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Un concert de haut niveau aux Bouffes du Nord, dans le cadre de La Belle Saison

COMPTE-RENDU – Le quatuor Diotima et le pianiste Tanguy de Williencourt interprétaient, le 21 novembre dernier, des œuvres de Thomas Adès et César Franck, dans le bel écrin acoustique du théâtre des Bouffes du Nord (Paris). Et il y avait du level !

Ce concert s’inscrivait dans le cadre de La Belle saison : 17 salles de concerts associées, réparties sur le territoire métropolitain, ayant en commun une qualité acoustique et une jauge adaptée, et souhaitant servir la musique de chambre dans les meilleures conditions. Le concert du 21 novembre en a démontré la pertinence avec éclat.

Les Diotima, conquérants d’espaces musicaux…

Encore fallait-il, pour cela, des musiciens prêts à interpréter du répertoire de musique de chambre peu joué car souvent difficile ou composé récemment. Pas de quoi faire peur aux musiciens du Quatuor Diotima (Yun-Peng Zhao 1er violon, Léo Marillier 2ème violon, Franck Chevalier, alto et Pierre Morlet, violoncelle), conquérants d’espaces musicaux et esthétiques peu fréquentés.

Comme ce quatuor à cordes Arcadiana, composé en 1994 par Thomas Adès, qui évoque, en 7 courtes parties, différents paradis perdus, sublimés ou fantasmés : Venezia Notturna, tout en visions nocturnes et caressantes, à grands renforts d’harmoniques admirablement maîtrisées par les musiciens, Das klinget so herrlich, das klinget so schön, qui se réfère à l’univers magique de La flûte enchantée, ou encore Auf dem Wasser zu singen, ce Lied de Schubert en forme de barcarolle, pour se laisser bercer doucement sur l’eau. La dernière partie, Lethe, est tout simplement somptueuse, comme une élégie sacrée, à la fois solennelle et dépourvue de lourdeurs.

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…et le pianiste Tanguy de Williencourt, coloriste talentueux
Quatuor Diotima, Tanguy de Williencourt (piano) © Aurèle Guyot Nessi

Rejoints ensuite par le pianiste Tanguy de Williencourt, ils se sont attaqués au quintette pour piano et cordes opus 20, composé en 2000, toujours par Thomas Adès. Bâti, lui, en un seul long mouvement d’une vingtaine de minutes, il frappe par son retour à une écriture plus harmonique et héritée de la tradition : respect de la forme sonate (exposition du ou des thèmes, développement sur cette base et réexposition de ces éléments) et usage du durchkomponiert (un élément de base qui en génère un autre, qui lui-même en génère un autre, un peu comme la coquille du Nautilus). Pour autant, l’intrication des lignes reste d’un grand raffinement et les décalages rythmiques portés par chaque interprète en font une œuvre résolument novatrice.

Après la pause, les musiciens ont proposé un autre quintette avec piano, celui en fa mineur de César Franck, composé en 1879. Si plus de cent ans séparent les deux quintettes, on retrouve, de la part des interprètes, le même niveau d’exigence et de qualité dans l’interprétation, le respect du texte et la fluidité du discours. Le dialogue entre les 5 fonctionne parfaitement bien et le mouvement lent du 2ème quatuor de Brahms, donné en bis, vient conclure avec beauté et tendresse cette soirée au niveau musical résolument élevé.

Vous pourrez réentendre concert, qui s’est donné le 8 novembre à l’Arsenal de Metz, le 25 février au Moulin à café, à Saint Omer

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