AccueilÀ l'écranL'enfant, le jardin et la galaxie

L’enfant, le jardin et la galaxie

JEU VIDÉO – Lully, Mozart et Beethoven ont écrit il y a plusieurs siècles des règles musicales qui perdurent encore aujourd’hui, même dans les
jeux vidéo ! Des musiques de l’iconique plombier moustachu à la casquette
rouge (Mario), en passant par celles du hérisson bleu (Sonic), nous allons
chaque semaine en décrypter une nouvelle, jouée par un orchestre
philharmonique ou symphonique.

Cette semaine, un voyage symphonique et intergalactique avec Super Mario Galaxy
et l’analyse du morceau Jardin Venteux de Mahito Yokota, compositeur et
orchestrateur japonais ayant travaillé sur une trentaine des titres Nintendo les plus
connus.

Au pied du sapin

Le soir de Noël 2007, un jeune garçon de 10 ans, grâce à un carnet de notes satisfaisant, se précipite sur un paquet cadeaux rectangulaire. Il déchire l’emballage frénétiquement, puis se saisit de la boîte blanche marquée Nintendo, et du jeu qui va avec. Le CD
avalé par la machine siglée “Wii”, l’icône du petit disque tourne et tourne encore sur l’écran, jusqu’à disparaître complètement. Immédiatement, il laisse place aux cuivres victorieux, annonciateurs de l’aventure galactique qui s’apprête à s’étendre sous les yeux du bambin. Jardin venteux, ou la bande originale d’un des premiers niveaux du jeu Nintendo Super Mario Galaxy, propulse instantanément le joueur dans son monde pastoral, radieux et espiègle.

Cuivres triomphants et Harmonie des sphères

La tête dans les astres, il contrôle Mario, ce plombier à la casquette rouge connu de tous, pour tenter de déjouer les plans du maléfique Bowser, désireux de régner sur la galaxie. Tout comme dans le film d’animation prévu en avril 2023, l’antagoniste veut utiliser le pouvoir des étoiles pour battre Mario et épouser la princesse Peach.
Mais, que nenni !

Les trompettes triomphantes accueillent le joueur comme pour annoncer l’arrivée d’un sauveur, s’ensuit le thème principal, joué par un arrangement de violons, alto, violoncelles et hautbois à la fois rapides et apaisants. Un pressentiment des épreuves auxquelles s’adonnera Mario, héros du jeu éponyme. Le contraste des cordes effrénées et des vents voluptueux grisent l’esprit et forcent à progresser toujours plus loin à la fois dans le jeu et la fièvre. Détail amusant, notre cher plombier Mario est censé être Italien, mais ici, ce sont des thèmes hispanisants que l’on entend si l’on tend l’oreille, marquant toujours plus le bouillonnement des sentiments.

La répétition du thème est dosée presque mathématiquement par Mahito Yokota, créant ainsi une naturalité et intelligibilité quasiment parfaites dans un discours musical invitant à l’aventure qui marquera le garçonnet à tout jamais, écho venteux incessant de nostalgie, dans une galaxie musicale infinie.


La semaine prochaine, une nouvelle étape dans le voyage onirique, de la lune aux nuages avec le jeu Zelda Skyward Sword et la musique Ballade de la Déesse.

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