HOMMAGE – Brigitte Engerer est décédée samedi dans le petit matin après avoir longtemps lutté contre l’affreux crabe. Amoureuse de la vie et défiant la mort comme Carmen, elle n’avait renoncé ni aux plaisirs, même petits : ceux qui la savaient malade étaient souvent étonnés de la voir s’allumer une cigarette après un concert. Elle n’avait surtout pas renoncé à la musique et à la scène : jusqu’à la dernière limite, il y a dix jours au Théâtre des Champs-Elysées, elle a joué Schumann qu’elle aimait tant.
Elle était franche et généreuse. En témoignent les nombreux festivals qu’elle a soutenus à leurs débuts, à commencer par son Pianoscope à Beauvais. Quand elle parlait de musique, elle était joyeuse mais elle pouvait aussi avoir les larmes aux yeux sur scène en jouant Chopin. C’était une grande passionnée, sans mesure ni ennui.
Elle m’a accordé une interview à l’occasion d’un concert à Bordeaux. Je l’ai interrogée sur ces magnifiques duos qu’elle aimait former avec des pianistes comme Boris Berezovsky ou des violoncellistes comme Henri Demarquette. Ce qu’elle dit des artistes est touchant. L’article est à lire ici.
Difficile de vous conseiller un disque mais ma préférence va à celui sur la musique de sa chère Russie, pays qui était devenu sa seconde âme.
[…] en finale du redoutable concours Chopin. C’est ce compositeur qu’il jouera vendredi. Elève de Brigitte Engerer, une grande amoureuse de la musique russe, Selim Mazari a choisi es pièces d’Enescu et des […]