour violoncelle qui continue de s’écrire… C’est pour qui ? Le mélomane averti (et un peu poète) qui voudrait ajouter une version originale des Suites pour violoncelle à sa discothèque. Disponible uniquement en version LP. En savoir plus.

LYRIQUE

Selige Stunde, Jonas Kaufmann (Sony). À défaut de pouvoir donner des récitals, le ténor allemand propose un disque de Lieder (poème mis en musique), pour consoler les cœurs tristes à l’approche des fêtes. Le titre de l’album, Selige Stunde, se traduit en français par “heure joyeuse” et en anglais par… Vous l’avez ? Rassurez-vous : ce disque n’est pas un hymne à la boisson mais bien une évocation des amours comblées, des moments de grâce, des bonheurs palpitants, qui ont inspiré les poètes et compositeurs romantiques. Une compilation de pièces lumineuses, servies par un Jonas Kaufmann léger comme l’air. Une conversation suspendue qui réchauffera vos longues soirées d’hiver… Mais si votre mamie est fan du Kaufmann des grands shows lyriques, offrez lui plutôt (aussi ?) It’s Christmas !, son kitschissime album de chant de Noël. C’est pour qui ? Pour les nostalgiques de Dietrich Fischer-diskau et Franz Wunderlich, qui voudraient voir ressusciter les grands interprètes du Lied allemand.

El Nour, Fatma Saïd (Warner Classic). El Nour est un bijou ! À la croisée des cultures musicales, le premier enregistrement de la jeune soprano égyptienne brille de beauté, de découvertes et d’actualité. On y retrouve des mélodies connues, on y découvre des trésors de la canciòn espagnole et on est charmé par les tubes du chant arabe classique. Un disque collectif qui rassemble plus de dix musiciens d’horizons différents pour accompagner une artiste qui n’a pas peur de mélanger les genres, et qui le fait sacrément bien ! La voix envoûtante de Fatma Saïd nous transporte dans une musique où le mystère est partout, au point de ne plus voir de frontière entre Ravel et Darwish, entre Séville et Alexandrie. La Méditerranée retrouvée… Voir notre article dédié C’est pour qui ? Pour les mélomanes qui ont le goût du mélange et pour tous les curieux de musique classique égyptienne.

Enchantée, Marie Oppert (Warner Classics). Un disque qui donne envie de chanter et de danser ! Il est signée Marie Oppert, 22 ans, une des grandes voix de la comédie musicale made in France : souvenez-vous, elle était Geneviève dans Les Parapluies de Cherbourg au Théâtre du Chatelet, aux côtés de Natalie Dessay, sous la direction de Michel Legrand, et dans Peau d’âne plus récemment au Théâtre Marigny. Son premier album, Enchantée, propose des versions lumineuses de grands airs de Broadway (Mary Poppins, Billy Elliot, My Fair Lady ou encore Le Magicien d’Oz) et quelques chansons françaises (une superbe version de Y’a d’la joie). Elle est accompagnée par l’Orchestre national de Lille dirigé par Nicholas Skilbeck et le mariage de sa voix légère avec un grand orchestre symphonique est une évidence. C’est pour qui ? Pour les fans des comédies musicales et pour accompagner la soirée de Noël.

Magic Mozart, Insula Orchestra (Erato). Les plus grandes œuvres de Mozart, interprétées par la crème de la crème des chanteurs lyriques français, sont à retrouver dans le CD Magic Mozart, sorti en septembre dernier, en parallèle du spectacle éponyme produit pour la Seine Musicale. La qualité vocale est incontestable. Les voix familières de Sandrine Piau, Léa Desandre, Jodie Devos, Florian Sempey, Stanislas de Barbeyrac et Loïc Félix se sont réunies pour enregistrer, au cours d’une même session, des airs cultes de La Flûte enchantée, Les Noces de Figaro et Don Giovanni, accompagnées par Insula orchestra, l’ensemble de Laurence Equilbey. Non so Piu, l’air de la Reine de la Nuit…, à savourer pendant les fêtes ! C’est pour qui ? Ceux qui ne cessent d’être émerveillés par la beauté si élaborée et pourtant si accessible de la musique de Mozart.

Chansons d’amour, Sabine Devieilhe, Alexandre Tharaud (Erato). Voici un disque touché par la grâce : la voix cristalline, puissante et virevoltante de Sabine Devieilhe, servie avec humour et pétillance par les doigts vifs d’Alexandre Tharaud, pour un répertoire résolument 100% « école française » : Fauré, Ravel, Poulenc et Debussy. Les deux interprètes sont en pleine forme et leur bonheur est communicatif. C’est pour qui ? Pour ceux qui veulent entendre des mélodies juteuses et réjouissantes, tout en en comprenant les paroles.

BAROQUE

Révolution : Les Symphonies de Beethoven, Jordi Savall (AliaVox). “On semble adorer quelque chose que l’on ne comprend qu’à travers des déformations, et l’on déforme toujours quelque chose que l’on adore”. Cette citation est le départ de la démarche du chef-musicologue catalan Jordi Savall. Excellent dans l’art savant de la reconstitution historique, il nous présente une intégrale des symphonies de Beethoven sur instruments d’époque avec travail sur le manuscrit. Une fidélité intransigeante qui nous garantit un résultat surprenant ! Le moins que l’on puisse dire, et avant même d’ouvrir le livret pour chercher à comprendre pourquoi, c’est que l’on est saisi par la rupture sonore. Loin des standards des Karajan, des Philharmoniques de Vienne et des trente-trois tours de notre enfance. Voir notre article dédié. C’est pour qui ? Un disque à offrir à ceux qui connaissent Beethoven par cœur, pour leur faire redécouvrir leur compositeur préféré.

PartenariatLa Francesina, Handel’s Nightingale, Sophie Junker, Le Concert de l’Hostel Dieu (Aparté). Pour son premier disque solo, la soprano belge Sophie Junker propose avec Le Concert de l’Hostel Dieu La Francesina, un récital des grands airs de Haendel qui rend hommage à la cantatrice Elisabeth Duparc. La recette est inratable : une soprano légère en tête d’affiche, un orchestre énergique, un grand compositeur, le tout dans une fête baroque illuminée par un feu d’artifice de vocalises ébouriffantes. Natalie Dessay et Cecilia Bartoli peuvent dormir tranquilles : la relève est assurée ! Voir notre article dédié. C’est pour qui ? Les amoureux du baroque, pour qui trois heures d’opéra, c’est un peu long, et qui préfèrent en déguster la substantifique moelle. En savoir plus.

Jean-Sébastien Bach : Motets, Ensemble Pygmalion (Harmonia Mundi). Bach et Pygmalion sont des mots qui vont très bien ensemble. Et pour le prouver, la formation baroque sort cette année un enregistrement de motets du génie allemand. Le disque se présente sous la forme d’un habile découpage en 20 pistes qui s’écoutent avec facilité et permettent de picorer dans un répertoire d’une grande variété. Si vous avez autour de vous des néophytes curieux, c’est cet enregistrement qu’il faut leur faire écouter, car des mots de Raphaël Pichon lui-même, la musique de Bach a “le pouvoir absolu d’émouvoir tout autant que de convaincre”. Voir notre article dédié. C’est pour qui ? Un disque à offrir à votre oncle qui voue un culte à Johann Sebastian Bach (on en a tous un !). Il ne sera pas déçu…

PartenariatDis Schöpfung, Giovanni Antonini (Alpha Classics). Abonné aux compositeurs baroques ET italiens, Il Giardino Armonico risque une sortie en terrain inconnu avec cette Création de Joseph Haydn, compositeur classique autrichien. Entouré d’un trio de chanteurs expérimentés et sous la baguette de leur chef historique, Giovanni Antonini, l’orchestre italien nous propose l’oratorio monumental du “papa” le plus célèbre de la musique classique. Le style fougueux acquis au contact des œuvres de Vivaldi est très utile à l’ensemble pour donner vie à une partition qu’on a pas l’habitude de voir traitée avec autant de caractère. Une version toute en nuances et en relief, qui rappelle que le chef d’œuvre tardif de Haydn doit beaucoup à l’influence du théâtre de Mozart. C’est pour qui ? Votre ami qui vous énerve quand il vous dit qu’en écoutant Haydn, il s’em***de… En savoir plus.

PartenariatLittle Books, J.S. Bach, Francesco Corti (Arcana). Et si on apprenait à connaître papa Bach ? Non, pas le père du grand Johann Sebastian, mais Johann Sebastian en tant que père, frère ou mari. Le disque du claveciniste Francesco Conti nous propose une immersion dans l’intimité de la famille du compositeur à travers les carnets (Little Books) de notes musicales, de partitions improvisées, pour entretenir chez ses proches le goût de la musique. Des dédicaces affectueuses sûrement pleines de clin d’œil, de private jokes à son frère Jacob ou à sa femme Anna Magdalena. À mille lieues du bourreau de travail austère (les clichés ont la vie dure), on a plaisir à découvrir Bach sous un jour nouveau, en patriarche bienveillant, en époux tendre. On aurait presque envie d’un petit câlin… C’est pour qui ? Pour le même oncle fan de Bach qui verra la traduction en musique de ce qu’il sait sûrement déjà : que Bach est un être complexe. En savoir plus.

The Mad Lover, Thomas Dunford et Théotime Langlois de Swarte. (Harmonia Mundi). De la plus belle des joies au plus grand des calmes : le théorbiste Thomas Dunford et le violoniste baroque Théotime Langlois de Swarte, deux amis de talent, fruits du jardin du chef baroque William Christie, explorent un immense spectre d’émotions. À l’image des jazzmen, les baroqueux aiment, eux aussi, faire des bœufs, et ce grâce à une invention géniale : les grounds, ou basses obstinées, qui laissent place à l’improvisation. A côté de ces grounds siègent des sonates charmantes – signées John Eccles et Nicola Matteis, deux compositeurs anglais – permettant aux musiciens d’exprimer ici aussi toute leur magnifique virtuosité. C’est pour qui ? Pour un fan de baroque planant ou de jazz virtuose… ou l’inverse !

Partenariat C.P.E. Bach & G. Tartini, Concertos & Sonates, Ausonia (Hitasura productions). Déjà à leur époque – au XVIIIe siècle – Giuseppe Tartini et Carl Philipp Emanuel Bach étaient reconnus comme d’étonnants précurseurs. Virtuoses, esthètes et presque philosophes, ces deux grands compositeurs ont innové, même si les techniques de l’un et de l’autre étaient aussi différentes que possible. L’ensemble Ausonia et la violoniste Mira Glodeanu, dirigés et accompagnés par Frédérick Haas au clavecin, mettent en regard leurs Concertos et leurs Sonates, comme deux pôles qui convergent avec exactitude vers la même exigence généreuse : nous toucher droit au cœur. C’est pour qui ? L’éditeur Hitasura propose l’enregistrement sous deux formes : une forme simple, mais soignée et une série très limitée d’exemplaires numérotés et signés, reconnaissables à leur sceau de cire, pour les discophiles avertis. » (Frais de port inclus. 3 CD achetés, le 4e offert.) En savoir plus.

PartenariatMutations, les chimères de Clément Janequin, ensemble Thélème. Croyez-nous : jamais vous n’aurez l’occasion d’entendre un disque comme cette Mutations de Janequin. Un ovni musical complet, qui parle les deux langues les plus éloignées de la musique : la Renaissance française et le contemporain new-yorkais. Ce projet fou tient par l’amour que la compositrice américaine Betsy Jolas porte à Clément Janequin. Autour des pièces qu’elle a composées en hommage à son idole musicale gravitent un ensemble de musiciens qui n’ont a priori rien en commun : l’ensemble vocal Thélème (Renaissance) et le quatuor de saxophone Xasax (création contemporaine). En résulte une musique d’un grand mystère, à écouter en entier pour une expérience musicale et sonore décoiffante ! C’est pour qui ? Un disque à offrir à votre ami qui ne jure que par la musique ancienne, pour l’initier en douceur au répertoire contemporain. En savoir plus.

PIANO

Bells, Anthony Romaniuk (Alpha). Un drôle de gaz nous tends son CD à la fin d’un concert. Son sourire est à la fois malicieux et timide. Anthony Romaniuk tient le clavecin des Vox Luminis dans La Passion selon Saint Jean de Bach. Sur son disque : William Byrd côtoie Chick Corea, Rameau est le meilleur copain de Chostakovitch ! Dans Bells, l’Australien parcours 10 siècles de musique sur 4 claviers différents : un clavecin, un pianoforte, un piano et un Fender Rhodes. L’idée est géniale: souligner les notes basses ténues. A l’époque baroque on les nomme « bourdon », à l’ère moderne, « pédale ». Une seule piste vous convaincra : la English Suite de Bach que Romaniuk joue à la fois au piano « classique » et au Fender Rhodes. Dans Debussy, l’abus de la pédale nous ferait pousser des cris de lèse-majesté… mais à peine a-t-on le temps de la réflexion qu’il enchaîne avec la Musica Ricercata VII de György Ligeti. On comprends alors son Debussy, qui fait le lien entre Bach et Ligeti. Quand on pense au succès de Nils Frahm qui se balade sur scène avec 5 pianos, on dit : fonce Anthony ! Pour Noël, je voudrais que les programmateurs osent offrir une scène avec quatre pianos à ce drôle de type génial. C’est pour qui ? Le copain amateur de compil’ qui ne fait jamais rien comme les autres.

Bizet sans paroles, Nathanaël Gouin (Mirare). Et oui, Bizet n’a pas écrit seulement L’amour est un oiseau rebelle, extrait de son opéra Carmen. C’est également un merveilleux auteur de symphonies et de musique pour piano. Le pianiste Nathanaël Gouin le démontre avec talent, en proposant un joli Bizet sans paroles, regroupant Les chants du Rhin (mélodies pour piano… sans ligne vocale, avec seulement la citation du poème en exergue), mais aussi Huit variations chromatiques, une transcription pour piano seul -très virtuose !- du 2e concerto pour piano de Saint-Saëns et une transcription de La romance de Nadir, extraite des Pêcheurs de perles, qui devrait en faire fondre plus d’un.. C’est pour qui ? Pour un amateur de piano qu’on a envie de surprendre.

PartenariatEncounter, Igor Levit (Sony). Comme beaucoup d’entre nous, Igor Levit a traversé le confinement en puisant dans ses ressources personnelles. Ce nouvel album met en lumière les pièces dans lesquelles il a trouvé refuge, réconfort et plaisir. Du simple (et célébrissime) air de la Cantate du veilleur de Bach à l’envoutant Palais de Mari de Morton Feldman, en passant par pièces méditatives de Brahms, Igor Levit confirme sa place parmi les grands noms du piano contemporain. Avec Encounter (Rencontre), le pianiste germano-russe va à la rencontre de soi-même et de l’autre, comme il l’a fait au printemps 2020 avec lors de ses concerts à la maison, qui ont presque chaque soir attiré des dizaines de milliers de spectateurs du monde entier. (Souvenez-vous ici) C’est pour qui ? Pour un passionné du piano à tendance mystique ! En savoir plus.

PartenariatDenis Matsuev, Live 1999 (DiscAuverS). Aujourd’hui, Denis Matsuev est incontournable, le Tzar du piano ! Il n’était pas aussi connu quand le Festival d’Auvers-sur-Oise l’avait invité ce 2 juin 1999 en l’église Saint-Denis de Méry-sur-Oise. La captation live du concert (un double CD) plongera les amoureux du piano dans une joie profonde, une joie sauvage ! Dès sa première venue, Denis Matsuev avait conquis d’emblée le public dans un récital absolument stupéfiant de vérité, d’un contrôle absolu du clavier et au service d’une pensée musicale pleinement aboutie. Une manière de fêter le retour de Denis Matsuev pour l’Opus des 40 ans du Festival 2021, le jeudi 17 juin 2021. C’est pour qui ? Pour les amateurs de piano fougueux. Offre spéciale Noël : 12 €. En savoir plus. 

Good Night, Bertrand Chamayou (Warner). Le pianiste Bertrand Chamayou est insomniaque, et il avoue en tirer un certain plaisir. Pour lui, « le moment de l’endormissement est très commun, mais surtout universel. C’est l’interstice dans lequel se glissent les sentiments les plus divers, de la tendresse à la crainte, de la quiétude à l’angoisse du vide. Les sources de la réjouissance et de l’anxiété s’y déversent et chaque être, à sa manière, éprouve un grand besoin d’affection et de réconfort. » Ces entrelacs de sentiments, il a voulu les dépeindre dans cet album Good Night, en se tournant vers un des genres musicaux les plus communs à l’humanité : la berceuse. Voici donc un Bertrand Chamayou inhabituel, intime et profondément attachant. Comme s’il demandait à ses doigts de se faire sobres et tendres, pour endormir un enfant et apaiser nos tourments… C’est pour qui ? Pour de jeunes parents qui veulent de la berceuse haute définition.

Partenariat7e Art, Œuvres pour la main gauche, Maxime Zecchini (Ad Vitam Records). Un pianiste capable de tenir tout un concert en ne jouant que d’une main, il faut le voir pour le croire. Mais quand en plus il est capable de tirer neuf volumes d’anthologie sans bouger le petit doigt (de la main droite), on s’incline. Dans ce neuvième volume Maxime Zecchini pousse le bouchon encore plus loin en nous offrant des arrangements signés de sa main (gauche bien sûr) autour d’une thématique qu’on adore : les musiques de films. De Michel Legrand à John Williams, le pianiste invente des versions de poches de nos grands classique. C’est pour qui ? Pour les cinéphiles mélomanes ! En savoir plus.

VOUS N’AVEZ TOUJOURS PAS BOUCLÉ VOTRE LISTE DE CADEAUX ? Retrouvez tous nos coups de cœur de l’année…

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1 COMMENTAIRE

  1. merci pour ces chefs d’œuvre présentés …que de perles à découvrir .
    votre présentation est très agréable
    bon moment de lecture …et de tentations d’achat !

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