AccueilA la UneDe Haydn à Messiaen : le grand écart de Dudamel

De Haydn à Messiaen : le grand écart de Dudamel

CONCERT – Entre deux représentations de Nixon in China de John Adams à l’Opéra Bastille, Gustavo Dudamel et l’Orchestre de l’Opéra national de Paris ont offert au public de la Grande Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris un programme musical exhaltant, aux extrêmes des inspirations et des époques. A Olivier Messiaen succédaient ainsi Joseph Haydn, puis Maurice Ravel et Richard Strauss.

De l’introspection de Messiaen à la vivacité de Haydn.

Courte pièce orchestrale datée de 1989, Un sourire d’Olivier Messian est une œuvre de commande s’inscrivant dans le cadre des commémorations du bicentenaire  de la mort de Mozart. Pour cet hommage, le compositeur s’est inspiré d’un texte de sa mère, la poétesse Cécile Sauvage, dont la mort pourtant lointaine l’a profondément marqué. Alternant des accents puissants et presque virulents à des moments plus méditatifs, cette page musicale, qui offre une belle place aux percussions et aux timbales en particulier, a déployé, sous la baguette de Gustavo Dudamel, toute la transparence de ses structures et son intensité mélancolique, lee dernier accord faisant entendre un chaleureux sourire se voulant optimiste.

Ce sourire se retrouve au sein des différents mouvement de la Symphonie n° 82 de Joseph Haydn, dite « l’Ours ». Cette dénomination provient du fait que le quatrième mouvement semble évoquer, via une mélodie en forme de danse passant de pupitre en pupitre, les grognements et les déplacements de cet animal. Gustavo Dudamel et les forces de l’orchestre, dont les trompettes et les cymbales notamment, fortement sollicitées, ont livré une interprétation emplie de dynamisme et de riches sensations. Pour autant, la rigueur, le rythme et le côté martial de la symphonie sont demeurés pleinement respectés, voire même vivifiés par cette approche marquée du sceau de l’enthousiasme. 

Do monde merveilleux de l’enfance de Ravel aux fastes aristocratiques de Richard Strauss

La seconde partie du concert s’est ouverte sur le monde enchanté de l’enfance et des contes avec Ma Mère l’Oye de Maurice Ravel. Cette musique, d’abord composée pour piano à quatre mains, devint en 1910 une partition pour orchestre symphonique, avant d’être englobée dans un ballet en un acte. Elle allie féérie et lpoésie la plus tendre, puisant ses composantes aux textes qui ravissaient -et endormaient- alors les jeunes enfants, du Petit Poucet à la Belle au bois dormant.

À lire également : Grether Lively, Ravel au creux de l'oreille

Entre les moments de danse ou l’évocation des climats nocturnes, la musique de Ravel s’oriente vers des sonorités orientalisantes, selon le conte alors évoqué, ou des effusions plus intensément lyriques, par exemple pour l’évocation du Jardin féérique. Ma Mère l’Oye a permis à l’Orchestre de l’Opéra national de Paris de déployer sa magnifique cohérence d’ensemble, dans une interprétation toute de sensibilité et d’une expressivité permanente. Le violon solo de l’Orchestre, Petteri Livonen, par la plénitude dont il fait preuve et la fluidité d’un son toujours intensément pur, a fait merveille dans les parties exposées.

© STEPHAN RABOLD FIDELIO ARTS
Fin de siècle enivrante

La grande suite pour orchestre du Chevalier à la rose de Richard Strauss, datant de l’année 1945, fait suite à d’autres tentatives qui ne satisfaisaient pas totalement le compositeur. Cette évocation des morceaux les plus célèbres de l’opéra de Strauss constitue indéniablement l’une de ses pages les plus célèbres et les plus flamboyantes.

Il s’agit d’une musique de fête aux accents aristocratiques et par moment décadents -la fin d’une époque !-, même dans les passages les plus mélancoliques portant en filigrane le personnage nostalgique de la Maréchale. Gustavo Dudamel a fait irradier encore davantage la partition de Richard Strauss, dans un mouvement d’une ampleur remarquable, puissante et presque exubérante. Il a ainsi sollicité avec ferveur tous les pupitres de l’orchestre, dans une déclinaison infinie de couleurs et de caractères. Cette version presque tellurique, mais laissant toute sa place à l’émotion, a entraîné l’auditeur dans les pas d’une valse infernale et enivrante dont ce dernier n’est pas sorti indemne ! Cette soirée devait se conclure par une ovation unanime de la part du public et une longue standing ovation bien méritée.

- Espace publicitaire -
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Espace publicitaire -

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

- Espace publicitaire -

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]