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Eden, l’album engagé de Joyce DiDonato

DISQUE – Eden, le dernier album de la mezzo-soprano Joyce DiDonato, paru chez Erato, annonce d’emblée la couleur : ce sera vert ! Comme ses origines irlandaises, peut-être ? En tout cas, une démarche écologique singulière, qui interroge sur notre contribution à la planète.

La genèse

Comme beaucoup d’objets artistiques produits en ce moment, l’album Eden, de la mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato, prend racine dans le temps de retraite imposé par « la Grande pause », comme elle le dit elle-même, à savoir la pandémie du coronavirus.

Durant ces mois de silence forcé – un comble pour une cantatrice ! – elle a, toujours selon ses dires, « observé avec attention les fleurs qui émergeaient du sol tandis que le monde réel s’apaisait. » Et elle s’est alors posé la question : « en ces temps de tourmente, quelle graine puis-je planter ? » La réponse lui est venue… en musique, avec des compositeurs conteurs et créateurs, de Haendel à Charles Ives et de Mahler à Portman.

L’éclosion

Un album a priori bariolé et hybride, tant dans les époques que dans les styles. Et pourtant ça fonctionne, en grande partie grâce à cette voix formidable que possède Joyce DiDonato, tour à tour immense et intime, colérique et enjôleuse, à la diction parfaite et aux dynamiques maîtrisées. Sa tessiture est immense, du registre de mezzo-soprano à celui de soprano colorature.

Née en 1969 à Prairie Village, dans la banlieue de Kansas City (Missouri), elle est la sixième enfant sur sept d’une famille irlando-américaine. Elle se destinait à devenir professeur de musique quand, en 1990, l’écoute, à la télévision, de Cecila Bartoli dans l’air Une voce poco fa, du Barbier de Séville de Rossini, l’encourage à se lancer dans la carrière opératique. Trois Grammy Awards et plusieurs créations et rôles-titres plus tard, elle est une référence du milieu lyrique actuel.

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Une forêt musicale dense

Mais revenons à Eden. Deux blocs musicaux y cohabitent : un baroque et l’autre post-romantique/moderne. Dans le bloc baroque, représenté par des airs de Marini, Myslivecek, Valentini, Cavalli, Gluck et Haendel, ce sont l’enthousiasme, la passion et la véhémence qui parlent. Son ambitus très large et ses virevoltantes coloratures font alors merveilles.

Dans le bloc post-romantique/moderne, représenté par Mahler, Wagner, Copland, Ives et Portman (Rachel, pas Nathalie, compositrice de musiques de films), on peut admirer son côté « caméléon » musical.

Sa capacité à se fondre dans la masse orchestrale, très notable dans The Unanswered Question, de Charles Ives ou encore dans The First Morning of the World, de Rachel Portman, se manifeste également dans deux Rückert Lieder de Gustav Mahler ou dans le Lied Schmerzen de Richard Wagner. Quant à la pièce Nature, The Gentlest Mother, d’Aaron Copland, sa voix s’y fait instrument à vent, au même titre que la flûte ou le hautbois.

L’ensemble instrumental Il Pomo d’Oro et son chef, Maxim Emelyanychev, se font eux aussi caméléon, passant sans sourciller d’un Scherzi e canzone de Biagio Marini (1594–1663) à une pièce d’Aaron Copland (1900-1990) !

Joyce DiDonato donnera à entendre ce programme à Bozar à Bruxelles, le 2 mars ainsi qu’à la Philharmonie de Luxembourg le 4 mars.

C’est pour qui ?
  • Les amateurs de grandes voix
  • Les personnes qui aiment la musique format cinémascope
Pourquoi on aime ?
  • La sincérité de la démarche
  • L’engagement d’une grande artiste, qui n’hésite pas à utiliser sa notoriété au service d’une cause
  • Le talent qui s’exprime
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