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Elémentaire mon cher (William) Walton

CONCERT – Le directeur musical de l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, Paul Daniel met à l’honneur jeudi le compositeur britannique William Walton et son « Henry V ». Cette musique de film d’après Shakespeare est associée à la superbe musique de Prokofiev pour le « Alexandre Nevski » d’Eisenstein.

La biographie de William Walton (1902-1983) ressemble à celle de son aîné Eric Satie, non ?
Paul Daniel : Oui, dans leur jeunesse surtout : ils ont en commun l’excentricité. Comme Satie, Walton est proche du dadaïsme anglais, des ballets russes, du jazz. Walton est très imprégné de musique française, celle de Ravel, Debussy notamment. Au début des répétitions avec l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine, j’ai demandé aux musiciens ce qu’ils pensaient de la musique de Walton. Ils n’ont pas trouvé qu’elle était de style anglais comme celle d’Edward Elgar. Elgar est dans une lignée germanique, Walton s’inspire de la France et des Etats-Unis. Il est né à Oldham, une ville industrielle près de Manchester, dans une famille sans culture. On se demande d’où vient qu’il écrive une musique légère, énergique, affutée, sexy même ! Après le succès de sa symphonie, Walton deviendra un compositeur de l’establishment.

Pourquoi avoir choisi sa musique pour boucler votre cycle « In Love with Shakespeare » ?
Pour ce mini-festival, je voulais associer l’œuvre de Shakespeare à différents arts : pas seulement Mendelssohn mais aussi du jazz, de la danse Hip-Hop avec les sœurs Labeque, la vidéo avec le travail de Juliette Deschamps en Angola. Le concert de jeudi fait entendre la musique composée par William Walton pour « Henry V » le film de Laurence Olivier d’après la pièce de Shakespeare. Et nous finissons une pièce historique, ce sont pour moi les meilleures de Shakespeare ! Nous aurons ainsi eu une vision la plus large possible. Quand je vois ce qui se fait en ce moment dans les orchestres du Royaume-Uni pour l’année Shakespeare, je ne suis pas peu fier de ce que nous avons proposé !

Quel est le lien avec Prokofiev, dont vous jouerez la musique du film « Alexandre Nevski » ?
Quand Shakespeare écrit Henry V, il vient se faire l’écho des angoisses du peuple qui se demande ce qu’il adviendra de l’Angleterre après la mort d’Elisabeth 1er. Sous l’aspect d’une pièce historique, c’est une critique de son époque. En 1944 quand Laurence Olivier réalise « Henry V », l’Angleterre est très affaiblie par la guerre. L’objectif est de redonner de l’optimisme aux spectateurs. La musique de Walton va dans ce sens. Même principe pour « Alexandre Nevski ». En racontant l’histoire de ce héros russe du XIIIe siècle, Eisenstein et Prokofiev doivent apaiser l’inquiétude du peuple russe : en 1938, Staline a détruit l’économie et la culture. Le réalisateur et le compositeur sont évidemment sur la sellette, surveillés par le régime.

Jeudi 28 avril 2016, 20h, auditorium. 8 à 40 €. 05 56 00 85 95.Article paru dans Sud Ouest du 27 avril 2016.

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