AccueilA la UneUn saisissant hommage à Lars Vogt par l'Orchestre de chambre de Paris

Un saisissant hommage à Lars Vogt par l’Orchestre de chambre de Paris

COMPTE-RENDU – L’Orchestre de chambre de Paris a rendu un hommage musical élégiaque à son chef Lars Vogt, disparu trop tôt. Retour en son et en image sur une soirée digne et impressionnante.

Mardi 4 octobre, les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris rendaient un hommage élégiaque à leur chef, Lars Vogt, disparu trop tôt. En résidence à la Philharmonie de Paris, c’est dans la grande salle de concert Pierre Boulez qu’ils se sont installés, visiblement émus. A alors été diffusé un extrait d’un entretien entre Lars Vogt et le journaliste Jean-Baptiste Urbain (France Musique), dans lequel le pianiste et chef allemand disait son lien fort avec cet orchestre :

Extrait de la matinale de France Musique, 03 septembre 2021, entretien Jean-Baptiste Urbain, Lars Vogt

Puis est apparu sur scène le chef d’orchestre Daniel Harding, ami de Vogt, venu exprès diriger l’OCP pour l’occasion, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant.

En ouverture du programme, la Maurerische Trauermusik (musique funèbre maçonnique) de Mozart, compositeur tant aimé de Vogt. Une œuvre adaptée à la circonstance, élevée sans être solennelle, majestueuse mais sans ostentation.

Ce fut ensuite au tour du ténor Ian Bostridge, autre ami de Lars Vogt, de faire son apparition, pour une interprétation toute en émotion retenue du Lied de Mahler Wo die schönen Trompeten blasen (Où soufflent les belles trompettes). Lars Vogt, également pianiste, a souvent accompagné Ian Bostridge en récital. Les voici par exemple dans Ihr Bild (votre image), de Schubert :

Ian Bostridge (ténor), Lars Vogt (piano)

Autre moment magnifique, avec un autre ami de Vogt, cette fois-ci le violoniste Christian Tetzlaff, pour la Romance pour violon et orchestre de Dvorak. Là aussi, pas de grandiloquence, pas de pathos, mais la dévotion humble d’un artiste/artisan mettant son talent au service de l’hommage rendu à un ami. Les voici ensembles, dans un concert Beethoven, Chostakovitch, Kurtag et Franck :

Christian Tetzlaff (violon), Lars Vogt (piano)

Puis vint le magnifique mouvement lent de la 2ème symphonie de Schumann, que Lars Vogt et l’Orchestre de chambre de Paris avaient eu l’occasion d’enregistrer en concert :

Orchestre de chambre de paris, direction Lars Vogt

Le violoncelliste Alban Gerhardt et l’OCP interprétèrent ensuite Silent Woods, transcription par Dvorak pour violoncelle et orchestre de son Waldesruhe (le calme de la forêt) pour piano à quatre mains. Gerhardt était un ami de longue date de Vogt. On peut les entendre au disque dans le 1er mouvement du trio Hob. XV:27 de Beethoven, avec Antje Weithaas, dans un enregistrement qui date de 2002 :

Antje Weithaas (violon), Alban Gerhardt (violoncelle), Lars Vogt (piano)

Autre moment saisissant de ce concert mémorable : le duo, sobre et magnifique, de Christian Tetzlaff (violon) et Ian Bostridge (ténor), pour 4 des 8 mélodies du cycle Along the Field, de Ralph Vaughan Williams, pendant que l’orchestre était plongé dans une semi-pénombre. Et parce que cette soirée hommage manquait quand même cruellement de présence féminine, voici Good-bye, extrait d’Along the Field, par la mezzo-soprano Marie Henriette Reinhold et le violoniste Dietrich Reinhold :

Marie Henriette Reinhold (mezzo-soprano), Dietrich Reinhold (violon)

Retour de l’orchestre avec le mouvement lent du 1er concerto de Brahms pour piano, dont la partie de soliste était tenue par Paul Lewis, encore un autre ami de Vogt, vous vous en doutez… Le voici, avec l’orchestre symphonique de la radio suédoise, dirigé… par Daniel Harding, également à la baguette pour ce concert-hommage :

Paul Lewis (piano), orchestre symphonique de la radio suédoise, Daniel Harding (direction)

Et parce qu’un concert élégiaque, ça dure, pour laisser à la peine le temps de s’exprimer, 2 moments musicaux forts furent encore au programme : le Lied Nacht und Träume (Nuit et rêves) de Franz Schubert, avec Ian Bostridge, dans une transcription pour orchestre de Max Reger, et le final de la 2ème symphonie de Schumann.

Ian Bostridge est vraiment un interprète inouï des Lieder de Schubert. Il a notamment gravé au disque ce Nacht und Träume, sublime, avec le pianiste Julius Drake :

ian Bostridge (ténor), Julius Drake (piano)

Et pour finir, le 4ème mouvement de la 2ème symphonie de Schumann, où on retrouve Lars Vogt et l’Orchestre de chambre de Paris :

Orchestre de chambre de paris, direction Lars Vogt

Un hommage musical magnifique, donc, même si on ne peut que déplorer l’absence de femmes dans ce programme, aussi bien dans les solistes que dans les compositrices. Heureusement qu’il reste les musiciennes de l’orchestre, emmenée avec brio par leur première violon super soliste Deborah Nemtanu !

Salut final au public derrière la scène, par l’Orchestre de chambre de Paris, Daniel Harding, Ian Bostridge, Christian Tetzlaff, Alban Gerhardt et Paul Lewis
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