AccueilA la UneOlivia Gay : l'ange gardienne des forêts

Olivia Gay : l’ange gardienne des forêts

DISQUE – Désormais bien enracinée dans le paysage musical, Olivia Gay en est à son troisième disque. Un programme dans lequel elle plaide, sans langue de bois, la cause des arbres. 

Le monde de la musique classique a-t-il la fibre écologique ? À en croire les initiatives prises récemment par certains grands festivals (voir notre article sur la mue annoncée par le Gstaad Menuhin Festival), il y a quelque part comme un début de prise de conscience. Comme un peu partout dans la société, d’ailleurs. Néanmoins, notre joli monde de passionnés n’a pas l’habitude qu’on le bouscule avec des partis pris trop osés. On préfère être délicatement pris par la main que de se faire secouer le cocotier. Serions-nous un peu durs de la feuille ?

À VOIR ÉGALEMENT : L'interview perchée d'Olivia Gay
À pied ou à cheval, Olivia Gay nous emmène pour une balade en forêt. ©Patrick Fouque
Un disque sensible, à tous les sens du terme

Quoi qu’il en soit, la douceur semble être la méthode choisie par la violoncelliste française Olivia Gay. Avec son dernier disque, elle met son art au service de ses convictions, et use habilement du double sens d’un mot qui lui va très bien : la sensibilité. Whisper me a tree promet au public une balade en forêt, dont le but est de nous sensibiliser à la beauté que recèlent sous bois et clairières, espérant déclencher en nous le désir d’en prendre soin. Une curiosité dans le monde musical : le disque est coproduit par l’Office National des Forêts, et une partie des revenus de sa vente sera allouée à une opération de protection du patrimoine forestier.

Promenons-nous dans les bois…

Côté musique : pas de grands méchant loup dans les bois où nous enmène Olivia Gay. Le programme se raconte comme une promenade, qui démarre à l’heure où blanchit la campagne, avec la Chanson du matin d’E. Elgar et qui s’achève à la nuit tombée, avec… la Chanson du soir, du même Elgar, évidemment. Entre temps, nous aurons croisé les jeunes pousses de Ross Edwards et Max Richter, et salué l’auguste chêne des Forêts Bohémiennes d’A. Dvoràk, accompagné par l’Orchestre National de Cannes (dir. Benjamin Lévy). Dans ces pièces d’inspiration Romantique, on retrouve l’archet dense et extrêmement vibrant d’une Olivia Gay engagée toute entière. “Engagé” : encore un des jolis mots de ce disque…

« on retrouve l’archet dense et extrêmement vibrant d’une Olivia Gay engagée toute entière. »

Si l’évocation de la nature que ces titres annoncent est pur symbole, il y a dans cet enregistrement quelques références plus directes. C’est le cas du Papillon de G. Fauré. Écrit dans un style virtuose proche du Vol du Bourdon, il permet à Olivia Gay de frimer un peu. Mais la vraie découverte, celle qui résume à elle seule tout le projet de ce disque, c’est sans conteste une des trois High Places, du compositeur contemporain John Luther Adams. Trois arpèges, quelques harmoniques, et d’un coup l’air se met en mouvement. Nous voilà légers, transportés par un coup de vent vers la cime d’un géant. Là où l’air est pur. Là où naissent les feuilles. À elles seules, ces trois minutes de lévitation valent tous les beaux discours. 

Whisper me a tree, paru le 9 septembre au label Fuga Libera
3 minutes de lévitation vers les cimes…
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