AccueilA la UneFazil Say enflamme le théâtre des Champs-Élysées

Fazil Say enflamme le théâtre des Champs-Élysées

CONCERT – Ce mercredi 18 janvier 2023 se déroule avenue Montaigne un tour de force, une aventure musicale autour du piano dirigée par le pianiste quinquagénaire Fazil Say. Sonates de Haydn et Schubert, suite de Haendel et composition personnelle au programme, la foule en veut encore et toujours plus.

Du Baroque au contemporain : le grand pont de Say

Si la musique est le langage de Dieu, Fazil Say est bilingue. La première moitié du concert est tout d’abord consacrée aux pièces les plus classiques de Haydn et Haendel, mais juste avant l’entracte, le pianiste turc propose sa  Sonate pour piano op. 99 « Yeni hayat » (“Nouvelle vie” en Turc) prenant ainsi tout le public au dépourvu. Saisissant littéralement les cordes métalliques du piano pour les faire sonner différemment, chacun sent que l’atmosphère change instantanément, des chuchotements se font entendre quelques secondes, puis le voyage commence. Inspiration évidente de Gershwin, l’on croirait parfois entendre des éléments de jazz-fusion, peut-être même des accords présents dans la musique moderne japonaise. Le piano devient à ce moment bien plus que cet instrument de métal de bois et d’ivoire, il devient Say et Say devient piano. Frappant des pieds, psalmodiant, presque vociférant, le soliste incarne sa musique avec vigueur, doute et mélancolie. 

Voyage dans l’hiver de Schubert

Sans équivoque, le pari est réussi tant dans le classique que le moderne. La deuxième moitié du spectacle, l’une des dernières sonates de Schubert, demeure (presque) tout aussi impressionnante. Pendant une quarantaine de minutes,  à travers un voyage divisé en quatre parties, Fazil Say transporte une nouvelle fois le public parisien au plus proche des émotions ressenties par le compositeur quelques semaines avant sa mort. Désespoir, nostalgie, joie, le tout toujours accompagné par un trille de basse glaçant, permet aux spectateurs de fermer les yeux, de se laisser transporter. 

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La larme Fazil

Le pianiste au dos voûté, aux émotions quasi palpables, saisissantes de passion, émeut tant par la qualité de sa performance que par l’évocation physique des sentiments musicaux. Le piano comme extension de son corps, il esquisse des mouvements de main vers l’audience comme pour éventer le son, pour accompagner les notes jusqu’à leurs oreilles. Action d’éclat vraisemblablement réussie : le programme n’annonce qu’une heure de spectacle et un programme axé sur le romantisme (plus une création personnelle), mais à la suite d’un tonnerre d’applaudissements il continue le show pendant plus d’une demi-heure.

Le voilà qui part et revient saluer à trois reprises, puis à la grande surprise de chacun, il s’assoit, pose ses doigts sur les touches, et commence la 1ère Gnossienne d’Erik Satie, pour continuer par deux de ses créations, encore une fois moment d’exaltation des sens et des émotions. Le concert se termine alors sur une dernière ovation bien méritée. 

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3 Commentaires

  1. De formation musicale « rolling stonessienne » et « pink floydienne » je me suis laissé emporter par l’envoûtement du piano de Fasyl Say.
    Merci pour cette découverte.

  2. Quand on sait que Fazil Say est athée et a été accusé de blasphème en Turquie, le début est de l’article est très choquant:

    « Si la musique est le langage de Dieu, Fazil Say est bilingue.»

    La musique peut évoquer des sensations du divin chez les croyants, mais elle reste entièrement un langage d’humains.

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