SPONSORISÉ – De la Maison de la radio au théâtre de Gennevilliers, de la Philharmonie aux briques rouges de son quartier général, l’Ircam fait son festival, au tournant du printemps. Du 7 juin au 1er juillet : un focus d’un mois sur ce que la création contemporaine a de mieux à offrir, et une occasion de définir les formes du concert de demain, par ceux qui, depuis 50 ans travaillent à sa fondation. Une plongée au coeur du réacteur.
Appelez-le Ircam. Son petit nom cache un acronyme qui en dit long sur ce à quoi ces forces vives sont occupées : Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique. Depuis sa fondation en 1977, musiciens, scientifique et acousticiens travaillent à une union plus parfaite de la musique et du son, du phénomène culturel et de la vibration physique. En psychanalyse, on dirait : du signifié et du signifiant.
Écoutez le bruit du monde
Entre les murs de brique rouge d’une ancienne école, face aux statues animées de Niki de Saint Phalle et de Jean Tinguely (à quelques pas du centre George Pompidou), la salle de concert de l’Ircam est un laboratoire, volontairement placé en sous-sol, où la forme du concert est sans cesse passée sur le billard, disséquée et reformée. Parfois, à la faveur du printemps, les portes du laboratoire s’ouvrent, et la boîte à merveilles offre au monde les trésors qu’elle cultive.

C’est le sens du festival Manifeste qui envahit Paris, du 7 juin au 1er juillet prochains. Aux quatre coins de la ville, ateliers, concerts et conférences veulent témoigner du cœur battant de la création contemporaine et rejoindre « la Clameur du monde », thématique phare de ces quatre semaines de musique.
Deux immanquables
Cortèges, à la Philharmonie de Paris, les 8 et 9 juin
Pour convaincre à la fois l’excellent Orchestre de Paris et le chef Alain Altinoglu, il faut du sérieux ! Est-ce l’ambition d’une œuvre nouvelle, spécialement commandée pour l’occasion, et défendue par le danseur et écrivain François Chaignaud ? Ou bien Amériques de Varèse, pierre angulaire du répertoire contemporain ? Quoiqu’il en soit, ces deux concerts d’ouverture seront l’occasion de découvrir une forme de concert hybride, forte et innovante où le verbe côtoie la musique, et où l’électronique met au défi le vieil orchestre de faire mieux que lui !
Anyway, Espace de projection de l’Ircam, le 17 juin
L’expérience d’un concert dans l’acoustique incroyablement fine de la salle de l’Ircam est à faire une fois dans sa vie ! Les amplifications spécialement travaillées pour transformer les instruments classiques (la harpe en l’occurence) ne sont pas juste des enceintes : ce sont de véritable dispositifs musicaux, des extensions du timbre brut à la pointe du progrès technique. Les oeuvres de Michael Jarrell, David Fulmer (création) et Josh Levine (création) profiteront là d’un vrai écrin.
Le reste de la programmation de Manifeste 2023 est à découvrir sur le site dédié à l’événement.