CONCERT – Le pianiste Nicolas Horvath interprète dimanche 20 février salle Colonne (Paris XIII), un programme consacré aux musiques de Joe Hisaishi, compositeur japonais emblématique des films du Studio Ghibli et de Hayao Miyazaki.
Les pianistes de musique classique professionnels français sont peu nombreux à s’intéresser à la musique de jeu-vidéo ou de film. Nicolas Horvath, musicien prolifique et touche-à-tout, est l’un d’eux. Auto-identifié comme « geek », le pianiste n’hésite jamais à insérer une ou deux pièces de pop-culture dans ses récitals. Quatre de ses disques sont consacrés aux jeux-vidéos : l’intégrale des pièces pour piano de Final Fantasy VII, et les bandes-originales de Little Big Adventure, et Magician Lord.

Dimanche 20 février, il propose salle Colonne à Paris (XIIIe) un programme autour des musiques des films produits par le studio japonais Ghibli et réalisés par Hayao Miyazaki. Le Voyage de Chihiro, Mon Voisin Totoro, Nausicaa de la Vallée du vent, Princesse Mononoké… Des longs-métrages japonais qui rassemblent des millions de fans à travers le monde.
Construits comme des contes, ces animés fantastiques ou dystopiques s’articulent pour la plupart autour de la dualité de l’homme et de son rapport à la nature. Ils sont aussi empreints d’une morale écologique et de paix. Leurs bandes-originales, composées principalement par Joe Hisaishi, sont très inspirées de la musique classique européenne, et, de part leur succès, indissociables des films.
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Hédonisme musical
Ces pièces initialement écrites pour orchestre sont jouées par Nicolas Horvath dans des arrangements pour piano, retranscrites par le compositeur japonais. Ce dernier puise ses inspirations dans des compositeurs européens de différentes époques : Bach, Vivaldi, Wagner, Ravel ou Satie. « Comme on peut retrouver chez les compositeurs japonais Ryūichi Sakamoto et Nobuo Uematsu, la musique de Hisaishi se situe entre Debussy et le jazz », détaille Nicolas Horvath.

« Les Japonais composent avant-tout pour se faire plaisir, développe le pianiste. Ils sont hédonistes, voient la musique occidentale comme faisant partie d’un grand tout, il n’y a pas de classique, de baroque… Ils piochent par rapport aux sentiments qu’ils veulent développer et n’ont aucune barrière. Ils sont insouciants dans l’hybridation, ne cherchent pas à rentrer dans des cases, c’est pour ça que ça plaît. »
Les personnes friandes de ces répertoires de pop-culture sont forcément éloignées du public habituel des concerts de musique classique : « On réunit un public de fans! », s’enthousiasme Nicolas Horvath, heureux de jouer face à des néophytes toutefois « exigeants, imprégnés des BO ». « Il y a des enfants, des parents, des grands-parents. Des adolescents ou des jeunes adultes viennent parfois en cosplay (se déguiser en personnage de fiction, NDLR), comme lors de mon précédent récital Joe Hisaishi à Lyon! »