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Fauré paré de beauté à l’Athénée

COMPTE-RENDU – Le chanteur Marc Mauillon et la pianiste Anne Le Bozec ont déployé une monographie Fauré de toute beauté, dans le cadre des lundis musicaux de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet (Paris).

Une voix de velours

Baryton aux clairs aigus ou ténor aux graves généreux, Marc Mauillon est avant tout un chanteur à la diction parfaite et au chaud timbre vocal. C’est presqu’en troubadour qu’il aborde l’ensemble du répertoire lyrique, des virelais médiévaux aux créations contemporaines. Troubadour car attaché à la prosodie, aux mots, au sens du texte, qu’il soit en occitan, en vieux françois ou en Français moderne. Troubadour, également, par son agilité à incarner ses personnages sur scène, tant par ses mimiques que par son langage corporel.

Actuellement rôle-titre à l’Opéra Comique, dans La petite boutique des horreurs, il a mis à profit un soir de relâche (le lundi, c’est un peu dimanche, pour les artistes de scène…) pour se produire en récital avec la pianiste Anne Le Bozec, à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, dans un répertoire très éloigné de l’opéra-comique : les mélodies de Fauré.

Une draperie fauréenne

Et oui, tout un concert consacré à ce répertoire ! Une monographie rarement osée, retraçant l’évolution du style du compositeur, de sa première mélodie, composée à l’âge de 17 ans, à la dernière, écrite… 37 ans plus tard, en 1906. Si certains poètes sont connus (Victor Hugo, Paul Verlaine, Charles Baudelaire, et même Molière, pour une courte, posthume et malicieuse mélodie !), d’autres le sont moins, comme Albert Samain, Jean Dominique ou même l’éditeur de partitions Paul de Choudens !

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Chaque mélodie est un « paysage choisi », en référence au poème Clair de lune, de Paul Verlaine, évoquant tour à tour des scènes champêtres, l’amour idéalisé ou fantasmé, la mort implacable ou encore une barcarolle vespérale. La symbiose texte/musique est particulièrement remarquable avec des poèmes de Verlaine (Clair de lune et Mandoline) ou Sully Prudhomme (Au bord de l’eau et Les berceaux) mais également Romain Bussine (Après un rêve et Sérénade toscane) ou Catulle Mendès (La fleur qui va sur l’eau et Dans la forêt de septembre).

Une soierie pianistique

Chaque mélodie, peu importe sa date de composition, frappe par l’inventivité de son écriture pour piano, qui vient virevolter avec le soliste, comme une danse langoureuse à deux. La plus belle idée de cette soirée étant sans doute la venue sur scène d’un piano Érard, contemporain exact de ce répertoire. Parfaitement réglé, les doigts subtils et inspirés d’Anne Le Bozec l’ont fait vibrer de mille couleurs chatoyantes, tour à tour vert chlorophylle, bleu outremer ou abyssal, sang d’encre ou rose diaphane…

Grâce à cette monographie Fauré, les deux compères/complices Marc Mauillon et Anne Le Bozec se sont inscrits avec talent dans la belle tradition des Lundis musicaux, créés à la fin des années 70 par Pierre Bergé, alors Président de l’Opéra de Paris et Directeur du Théâtre de l’Athénée.


À noter : ce programme a fait l’objet d’un disque, Fauré et ses poètes, enregistré en 2020 chez Harmonia Mundi ; un beau cadeau pour les fêtes !

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1 COMMENTAIRE

  1. Trop loin et trop pris pour assister à ce récital, mais le disque, croyez-moi, est une pure merveille qui revient souvent sur ma platine

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