AccueilA la UneItzhak Perlman : un conte de Noël au Carnegie Hall

Itzhak Perlman : un conte de Noël au Carnegie Hall

CONCERT – Au Carnegie Hall de New York, la légende d’Itzhak Perlman a connu un nouveau développement, à l’occasion d’un récital Leclair – Mozart – Chausson. Un concert de musique de chambre entre amis, dans le plus pur style de l’icône du violon.

Un mercredi soir de décembre comme les autres à New York: air glacé et guirlandes lumineuses. Dans le quartier du Carnegie Hall, au sud de Central Park, une petite troupe se serre et se tient chaud au croisement de la 7eme et 57.

L’attroupement est traversé d’une excitation palpable, comme une magie de Noël qui illumine les visages et réchauffe les cœurs. Car c’est l’immense Itzhak Perlman qui joue ce soir, en compagnie de chambristes et solistes de talent, dans un concert de musique de chambre: Leclair, Mozart, Chausson. 

Légende vivante

Perlman, ses yeux qui frisent et sa grandeur d’âme, ses 77 printemps et son épaule blessée, son légendaire vibrato, son coup d’archet de velours, sa technique de prodige et son phrasé de génie. 

Nous pourrions vous parler du programme de ce soir-là, magnifiquement interprété par le quatuor Julliard et les pianistes Emmanuel Ax et Jean-Yves Thibaudet. Nous pourrions nous pencher sur la grâce de la sonate pour deux violons de Leclair, interprétée par Perlman et Arta Zhulla, saluer le style sobre et élégant d’Emmanuel Ax dans le quatuor avec piano en Mi bémol Majeur de Mozart, ou bien nous émouvoir de la prodigieuse performance de Jean-Yves Thibaudet dans le concert de Chausson, oeuvre peu jouée malgré la splendeur de son quatrième mouvement. 

Nous pourrions enfin parler de l’amitié qui liaient les musiciens ce soir-là, de l’émotion et du plaisir que l’on devinait chez ces artistes réunis sur scène pour honorer, plus qu’accompagner, une légende.  

Le mythique Carnegie Hall de New York, à l’angle de la 7ème avenue et de la 57ème rue.
l’Épaule d’un géant

Mais, nous comme l’ensemble de l’audience, n’avions d’yeux et d’oreilles que pour le maître, dont les apparitions se sont grandement raréfiées ces dernières années. Car Itzhack vieillit, et le jeu a perdu de son insolente aisance. Dans le Leclair, œuvre aux redoutables ornementations virtuoses, la précision de l’archet faisait parfois défaut, l’épaule blessée entravant les prestes retours d’archets. Dans le Mozart, si délicat pour les cordes, la justesse de la main gauche manqua quelquefois d’exactitude, mais le raffinement du phrasé nous fit tout pardonner. 

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Et c’est dans le Chausson que Perlman nous apparut dans toute la gloire de son jeu mythique. Dans cette œuvre exubérante, les rigidités de l’homme semblèrent se dissiper dans le son chaud, charnu et noble du violoniste, parfaitement à l’aise dans ce répertoire romantique.

“C’est de l’histoire écoutée aux portes de la légende” écrivait Victor Hugo, qui ne pourrait pas mieux décrire l’impression que nous fit ce concert. Car au fond, nous n’étions pas venu simplement écouter un violoniste jouer. Nous étions réunis là pour sentir vibrer dans l’air un petit morceau d’histoire et voir s’écrire quelques lignes de la légende Perlman. Pouvoir conter à nos petits enfants, un soir de Noël : “j’y étais et je l’ai entendu jouer, le grand maître”. 

Itzhak Perlman

Crédit image : Chris Lee

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