RÉVÉLATION – Pour faire connaissance avec elles, voici trois réponses à nos trois questions posées aux trois voix nommées dans la Catégorie Révélation Artiste Lyrique aux Victoires de la Musique Classique qui se tiennent ce 1er mars 2023 :
Alexandra Marcellier, en dehors de l’opéra, quelles musiques vous inspirent ?
J’aime beaucoup Ella Fitzgerald, je l’écoute tous les jours. De la musique de cabaret aussi : quand j’étais jeune, je hurlais lorsque ma grande sœur mettait les 2Be3. Moi je ne jurais que par Liza Minnelli et aussi dans un autre registre Yves Montand, Liane Foly, et plus tard, Fréhel, Fernandel. Avec aussi Luis Mariano, Dario Moreno : des acteurs donc qui chantent aussi et que j’écoute encore. J’aurais pu chanter à l’Odéon de Marseille mais malheureusement ce n’est simplement jamais bien tombé en termes de calendriers.
Si je ne faisais pas d’opéra, je ferais du cabaret. J’aime le show et quand je chante sur scène je sens aussi cette énergie, j’ai envie de danser, de faire le show.
J’ai également chanté des musiques de Joe Hisaishi, le compositeur de Miyazaki, et son manager -qui travaille beaucoup avec Alexandre Desplat- m’incitait même à changer de voix (et de voie) : pour du Broadway, des Cabaret Songs. J’adorerais pouvoir faire les deux, dans un équilibre. Je le fais bien entendu avec ma voix, en m’approchant de la voix de poitrine mais sans faire une imitation ou caricature. Je choisis aussi des tonalités plus graves et je ne mets jamais en péril ma technique vocale d’opéra.
L’exemple bien sûr dans ce double registre est Renée Fleming. Elle en déploie toutes les couleurs, de miel dans les deux domaines et elle en fait un outil de création, avec des compositeurs qui écrivent pour elle sur mesure.
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Au-delà de la musique quels autres arts vous ressourcent-ils ?
Le cinéma, mais le vieux cinéma : Fernandel, Bourvil, de Funès. Parce qu’ils ne se forçaient pas à jouer, ils jouaient comme ils étaient dans la vie. Tout est naturel, et donc populaire. Si j’allume aujourd’hui la télévision que je n’ai pas, je ne comprends rien.
J’aime aussi toutes les formes de créations en art. J’ai beaucoup dessiné petite, et ma mère est artiste peintre.
Et les animaux sont essentiels pour moi : si je n’étais pas chanteuse, je m’occuperais de chiens. J’ai perdu Gustave mon teckel, et désormais j’ai un adorable spitz nommé Samson. En hommage à Mahler et Cendrillon (de Disney) pour le premier, à Saint-Saëns pour le second. J’ai grandi avec des chevaux (et j’ai même fait de la voltige), mais j’aimais surtout prendre soin d’eux, faire des onguents avec de l’argile. Cela apprend aussi le naturel des relations (y compris dans ce métier, et je répète mes rôles avec Samson).
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Que faites-vous entre deux concerts ?
Si je suis chez moi je promène mon chien (c’est aussi l’occasion d’interagir avec des gens), mais sinon sur une production je ne visite pas la ville : je n’ai pas l’énergie pour m’intéresser, car j’en ai besoin pour les représentations. Je me repose, en passant aussi du temps avec mes amis et mes proches au téléphone : je peux y rester des heures, c’est ressourçant.
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