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Festival « Le Québec à Paris » : 3 questions au directeur artistique du label ATMA Classique

ENTRETIEN – Le label ATMA Classique œuvre à la diffusion des artistes québécois à l’international. Pour la première fois, cette maison fondée en 1994 organise le festival « Le Québec à Paris » sur trois jours, pour y présenter « ses » artistes. Son directeur artistique, Michel Ferland à répondu à nos questions.

Quel est le rôle d’un directeur artistique dans une maison de disque, et comment repérez-vous les artistes qui enregistrent chez vous ?

Le rôle d’un directeur artistique, c’est notamment de s’assurer qu’il y a adéquation entre les valeurs artistiques de l’étiquette, le choix des artistes avec lesquels nous travaillons et les projets qu’on y développe. Je ne suis pas seul à prendre les décisions des projets et artistes que nous retenons et développons. Le président Guillaume Lombart, la réalisatrice et ingénieure du son Anne-Marie Sylvestre et notre adjointe à la direction Joannie Lajeunesse évaluent avec moi les projets qui nous sont soumis, et je vous le dis, ils sont nombreux et très variés. Veiller au développement du visuel de nos albums, s’assurer de la qualité constante de nos prises de son, engager des collaborateurs de qualité pour le graphisme de nos livrets, produire des notes de livret avec des musicologues et historiens qualifiés, ce sont là aussi quelques unes de mes responsabilités pour le maintien de hauts standards de qualité dans la production de nos albums.

La réalisatrice Anne-Marie Sylvestre à la table de mixage ©ATMA Classique

Afin de découvrir de nouveaux talents, nous restons à l’affût des interprètes qui gagnent les différents concours organisés au Québec et au Canada. Je pense au Concours prix d’Europe à Montréal, aux Révélations de Radio-Canada, organisé par ICI Musique, la Fondation du Père Lindsay, Jeunesses musicales Canada ou encore le Concours de l’Orchestre symphonique de Montréal. Des musiciennes et musiciens extrêmement talentueux s’illustrent sur ces différentes plateformes et nous permettent de découvrir des talents à développer. Une fréquentation assidue des concerts de musique classique à Montréal permet aussi d’entendre et découvrir les nouveaux talents ou des artistes déjà en carrière qui auraient tout à gagner à développer une discographie.

Vous êtes le directeur artistique d’un label qui veut, entre autres, promouvoir le talent des artistes québécois. Comment se porte la scène musicale au Québec ?

La scène musicale québécoise reprend de la vigueur à la suite des deux ans de pandémie que nous avons connus : elle est redevenue riche et plus intense depuis 2022, animée tant par les artistes d’ici que les interprètes, groupes et orchestres de l’étranger qui nous visitent régulièrement. Depuis l’inauguration de la Maison symphonique à Montréal et de la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal en 2011, la vie musicale est devenue très dynamique, enrichie par les saisons musicales de l’Orchestre symphonique de Montréal, de l’Orchestre Métropolitain (Maison symphonique) qui présentent plus de concerts, et par l’ajout de concerts de musique de chambre. La vie musicale du Conservatoire de musique de Montréal et de certaines villes en région (Trois-Rivières, Québec, Gatineau, Rimouski, etc.) ainsi que celle qui se développe dans les facultés de musique de l’Université de Montréal, de l’Université McGill et de l’UQAM contribuent également à nous donner un grand nombre de concerts de qualité avec des interprètes de grand talent. Nous avons également plusieurs festivals d’été en musique classique qui viennent rehausser l’intensité de la vie musicale au cours de la belle saison. De nombreux concerts sont offerts au Festival de Lanaudière, au Festival Orford, au Festival du Domaine Forget de Charlevoix, ou encore au Festival Classica, pour ne nommer que les plus importants.

Dans les coulisse d’un enregistrement chez ATMA Classique
Atma Classique va bientôt passer du studio à la scène, avec le festival « Le Québec à Paris », du 14 au 16 avril. Pourquoi faut-il venir ? Quels seront les temps forts de cette première édition ?

Il n’y a rien de mieux que le contact direct d’un artiste avec un public dans une salle de concert pour créer des liens d’attachement et ressentir les vibrations du son « en direct » que les musiciens produisent avec leur voix ou leurs instruments. Le disque est une invitation à découvrir l’essence d’un musicien, cette essence se découvre et se révèle en concert en temps réel. C’est là l’une des raisons qui nous a motivés à organiser cette première série de concerts sous forme de festival à Paris, pour révéler au public et aux diffuseurs français la qualité des interprètes avec lesquels nous enregistrons. La venue du duo de gambistes Les Voix humaines (Susie Napper et Mélisande Corriveau) avec qui nous enregistrons depuis près de 30 ans est particulièrement important, car la présence de ce duo au sein de notre étiquette démontre l’importance de développer une relation artistique qui évolue sur la durée et qui compte près de 30 albums, auxquels s’ajoute désormais Anguille sous roche, album que vient présenter le duo à Paris. Nous aurons la chance de faire découvrir au public français la violoniste Marie Nadeau-Tremblay, une jeune musicienne qui en moins de trois ans, a déjà trois disques enregistrés avec nous.

À lire également : 3 questions à Stéphane Tetreault

Le violoncelliste Stéphane Tétreault, qui connaît une carrière fulgurante en concert et au disque, s’est aussi associé récemment à ATMA. Il nous présente Suite tango, des compositions originales inspirées des Suites pour violoncelle seul de Bach, pour bandonéon et violoncelle du compositeur et bandonéoniste Denis Plante. Ce moment saura surprendre et ravir le public français. Et bien sûr, la présence de la soprano Karina Gauvin, appréciée par les mélomanes européens depuis plusieurs décennies, viendra présenter un album très original de chansons folkloriques françaises et québécoises (orchestrées à la manière des chants d’Auvergne de Canteloube) développé autour du thème de l’arrivée des « filles du Roy » en Nouvelle France au XVIIe siècle. Notre objectif est de pouvoir faire vibrer le public français au diapason des artistes que nous avons choisi d’inviter à Paris pour développer une relation durable et enrichie au sein de la communauté française.

Le festival Le Québec à Paris, organisé par ATMA classique se tiendra du 14 au 16 avril, dans les salons de la bibliothèque La Grange Fleuret à Paris (8e arrondissement)

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