PORTRAIT – De Beyrouth à la banlieue parisienne, du jazz à la fanfare balkanique, de la musique classique à la musique brésilienne, Ibrahim Maalouf n’est pas facile à définir. Ce n’est pas un mal car, dit-il, «la musique est là pour empêcher d’avoir à mettre des mots. Je ne maîtrise pas assez les langues, la française comme l’arabe. Je ne suis pas comme mon oncle Amin, l’écrivain. Mes parents sont des musiciens. Je suis musicien. La trompette est le moyen de me faire comprendre des autres.» Son père a créé cette fameuse trompette à quart de ton qu’Ibrahim s’est accaparée avec succès. Elle lui permet de mêler la musique orientale et le jazz à frissons de Miles Davis. Avec sa chaleur à elle et ses instincts à lui, Ibrahim Maalouf a entamé un dialogue avec de nombreux artistes, comme le rappeur Oxmo Pucino, Sting, Vincent Delerm et Vanessa Paradis ou encore la violoniste classique Sarah Nemtanu. Il a partagé la scène avec certains d’entre eux ou les a invités sur son dernier disque, Diagnostic. Le grand public a également capté sa belle énergie de polyglotte : Diagnostic a été cet automne en tête des ventes jazz et Ibrahim Maalouf a gagné le titre de «Révélation Jazz de l’année» aux Victoires de la musique de 2010. Sur scène, les fans de son disque ne retrouveront pas les mêmes couleurs car explique-t-il, il a dû faire des choix : «cet album est l’aboutissement de trois ou quatre ans de recherche, de superpositions de couches musicales. Si je voulais retrouver cela, il faudrait beaucoup trop de musiciens sur scène!». Ibrahim Maalouf nourrit alors ses spectacles de nouveautés, de compositions, d’improvisations et laisse même à un autre le soin de parler avec la trompette à quart de ton.
Samedi 10 décembre, 21 h, Florida d’Agen. 12 à 16 €. http://www.leflorida.org/ Jeudi 15 décembre, 20 h 30, La Sirène, 111 boulevard Emile Delmas, La Rochelle. 16 à 21 €. 05 46 56 46 62. Et le 20 janvier à La Cigale, à Paris.
Photo : I. Maalouf©Denis Rouvre