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Des lycéens votent pour le compositeur de l’année

P1090458REPORTAGE – Un jeune compositeur est venu rencontré 30 lycéens bordelais qui voteront pour Le Prix lycéen du compositeur.

Dans la chapelle du Lycée Camille Julian, transformée en salle de musique, ce n’est pas un ange qui surplombe le chœur mais une sculpture du visage sombre de Beethoven… Le professeur Thierry Alla a motivé sa classe « horaires aménagés musique » à participer au Prix lycéen des compositeurs organisé par l’association Musique nouvelle en liberté. Ces jeunes de seconde, première et terminale « TMD » (« Technique de la musique et de la danse » ) ont reçu un disque de six musiques écrites récemment. Ils devront voter pour le compositeur de l’année 2015. Ils iront en mars à la remise du prix à la Philharmonie de Paris, grand complexe pour la musique classique qui ouvre le 14 janvier.
En attendant, ils reçoivent à Bordeaux la visite de Gabriel Sivak compositeur franco-argentin né en 1979. « Cette rencontre, explique ce dernier, veut offrir aux jeunes un premier contact avec la musique contemporaine, sans sous-estimer leur connaissances.» Une approche qui se révèle très pertinente : les secondes et les premières n’ont pas encore abordé en cours la musique du XXe siècle mais la juge sans a priori. « C’est intriguant », résument Pierre-Pascal, un jeune altiste de seconde. Quant aux terminales, ils connaissent certaines œuvres. Ils sont les premiers à commenter les extraits présentés par Gabriel Sivak.

P1090467Le jeune compositeur diffuse les musiques qui ont marqué son style. D’abord la « Turangalîla symphonie » d’Olivier Messiaen. « J’ai commencé à composer à 18 ans. Je ne connaissais de la musique moderne que la musique sérielle, celle de Schönberg. Avec Messiaen j’ai découvert que la musique contemporaine pouvait être colorée, fine, pleine de bonheur et d’énergie. » Un élève abonde dans son sens : « cette musique donne le sentiment d’être… normale ! » Ses camarades confirment qu’elle n’est « pas difficile à écouter ». « On peut même en chanter la mélodie », analyse Sivak. Les deux exemples suivants captiveront les élèves notamment Giacinto Scelsi qui n’utilisent que deux notes.
Plus de liberté

Les rires fusent quand Sivak raconte sa rencontre avec Hermeto Pascoal, musicien sud-américain extraordinaire et inclassable qui, vivant dans une ferme, a dirigé un chœur de cochons ! Siviak le montre dans les eaux de l’Amazone en train de jouer avec des Indiens à l’aide de bouteilles de verre. Le résultat est intéressant et sympathique, mais c’est autre chose qui séduit un élève de terminale : « il n’y a aucune tension dans son corps. Il fait ce qu’il veut avec ses bouteilles comme avec sa flute. Il est libre. Nous avons peut-être un trop grand respect pour la musique : ca bloque l’interprétation. » « Il a tout compris à l’essence de la musique, renchérit un autre garçon, il faut faire des liens entre les styles, les traditions. »

Bien vu : c’est exactement ce que Gabriel Siviak veut montrer avec sa musique. Il associe le bandonéon et la quena, flute traditionnelle, à nos bons vieux violon, violoncelle et piano. Les jeunes jugent ses pièces « spontanées », « nostalgiques », « pleines d’humour », « affranchies des contraintes ». « L’auto censure est la mort de l’artiste, conclut Gabriel Sivak. Nous entrons dans une période où l’on peut se permettre plus de liberté ».

Article paru dans Sud Ouest du 11 décembre 2014.

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