FESTIVAL – Le Printemps du violon s’ouvre ce jeudi 21 mars pour une dizaine de concerts dans Paris. Ce festival, qui fait entendre un violon libre et curieux (du jazz, du rock, de l’orgue comme du piano), est dirigé par la princesse Altinaï de Monténégro, dynamique, amoureuse, passionnée. Rencontre.
C’est une histoire de princesse qui commence par la fin : « Je suis tombée amoureuse d’un violoniste », justifie Altinaï Petrović-Njegoš, princesse du Monténégro et directrice du festival Le Printemps du violon. « L’instrument est iconique dans l’histoire de la musique, poursuit-elle. Songez à tout ce qu’il représente ! Il se prête à de multiples variations : de style, de thème, de répertoire, etc. Il a la souplesse de s’inscrire dans des formations différentes.»

Le Printemps du violon, qui se déroule du 21 au 31 mars à Paris, met à l’affiche de grands violonistes qui se confrontent aux chefs-d’œuvre mais aussi à des expériences musicales diverses. Directeur artistique du festival avec son confrère le Belge Michaël Guttman, Anton Martynov (le violoniste dont Altinaï est amoureuse !) ouvre la programmation le 21 mars à l’auditorium du Centre Russie avec « Happy Bach-Rock », concert associant Vivaldi, Bach et… Jimmy Hendrix. Le 30 mars, on ne sera pas surpris de voir également à l’affiche du Printemps du violon Gilles Apap, violoniste aimant croiser les styles musicaux (voir notre portrait ici), le 30 mars.
Altinaï n’est pas une princesse endormie ! Elle a découvert le Monténégro à 12 ans quand son père est sollicité pour incarner « un rôle symbolique, historique, hors de tout débat politique », précise-t-elle. La famille s’engage pour l’écologie, le développement durable au Monténégro et pour la musique classique à Paris, où les Petrović-Njegoš ont trouvé refuge. Même si la monarchie était remise au goût du jour au Monténégro, Altinaï n’est pas près de monter sur le trône : « À cause de la loi salique, mon frère (plus jeune qu’elle, ndlr) passera avant moi. Mais nous avons brouillé les pistes pour l’avenir : il a deux filles et j’ai un fils », s’amuse Altinaï.

La tradition monarchique s’applique-t-elle encore pour le violon ? Le roi des instruments (à moins que ce ne soit le piano) a lui aussi ses familles. Longtemps, la branche régnante du violon avait ses racines à l’Ouest de l’Europe : l’école russe, souveraine absolue, incarnait la virtuosité, la fougue et la liberté. Ivry Gitlis, violoniste à la carrière légendaire, est d’ailleurs le parrain de ce festival. Le 31 mars, il remettra un prix à son nom à un jeune talent qui se verra offrir un archet. Le 23 mars, une princesse de cette famille du violon « russe » sera à l’affiche : Sarah Nemtanu, premier violon solo de l’Orchestre national de France.
Heureusement les princesses ont encore des rêves de grandeur : « j’ai l’espoir de bâtir un monde meilleur. Oui ! J’y crois ! Avec la musique, l’art, la recherche du beau et du vrai, on peut ajouter de l’harmonie dans la balance du monde. » Nous aussi, on y croit.
Le Printemps du violon, du 21 au 31 mars à Paris. Toutes les infos ici.