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Pierre et le Loup… et le Jazz ! Leçon de Big Band au Festival de Pâques

COMPTE-RENDU – The Amazing Keystone Big Band revient à Aix-en-Provence avec son Pierre et le Loup revisité à la sauce Jazz. Entre souvenirs d’enfance et leçon de big band :

Retour aux sources 

Le spectacle Pierre et le Loup… et le Jazz ! créé en 2012 par The Amazing Keystone Big Band à la demande de Jazz à Vienne, est donné à nouveau cette année, dans le cadre du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, au 1er jour du 4ème mois de l’année – et ce n’est pas un poisson d’avril ! C’est la deuxième fois (presque dix ans après) que l’ensemble fondé par le pianiste Fred Nardin, le saxophoniste Jon Boutellier, le tromboniste Bastien Ballaz et le trompettiste David Enhco, présente à Aix son adaptation du célèbre conte de Prokofiev, dont l’ambition est à l’image de celle de l’œuvre originelle : faire découvrir aux petits et aux grands l’univers instrumental et l’orchestre, le big band en l’occurrence. 

À Lire : cette édition des 10 ans du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence présentée en 10 Airs du Jour sur Ôlyrix
Retombée en enfance

Autant dire que l’atmosphère d’avant-concert, dans le magnifique Théâtre du Jeu de Paume, tient plus du Guignol de Fourvière que de l’Opéra de Monte Carlo. L’ambiance électrique dans laquelle fusent constamment les cris d’enfants ne s’interrompt qu’avec l’entrée en scène de la narratrice de la soirée, Laurence Ferrari, qui relève avec courage le défi de supplanter l’inoubliable Gérard Philipe dans l’esprit des auditeurs les plus expérimentés. Et la tâche est grande ! À l’incontournable question introductive « Y a-t’il des enfants dans la salle ? », répond un « ouiiii ! » strident, auquel se mêlent de nombreuses voix beaucoup moins juvéniles.

Gérard Philipe, La Voix VF de Pierre et le Loup (et du Petit Prince, entre autres…)

Les différents personnages-instruments viennent ensuite se présenter. La distribution des rôles semble presque naturelle, en cohérence avec les tessitures, et rend bien compte des caractères malgré les différences de timbre. Les musiciens sont visiblement rodés à l’exercice et jouent autant la comédie que de leurs instruments, pour le plus grand bonheur des enfants. Les thèmes de Prokofiev, ré-orchestrés et surtout ré-harmonisés à la « sauce » jazz dès leurs expositions, s’inscrivent parfaitement dans ce nouvel univers sonore, même pour celui du Loup, qui semble pourtant le moins jazzy de tous, et qui passe ainsi plusieurs fois à la moulinette de Fred Nardin et Bastien Ballaz, dans des versions de plus en plus tendues harmoniquement.

Connu par la comédie musicale Notre-Dame de Paris en tant que prêtre Frollo, Daniel Lavoie est la voix de Pierre et le loup … et le jazz enregistré avec cet Amazing Keystone Big Band

Les tableaux s’enchaînent avec fluidité, ponctués par les interventions de Laurence Ferrari, et balaient de nombreux styles très différents de la planète jazz, du bebop à la John Coltrane à la ballade façon Miles Davis, en passant par la bossa nova. Autant d’occasions de faire découvrir les codes du concert de jazz aux enfants, mais aussi au public qu’on devine davantage habitué aux scènes d’opéra, comme en témoignent certains applaudissements, parfois à contretemps.

Cette adaptation de Pierre et le Loup se termine par un medley reprenant une dernière fois les thèmes, présenté avec pédagogie par David Enhco. 

Et préparons l’avenir… 

Pour compléter le concert, The Amazing Keystone Big Band nous gratifie d’un extrait de son nouveau spectacle basé sur Alice au pays des merveilles. La pièce Mr. Lapin Blanc composée par le tromboniste Bastien Ballaz nous tient en haleine pendant une bonne dizaine de minutes avec son tempo infernal, qui malgré les craintes exprimées par David Enhco lors de son introduction, ne semble pas avoir mis les musiciens en difficulté. Le public, jeune et moins jeune, est visiblement conquis, à en juger par ses applaudissements nourris, et assistera certainement à de nombreux autres concerts, pour autant qu’ils soient moins en retard que notre Mr. Lapin Blanc.

Ces musiciens en tout cas ne sont pas du tout « en retard, en retard ! » comme le lapin blanc : ils sont sur le backbeat (l’accentuation du temps volontairement retardée, par rapport au classique)

(photographie en Une © Caroline Doutre)

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