AccueilA la UneDeauville : Les jeunes pousses ont trouvé leurs tuteurs

Deauville : Les jeunes pousses ont trouvé leurs tuteurs

CONCERT – Le 27ème Festival de Pâques de Deauville a ouvert sa session 2023 avec deux concerts de musique de chambre et la participation de toute une jeune génération de musiciens cooptés par le violoniste Renaud Capuçon. La salle Elie de Brignac-Arqana, qui accueille habituellement les fameuses ventes de pur-sang anglais, s’ouvre ainsi à la musique et à la jeunesse sur plusieurs week-ends, du 22 avril au 7 mai prochain.

Un festival pépinière

Le Festival de Musique de Pâques de Deauville a pour vocation de favoriser l’émergence de jeunes musiciens invités à se produire sur la recommandation et la cooptation amicale de leurs maîtres et ainés. Renaud Capuçon, un des créateurs et parrains du Festival, ouvrait le ban pour les deux premiers concerts de musique de chambre. Augustin Dumay, Julien Chauvin, Lise Berthaud ou le Quatuor Ebène lui succéderont jusqu’au 7 mai avec leurs propres invités. Afin de faciliter l’approche des différentes pièces inscrites au programme, le musicologue et conférencier Tristan Labouret présente au public présent chaque morceau avec toute la clarté souhaitée et une foi chevillée au corps.

Jeunes pousses

Composés tous deux dans les années 1880, le Quatuor pour piano et cordes n°1 en ut mineur op. 15 de Gabriel Fauré et le Quintette pour piano, deux violons, alto et violoncelle en fa mineur FWV 7 de César Franck appartiennent à la quintessence de la musique de chambre française. Un genre qui revient à la mode à la fin du XIXe, sous l’action de la Société Nationale de Musique nouvellement créée. Gabriel Fauré dans son Quatuor confronte les ambiances et les sentiments, passant du sourire de l’Allegro molto moderato au Scherzo au caractère mendelssohnien plus épuré. L’Adagio qui suit puise au tragique, qui selon certains musicologues, traduit la rupture abrupte des ses fiançailles avec la fille de la cantatrice Pauline Viardot. L’Adagio final par contre très héroïque, voire spectaculaire de forme montre sa détermination à rebondir et à renouer avec le fil de sa vie.

Manon Gally, Violaine Despeyroux, Paul Zientara, Stéphanie Huang et Nathalia Milstein ©Claude Doaré

Les quatre jeunes artistes en formation de chambriste livrent une version pleine de ferveur et d’une parfaite plénitude de ce quatuor : Manon Gally au violon, Violaine Despeyroux à l’alto, Stéphanie Huang au violoncelle et Guillaume Bellom au toucher lumineux au piano. Le Quintette de César Franck possède, par ses trois mouvements intenses marqués du sceau d’une certaine austérité, une impression d’unité qui lui confère tout son caractère spécifique qui participera de sa popularité en cette fin du 19ème siècle. Viennent se joindre Anna Egholm au second violon, Paul Zientara à l’alto et Nathalia Milstein au piano pour une interprétation globale de grande qualité.

Grands arbres

Les œuvres de Johannes Brahms ont réunies à de nombreuses reprises le pianiste Nicholas Angelich à Renaud Capuçon et son frère Gautier au violoncelle. Disparu prématurément à l’âge de 51 ans l’an dernier, Nicholas Angelich a marqué d’une empreinte profonde le Festival de Pâques de Deauville par son talent bien entendu, mais aussi par son altruisme et sa capacité à transmettre aux jeunes musiciens.

Renaud Capuçon et Guillaume Bellom ©Claude Doaré

Le programme du second concert se trouvait entièrement consacré à Johannes Brahms avec en premier lieu la Sonate pour violon et piano n°2 en la majeur op. 100 qui réunissait pour une interprétation fine et pénétrante Renaud Capuçon et Guillaume Bellom. Le Quintette pour piano et cordes en fa mineur op. 34 lui succédait, Renaud Capuçon cédant la partie de 1er violon à Manon Gally et réunissant Paul Zientara à l’alto, Stéphanie Huang au violoncelle et Nathalia Milstein au piano. Une interprétation fort prenante du Quatuor pour piano et cordes n°3 en ut mineur op. 60 concluait la concert avec Anna Egholm au violon, Violaine Despeyroux à l’alto, Stéphanie Huang au violoncelle et Guillaume Bellom au piano.

Le passage de témoin

Certains de ces jeunes artistes se trouvaient invités à jouer pour la première fois au Festival, d’autres reviennent régulièrement tout en débutant une carrière internationale prometteuse. D’espoir de la musique chambriste française, il deviendront à leur tour, souhaitons-le, des maîtres en la matière. Et ainsi le cycle de la transmission qui dure depuis 27 ans désormais pourra se poursuivre sans réserve. Il convient de noter que la programmation du Festival de Pâques de Deauville ne reste pas circonscrite à la musique de chambre et fait preuve d’une curiosité musicale ouverte à la voix -Stéphanie d’Oustrac et le Poème Harmonique de Vincent Dumestre cette année- et à la création contemporaine. Le Festival se poursuit l’été avec Août musical à Deauville dans la même salle ou au sein la Chapelle des Franciscaines, nouvelle offre culturelle et intergénérationnelle proposée par la municipalité de Deauville au sein d’un ancien couvent et orphelinat magnifiquement réhabilité, situé  en centre-ville. 

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