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Musique(s) Rive gauche : A la découverte de la musique de Caroline Shaw

COMPTE-RENDU – La compositrice américaine Caroline Shaw était à l’honneur du tout jeune festival Musique(s) rive gauche, prix Pulitzer en 2013 pour sa Partita for 8 voices.

On y est venu sur un coup de tête. Le festival Musique(s) rive gauche annonçait sa naissance, ce 15 septembre à Paris avec comme ligne directrice l’intrigante formule « Créations : n, f, pluriel ». Par « rive gauche » il ne fallait pas comprendre un certain snobisme ou élitisme parisien. Mais un constat : la musique classique à Paris se fait de l’autre côté de la Seine : du Théâtre des Champs-Elysées à la Philharmonie en passant par l’Opéra de Paris.

Par soucis de rééquilibre, rendez-vous salle Colonne, dans le XIIIe arrondissement, pour un festival imaginé par un petit groupe de femmes « unies par leur passion de la musique ». Elles ont eu le culot de faire venir la compositrice américaine Caroline Shaw… un culot si grand que le prestigieux festival Musical lui a emboîté le pas et l’a programmé lui aussi.

Une première française

La timide Caroline Shaw ne peut plus se cacher : son prix Pulitzer en 2013 pour la musique Partita for 8 voices l’a mise sous les feux de la rampe. On a découvert avec elle une manière de renouveler l’art du chant a capella, à voix nue. Son nom circulait cet été au festival de Saintes : Lionel Meunier, de l’ensemble Vox Luminis avait évoqué le talent la compositrice américaine, née en 1982.

On comprend l’attrait de sa musique pour le directeur de cet ensemble vocal spécialiste de la musique baroque, un amoureux de la voix dans sa lumière et sa pureté. Comme la musique écrite au Moyen Âge et à la Renaissance, celle de Caroline Shaw élève l’âme. L’intention de la musique a cappella était de s’adresser au Très Haut (mettez derrière ce titre un dieu, une énergie, un mystère, au choix). Les huit lignes vocales de sa pièce Partita for 8 voices, en première française, pourrait se décrire par image : celle de huit fils qui se tissent en spirale pour tresser une tour vers le ciel.

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Les huit voix sont celle de l’ensemble A Roomfull of Teeth. Caroline Shaw est l’une d’entre elles, celle qui se cache le plus possible dans la pénombre des cintres… Caroline Shaw et ses collègues ont été formés au Massachusetts Museum of Contemporary Art (Mass MoCA), à différentes art de travailler la voix. Verticale et pure comme dans la tradition ancienne de l’Europe chrétienne, gutturale et diaphonique dans des cultures non-européenne. Aux États-Unis, le groupe a été taxé d’appropriation culturelle. Pour nous, c’est une évidence d’enrichissement musical.

VOIR ÉGALEMENT : L’interview perchée #4 de Lionel Meunier
Caroline Shaw

Le renouvellement est là : entre la pureté des lignes se glissent des onomatopées, des croassements, des raclements de gorge, du texte contemporain marmonné en boucle en mode théâtre des années 1970, une pointe de gospel et un clin d’œil (parodique) à l’hymne patriotique américaine. Il en résulte un travail du chant à capella d’une grande beauté et intelligence, drôle sensible et simple.

Dimanche 19 septembre, le collectif I Giardini, Dirigé par Pauline Buet (violoncelliste) et David Violi (pianiste), fera à nouveau entendre la musique de Caroline Shaw pour la clôture du festival.





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