AccueilA la UneQuand la musique est Bonn ! 

Quand la musique est Bonn ! 

COMPTE-RENDU – Rossini, Mercadante et Schubert réunis, le temps d’une soirée musicale à Bonn, sous la talentueuse et séduisante baguette de la cheffe italienne Vanessa Benelli-Mosell.

 Une capitale éphémère 

Bonn, charmante ville de 300 000 habitants établie de part et d’autre du Rhin, a été la capitale de la République Fédérale d’Allemagne (RFA), de 1949 à 1990, au moment « des deux Allemagnes ». De nombreuses constructions attestent de cette période : ministères, postes et télécommunications, organisations internationales, résidences de diplomates, hôtels… Également ville de naissance de Ludwig van Beethoven (la visite de sa maison natale, en plein centre-ville, vaut le détour), Bonn la rhénane voit sa vie s’écouler paisiblement, au rythme nonchalant et alangui du fleuve qui la traverse… 

Une salle de concert temporaire 

Parmi ses constructions remarquables figure le Maritim Congress Hôtel. De par son gigantisme non dénué d’intérêt, il oscille entre duty free d’aéroport puissamment éclairé, hall de gare stalinien et décorations néo-Arts déco au kitsch assumé. En son cœur se situe une immense salle des congrès, dotée d’au moins 2 000 places assises, avec une estrade permettant à un orchestre classique de se déployer. C’est là que s’est produit, samedi 26 février, la Klassische Philharmonie Bonn, un orchestre spécialisé dans la musique de la 1ère École de Vienne (Mozart, Schubert et Beethoven). 

Drôle d’endroit pour une rencontre, que cette agora tendue de lourds tissus, à l’acoustique peu flatteuse, pour accueillir de la musique classique fine et de bon goût. Il faut dire que cette salle du Congress Maritim est une solution de repli, en attendant que la salle de concert habituelle de la Klassische Philharmonie Bonn soit rénovée. 

Une musique fine et de bon goût
Klassische Philharmonie Bonn, Vanessa Benelli-Posell (direction) © c2c

Qu’à cela ne tienne. Un public élégant et chaleureux s’est pressé en nombre aux points de contrôles et la salle s’en est trouvée remplie aux deux tiers. Une assemblée réjouie à l’idée d’entendre un programme joliment intitulé Bella italia et faisant entendre l’Ouverture du Barbier de Séville, de Rossini, ainsi que sa 1ère sonate pour cordes, le concerto pour flûte opus 57 de son ami Saverio Mercadante et la 3ème symphonie de Schubert.

Une musique fine et de bon goût, donc, parfaitement servie par les interprètes de cette belle soirée. Les musiciens de la Klassische Philharmonie Bonn, d’abord, remarquables d’enthousiasme collectif et de précision musicale. La flûtiste Zofia Neugebauer ensuite, dont le jeu souple et naturel a fait merveille pour ciseler la dentelle musicale du concerto opus 57 de Mercadante.

Une cheffe à suivre

Mais c’est surtout la cheffe d’orchestre Vanessa Benelli-Mosell, dont la discrétion douce n’a d’égale que la détermination, qui a donné à cette soirée tout le brio attendu. S’avançant d’un pas tranquille au cœur de l’orchestre, c’est sans podium, au même niveau que les musiciens, qu’elle a dirigé ce concert. Avec des gestes simples et inspirés, elle a conduit l’orchestre de main de maître, lui indiquant, avec précision mais sans sécheresse, les intentions musicales à donner.

Vanessa Benelli Mosell © Benjamin Westhoff

Ainsi, l’Ouverture du Barbier de Séville, de Rossini, est-elle apparue dans toute sa subtilité et sa sensualité, le trait n’étant jamais forcé mais chaque idée thématique parfaitement mise en valeur, tout comme les relais entre les pupitres et les effets de dynamique.

Le geste rossinien a été joliment prolongé avec sa 1ère sonate pour cordes, composée par un Gioachino de… douze ans ! Écrite pour les premiers et seconds violons, les violoncelles et les contrebasses de l’orchestre, elle est assez virtuose et recèle déjà une richesse de circulation des idées mélodiques qu’il convient de canaliser et de mettre en valeur, sans pour autant que ne s’installe une raideur, que la finesse technique demandée pourrait engendrer. Là encore, la direction intelligente de Benelli-Mosell a fait merveille.

Avec le concerto pour flûte opus 57 de Saverio Mercadante, elle a pu montrer, par sa gestion parfaite des différents niveaux d’intensité, son sens du dialogue entre le soliste et l’orchestre. Et c’est l’orchestre au grand complet que l’on a retrouvé à la fin, pour la 3ème symphonie de Schubert -dirigée par coeur s’il vous plait !-, parfaitement rendue et interprétée par chaque musicien sur scène, avec un plaisir manifeste.

Baguette à la main, Vanessa Benelli-Mosell prouve qu’il n’est nul besoin de durcir les biceps ou rouler des mécaniques pour obtenir une plénitude musicale et orchestrale. L’intelligence de la partition et du discours musical y œuvrent tout autant.

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