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La musique de film dans l’Histoire

DISQUE – « Les albums de musique de film, c’est comme une boite de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber », aurait pu dire Forrest Gump au début du film. Force est de constater que la violoniste Isabelle Durin et le pianiste Michaël Ertzscheid frappent un grand coup avec cet album intitulé « Un violon dans l’Histoire ».

L’idée est aussi simple que le choix du programme est bon : raconter l’histoire de la 2ème Guerre Mondiale au travers des bandes originales des grands films – et il y en a tellement – consacrés à cette période. Après un album « Mémoire et Cinéma » centré sur l’histoire du peuple juif au cinéma, ce duo continue son exploration passionnée du répertoire de la musique de film. 

Le cinéma dans son plus simple appareil

On pourrait ne pas toujours goûter des transcriptions pour violon et piano de partitions pour beaucoup pensées pour de grandes formations symphoniques : c’est tout le contraire ici. Les arrangements sont magnifiquement réalisés, faisant ressortir dans un dialogue à deux voix, l’essence même de l’émotion de ses grandes partitions de cinéma, à la manière d’un plan alla Sergio Leone alternant la vue d’ensemble et le gros plan intimiste. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter la suite du « Train » de Philippe Sarde et la comparer à la version originale de la B.O. du film déchirant de Pierre Granier-Deferre : cette subtile transcription permet de faire ressortir à la fois l’intimisme du thème d’Anna et les grandes envolées martiales qui accompagnent les images d’archives de l’exode de mai 1940 dans le film.     

Amour des classiques

Le programme est pensé avec goût: entre musiques de film américains et français, entre partitions originales et chansons emblématiques, c’est un voyage de pur amour de ce répertoire auquel nous convie ce duo.

Côté chansons, quelle belle idée d’avoir choisi le « As time goes by », remis au goût du jour dans le cultissime « Casablanca » de 1942 , sorte de fil rouge nostalgique entre les époques et les personnages, tout comme le célèbre tango « Por una cabeza » de Carlos Gardel, utilisé dans le chef d’œuvre de Spielberg « La Liste de Schindler » dans la scène d’ouverture où Oskar Schindler profite d’une soirée arrosée pour créer son réseau d’officiers nazis : musique et scène de fête au contraste terrible avec le reste du film. Contraste encore avec la « Tantz tantz yidelekh » traditionel klemzer, que Polanski utilisera dans une scène terrible du « Pianiste » où des soldats allemands obligent des juifs du ghetto de Varsovie à danser devant eux. 

La mythique et poignante « petite fille en rouge » de la Liste de Schindler, dont des extraits figurent au programme d' »Un violon dans l’Histoire »

Coté musiques originales, c’est un festival de chef d’œuvres : des classiques d’abord :  « Mémoires d’un Geisha » de John Williams, « le dernier métro » de Georges Delerue, « un été 42 » de Michel Legrand, « le Vieux Fusil » de François de Roubaix, tous arrangés avec goût, avec une mention spéciale pour le thème de Gerbier d’Eric Demarsan pour le film de Melville « l’Armée des Ombres » : on se croirait presque chez Rachmaninov, entre la Vocalise et le 2ème concerto pour piano. 

À lire également : John Wilson, le son d’Hollywood 

Plus rarement voire jamais réenregistrés, on trouve le superbe thème du « Choix de Sophie «  de Marvin Hamlisch, le récent « I am free » de « Suite Française » par Rael Jones ou encore le thème de « Where eagles Dare » de Herman Hupfels. 

Le violon d’Isabelle Durin est tantôt lyrique et suave comme le réclame ces grands thèmes et elle dispose d’une technique qui lui permet de magnifier les traits les plus difficiles. Le dialogue avec le piano de Michaël Ertzscheid est toujours subtil, une véritable entente avec la violoniste où chacun sait donner la réplique à l’autre au service de cette musique dont ils savent parfaitement nous transmettre leur amour. 

On attend la suite avec impatience ! 

Un violon dans l’Histoire est paru le 25 novembre 2022 chez NoMad Music

À lire également : Romain Leleu, trompette sur toile
C’est pour qui ?
  • Les amateurs de la grande musique de film, qui s’écoute pour elle-même. 
  • Les cinéphiles qui retrouveront ici les thèmes des grands film sur la 2ème guerre mondiale
Pourquoi on aime ? 
  • Pour l’engagement et la musicalité d’un magnifique duo de musiciens passionnés qui explore un répertoire rare et souvent peu enregistré. 
  • Pour l’idée de considérer la musique de filmcomme une musique de concert à part entière
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