AccueilA la UneÀ Toulouse, la Maitrise... maitrise !

À Toulouse, la Maitrise… maitrise !

CONCERT – A la Halle aux Grains, la Maîtrise de Toulouse présente un concert dédié à la musique chorale en deux parties. Une première a capella dirigée par son directeur et fondateur Mark Opstad et une seconde accompagnée par l’Orchestre National du Capitole de Toulouse et dirigée par Raphaël Oleg.

Un choeur aux mille couleurs

Le programme ne comporte pas moins de dix morceaux, plutôt récents, le plus ancien « Dieu ! qu’il a fait bon regarder ! » datant de 1898 et trois d’entre eux de notre siècle. Il n’en demeure pas moins varié, voire éclectique abordant sept compositeurs et des genres très divers : style populaire, folklore hongrois, poème courtois, musique sacré, etc. Cette diversité est aussi retrouvée dans les techniques de chants nécessaires à son interprétation : canons, parties solistes, bruitages, notes bouches fermées, voix parlée, relation avec l’orchestre, etc. Il permet donc à la Maîtrise de Toulouse (à ne pas confondre avec la Maîtrise du Théâtre du Capitole) d’exposer l’ensemble de son vaste panel de compétences. 

La Maitrise de Toulouse chille tranquille au piano ©maitrisedetoulouse.fr
Maitrise…d’oeuvres

Dans Turot eszik a cigany et Esti dal, on apprécie la capacité de la Maîtrise à créer des ambiances envoutantes par la tenue de notes bouches fermées. Dans Nuit et Matin de Ligeti, en plus de la progression du complexe canon initial, on remarque l’engagement des solistes osant sans frémir, contraster avec l’ensemble pour évoquer les bruits de la nature se réveillant et rendant ainsi toute sa force à l’œuvre. Cette capacité à détacher des pupitres en gardant un ensemble cohérent est aussi mise en valeur dans le Dixit Dominus de Thierry Escaich, avec l’interprétation précise des basses.

Dans Cuzco, les choristes explorent le bruitage et les murmures en plus du chant plus traditionnel. La diction est assurée et le texte compréhensible sur l’ensemble des morceaux francophones. Tout est très bien coordonné par Mark Opstad. Les transitions entre les pupitres sur un motif ou leurs ajouts sont fluides et précis, de même que les arrêts. Cela permet entre autres la réussite des effets de questions / réponses, dans « La blanche neige » de Poulenc par exemple. S’il fallait trouver deux petits bémols, on pourrait indiquer un léger emballement dans les tempi les plus vifs nuisant légèrement à la précision ainsi qu’un manque de profondeur dans la déclamation de certains textes qui dans la première partie apparaissent souvent comme un simple support. Concernant ce second point, la jeunesse des interprètes y est sûrement pour beaucoup. Ils ne sont, en effet, pas forcément en capacité d’en saisir tout le sous texte ou le sens caché. 

Maitrise collective

Les Litanies à la Vierge Noire constituent sûrement le moment le plus fort du concert. Poulenc a choisi un faible effectif pour l’orchestre, constitué exclusivement de cordes frottées et d’un timbalier (dont le rôle est extrêmement réduit). Les cordes jouent le plus souvent piano et marquent les moments importants du chant, lui conférant un certain aspect dramatique. Ensuite, toujours très légères et aériennes, elles viennent supporter, tel un nuage, les voix limpides mais plus fortes des enfants dans leur appel religieux. C’est à ce moment que l’on comprend vraiment l’intitulé général du concert : « la voix des anges ».

La Piste des Chants, œuvre la plus longue du programme, nécessite un orchestre un peu plus vaste avec l’introduction de cuivres, bois et percussions. Elle est influencée par la musique du monde et s’appuie d’ailleurs sur des poèmes amérindiens. Le chœur est ici beaucoup plus fondu dans l’orchestration et occupe une place moins centrale. Raphael Oleg indique des tempi réguliers. Les intentions ressortent bien dans l’interprétation. On remarque tout de même pour les deux pièces parfois une très subtile latence entre le chœur et l’orchestre. 

On apprécie la fumée à 1’15, un brin kitsch 😉

Il a été écrit de la Maîtrise de Toulouse qu’« il n’y a probablement rien que ce chœur ne pourrait chanter, et ce, remarquablement bien ». On ne pourra certainement pas dire mieux en sortant de ce concert où elle a pu montrer toute l’étendue et la richesse de son talent. Le public en a eu pour son compte et a longuement applaudi les interprètes, même après le départ des choristes, ce qui valu un petit geste humoristique de Raphaël Oleg. Thierry Escaich compositeur de deux œuvres du programme était également présent. La Maîtrise de Toulouse a donc montré qu’elle maîtrise ! 

Quelle Maîtrise…

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